Le carton rouge de Romain Ntamack face au pays de Galles change la donne pour le XV de France. Presque assuré d’être suspendu, l’ouvreur toulousain laisse un vide à un poste clé. Matthieu Jalibert semble tenir la corde, mais la solution n’est pas si simple.
Ntamack suspendu, combien de temps ?
Le plaquage à l’épaule de Ntamack sur Ben Thomas à la 71e minute lui a valu une expulsion après passage par le bunker. Son sort sera fixé mercredi, quand il passera devant la commission de discipline indépendante.
D’après World Rugby, une telle faute peut coûter deux à dix semaines de suspension, selon la gravité. Son casier vierge pourrait jouer en sa faveur, mais il y a peu de chances qu’il échappe à une sanction. Son absence contre l’Angleterre semble déjà actée.
Jalibert favori, malgré un passif compliqué avec Galthié
Dans l’esprit du staff, Matthieu Jalibert paraît être le choix logique. Problème : il était tombé dans la hiérarchie en novembre, au point de quitter Marcoussis après avoir été relégué à un rôle de simple réserviste. Depuis, il a retrouvé des couleurs avec Bordeaux-Bègles, et son nom est ressorti naturellement après l’expulsion de Ntamack.
Fabien Galthié a d’ailleurs laissé entendre sur France 2 que Jalibert était l’un des favoris :
“Au mois de novembre, on a joué avec Thomas Ramos à l’ouverture, avec Léo Barré et Romain Buros disponibles. Ils ne le sont pas aujourd’hui. Il y avait Matthieu Jalibert aussi avec nous. Donc voilà parmi les 42 joueurs convoqués les potentiels attaquants de samedi prochain.”
Traduction : seuls Ramos et Jalibert sont réellement en course pour jouer en 10. Mais déplacer Ramos pose un problème…
Et si Ramos glissait à l’ouverture ?
Sur le papier, Thomas Ramos est une alternative crédible, lui qui a déjà tenu le poste en Bleu. Mais le repositionner en 10 laisserait un trou à l’arrière, où les options sont limitées. Contrairement à l’automne dernier, ni Romain Buros (cheville), ni Léo Barré (commotion) ne sont disponibles.
Déplacer Louis Bielle-Biarrey en 15 ? Pas vraiment dans les plans. Galthié a balayé cette idée, préférant garder ses qualités de finisseur sur l’aile.
“On préfère les qualités de finisseur de Louis dans le couloir et notamment son pied pour accélérer le jeu. Et on préfère avoir Thomas Ramos à l’arrière. Ça bougerait un peu les équilibres si on mettait Louis à l’arrière.” (France 2)
Résultat : si Ramos reste en 15, Jalibert devient la seule option viable en 10.
Un style de jeu à adapter ?
Si Jalibert démarre à Twickenham, il devra se fondre dans le système en place. Contre le pays de Galles, Antoine Dupont portait presque seul la responsabilité offensive, avec un Ntamack plus sobre, concentré sur l’occupation et la défense.
Jalibert, lui, est beaucoup plus joueur, avec une tendance naturelle à prendre des initiatives. Deux options s’offrent alors aux Bleus :
- Adapter le jeu pour mieux exploiter ses qualités de dynamiteur.
- Lui demander de “faire du Ntamack”, en se montrant plus gestionnaire.
Face à une Angleterre en forme et revancharde, la gestion de ce poste sera un élément clé du Crunch. Pour l’instant, tout laisse à penser que Jalibert sera bien le n°10 des Bleus à Twickenham. Reste à voir si son retour en Bleu sera réussi.

J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO