Paul Willemse ne portera plus les couleurs du MHR. Sauf énorme retournement de situation, le club héraultais a décidé de ne pas prolonger le contrat de son deuxième ligne international, actuellement en arrêt depuis six mois après une série inquiétante de commotions cérébrales. À quelques jours d’un dernier examen neurologique, la question n’est plus vraiment de savoir s’il rejouera à Montpellier… mais s’il rejouera tout court.
Une accumulation de chocs qui a tout fait basculer
Tout a basculé le 6 octobre dernier, lors d’un match contre le Stade Français. Un choc anodin en apparence, mais qui sonnait la cinquième commotion en moins d’un an pour Willemse. Et la sixième depuis janvier. Depuis, plus rien. Mis à l’arrêt complet, il a vu son absence prolongée de trois mois supplémentaires en janvier. Et aujourd’hui, le MHR ne veut plus attendre ni prendre de risques.
Bernard Laporte et la direction montpelliéraine ont fait leur choix : même en cas d’avis médical favorable, le joueur ne sera pas conservé. Une décision compréhensible vu les antécédents, mais qui marque la fin d’une histoire entamée en 2015, quand Willemse avait débarqué de Grenoble.
Montpellier tourne la page sans trembler
C’est donc la fin d’un cycle pour le colosse franco-sud-africain. Dix saisons, un titre de champion de France en 2022, et un statut de cadre autant sur le terrain que dans le vestiaire. Il avait tout connu à Montpellier, des bas, des hauts, des sélections avec les Bleus (32 au total), et des saisons pleines. Mais aujourd’hui, le doute plane sur sa capacité à rejouer un jour, et Montpellier a déjà pris les devants.
En interne, personne ne semble croire à un retour. La page est tournée, même si le joueur devait être médicalement apte à reprendre au printemps. D’autres clubs pourraient être intéressés, mais encore faudrait-il qu’un feu vert médical tombe… et que Willemse en ait encore l’envie.
À 32 ans, entre dernier défi et retraite forcée
C’est le moment où jamais pour Willemse de savoir où il en est. Un ultime examen neurologique est prévu début avril. Si les médecins lui interdisent définitivement la pratique du rugby, la retraite deviendra une réalité. Et même s’il est autorisé à rejouer, il faudra trouver un club prêt à miser sur un joueur fragile, qui n’a joué que deux matchs cette saison et dont la santé reste en question.
À 32 ans, l’ancien pilier du XV de France est dans la zone grise de sa carrière : trop jeune pour raccrocher vraiment, mais déjà très marqué physiquement. Dans une interview au Midi Libre en octobre, il reconnaissait lui-même le tournant : « En douze ans de carrière, je n’ai pas pris une seule commotion. Là, en un an, j’en ai pris cinq… Si ma tête m’alerte maintenant, il faut le prendre au sérieux. »
L’après-rugby déjà en ligne de mire
Pendant sa longue pause, Willemse ne s’est pas tourné les pouces. Il est devenu ambassadeur d’une marque de nutrition, a multiplié les projets et pense déjà à sa vie d’après. En bon père de famille – il a quatre enfants – il confiait vouloir prendre du recul avant de repartir dans une nouvelle aventure, qu’elle soit dans le coaching ou dans le business. « Je ne vais pas prendre ma retraite à 32 ans et être tranquille, mais quand j’arrêterai, je ferai une vraie pause. »
La fin d’une époque… et peut-être d’une carrière
Dix ans au club, un titre, une place en équipe de France, et une popularité intacte auprès des supporters : Willemse laissera une vraie trace au MHR. Reste à savoir si ce dernier rendez-vous médical sera un point final ou une virgule dans une carrière mise entre parenthèses depuis trop longtemps. Montpellier, lui, est déjà passé à autre chose.

J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO