Clermont a collé une rouste au Stade français ce samedi au Michelin (55-20), mais dans le vestiaire, ce n’est pas la joie qui régnait à la pause. Christophe Urios, fidèle à lui-même, a pété un câble. Et même après le coup de sifflet final, malgré les sourires en tribunes, l’entraîneur de l’ASM était furieux. Retour sur une drôle de soirée où la colère a cohabité avec le carton.
“J’en peux plus” : Urios explose à la mi-temps
Sur le papier, Clermont a livré l’un de ses matchs les plus aboutis de la saison : 55 points, du jeu, du bonus, une tribune debout. Mais dès son entrée en conférence de presse, Urios a mis fin à la fête. “J’en peux plus… Franchement, depuis que je suis ici, je suis fatigué de ce comportement. Je n’ai jamais vu ça ailleurs. Jamais”, a-t-il lâché dans La Montagne.
Ce qui a mis le feu aux poudres, c’est une première mi-temps totalement ratée. L’ASM a passé quarante minutes à subir face à une équipe parisienne venue jouer crânement sa chance. Des en-avant, des ballons perdus, zéro rythme… et un coach au bord de l’explosion.
Urios n’a pas tourné autour du pot : “Je leur ai demandé s’ils ne se foutaient pas de ma gueule” (La Montagne). Ambiance.
Des murs qui tremblent et une équipe qui se réveille
Dans les vestiaires, le coup de gueule a claqué fort. Et le message est visiblement passé : au retour des vestiaires, c’était une autre équipe. Clermont a marché sur Paris, avec un Jauneau impérial à la baguette. Le demi de mêlée, capitaine du soir en l’absence de Bézy, a confirmé dans Rugbyrama : “Christophe a poussé un coup de gueule. Il n’y avait rien à dire de plus, tout le monde savait qu’on était passés à côté.”
Résultat : sept essais inscrits, une domination totale, un public debout, et même un bonus offensif dans la poche. Mais malgré ça, Urios est resté tendu. Pas question pour lui de s’enflammer : “Si on fait la même première mi-temps à Montpellier, on en prend quarante !” (La Montagne).
Une ASM à réaction, trop souvent
Ce match a surtout confirmé un truc : Clermont est incapable d’enchaîner deux mi-temps pleines. Déjà vu à Castres, à Pau, à Bayonne… L’équipe semble avoir besoin d’un électrochoc pour se réveiller. Et ça, Urios ne le supporte plus : “C’est comme si tu faisais deux saisons en une ici, tellement c’est épuisant” (La Montagne).
À force d’osciller entre le très bon et le très mauvais, les Jaunards laissent planer un doute. Leur capacité à passer un cap mental, à être constants, à ne pas jouer en mode panique. Et dans la bouche de leur coach, ça devient une urgence.
L’hommage aux anciens, un peu gâché
Ce match aurait dû être une fête pour Fritz Lee, Alexandre Fischer, Enzo Sanga… des gars qui ont marqué le club et qui disputaient leur dernier match au Michelin. Jauneau ne l’a pas oublié : “On ne pouvait pas leur dire au revoir avec une première période pareille”, a-t-il déclaré dans Rugbyrama.
Mais même si la deuxième mi-temps a été d’un tout autre niveau, cette soirée laisse un goût un peu bizarre. Trop de gâchis sur le début. Trop de tension en interne.
Objectif Montpellier, sans joker
Cette victoire, aussi large soit-elle, ne masque pas les failles. Et l’ASM n’a plus le droit à l’erreur : direction Montpellier pour un match où il faudra être là dès la première minute, sans attendre que le coach pète une durite.
Clermont est toujours en vie, mais sur le fil. Et Urios, plus que jamais, attend des réponses claires de ses joueurs. Pas seulement des essais. De l’attitude. Du vrai. Dès le début.
J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO