La finale du Challenge européen 2025 entre Bath et Lyon n’a pas seulement offert un trophée aux Anglais. Elle a surtout déclenché une vive polémique après un plaquage violent de Sam Underhill sur Davit Niniashvili, sanctionné d’un simple carton jaune. Une décision qui interroge, choque et divise, alors que le rugby tente toujours de poser des limites claires sur les gestes dangereux.
Un plaquage brutal en pleine tête, une sanction qui étonne
Tout part d’une action survenue à la 29e minute de la rencontre. Le Géorgien Niniashvili, plein d’élan, perce la ligne anglaise après avoir effacé Will Muir. Mais derrière, Sam Underhill surgit et le percute de plein fouet. Le choc est violent, tête contre tête, sans tentative apparente d’enlacer. Niniashvili s’effondre immédiatement. Le ralenti confirme un contact direct au niveau du crâne.
Après passage à la vidéo, l’arbitre Hollie Davidson inflige un carton jaune. Motif : la course du joueur lyonnais aurait changé juste avant l’impact, ce qui constitue un facteur atténuant selon les directives actuelles. Une lecture des faits qui a immédiatement provoqué une avalanche de réactions.
O’Gara dégaine le premier : « La sécurité des joueurs… »
Parmi les premiers à réagir, Ronan O’Gara, entraîneur du Stade Rochelais, n’a pas mâché ses mots. Sur le réseau X, il publie un message sobre mais percutant : « Players safety… », accompagné de trois émojis incrédules. L’ancien international irlandais ne digère pas la clémence de la décision, d’autant que Niniashvili rejoindra La Rochelle la saison prochaine. Pour lui, dans un rugby moderne qui se veut protecteur, un tel geste doit être immédiatement sanctionné d’un rouge.
Couilloud et Ghezal en colère froide
Du côté lyonnais, la tension est palpable. Baptiste Couilloud, capitaine du LOU, rapporte les explications de l’arbitre après le match : « Le fait que David change de direction, c’est ce qui rend le contact aussi violent, donc ce n’est qu’un jaune. » Puis il ajoute, un brin amer : « Je vous laisse juger du degré de dangerosité de cette faute. Moi, je ne sais pas… »
Même son de cloche chez Karim Ghezal, entraîneur du LOU, qui n’a pas tourné autour du pot : « Pour moi, il y a carton rouge. » Il reconnaît toutefois que cette sanction, aussi discutable soit-elle, n’explique pas la défaite : « À quinze contre treize, on n’a pas su marquer. Ils ont été plus réalistes. » (source : L’Équipe)
Bath dominateur, Lyon inefficace
Car sur le terrain, Bath a largement mérité sa victoire (37-12). Les Anglais ont été plus efficaces dans les moments-clés, plus solides dans les duels, plus propres dans les zones de marque. Lyon, malgré plusieurs périodes en supériorité numérique, n’a jamais vraiment semblé capable de reprendre le fil du match.
Le LOU était revenu à 20-12 en deuxième période, mais a fini par craquer face à la densité anglaise. Avec ce succès, Bath remporte son premier titre européen depuis 2008, et envoie un message clair avant la suite de la saison.
Un rugby qui tâtonne toujours avec la notion de danger
Cette finale relance un vieux débat : quelles sont les limites dans les plaquages dangereux ? Alors que World Rugby a multiplié les campagnes pour sensibiliser aux risques des chocs à la tête, les décisions sur le terrain restent fluctuantes. D’un match à l’autre, la même action peut entraîner un rouge ou un simple avertissement. Ce flou alimente la confusion et la frustration.
Et pendant ce temps, les joueurs, eux, encaissent.
Le rugby veut avancer, se protéger, évoluer. Mais tant que la ligne rouge restera floue, les polémiques continueront de s’inviter au cœur des grandes affiches. Celle de la Challenge Cup 2025 n’échappe pas à la règle. Et laisse derrière elle une vraie question : qu’attend-on pour agir vraiment ?
J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO