Ce week-end, c’est le Boxing Day. L’occasion de voir l’habituel « Clasico » du rugby français, opposant les deux Stades, Toulousain et Français. Cependant, cette saison, cet affrontement entre rivaux historiques risque d’être déséquilibré, au vu des dynamiques opposées des deux formations. Bayonne recevra un Castres malade et veut s’appuyer sur Sireli Maqala, peut-être l’un des meilleurs centres de la planète actuellement, pour prendre place sur le podium du Top 14. Enfin, deux affiches capitales. Pau-Vannes en bas de classement et Racing-Lyon, deux équipes en proie au doute. Les vaincus perdront gros. Voici les échos avant ce week-end.
Un Clasico sans saveur ?
Si l’an passé, Toulousains et Parisiens trustaient les premières places de notre championnat, il n’en est rien cette saison. La formation haut-garonnaise, continue, de son côté, d’affirmer son hégémonie sur le championnat hexagonal. Tout l’inverse du Stade Français qui, après deux saisons à disputer les phases finales, vit un exercice 2024/2025 compliqué. Certes, la victoire samedi dernier contre Perpignan a redonné quelques couleurs aux joueurs de la capitale. Mais ils restent englués en bas de classement, dixièmes, à l’heure de l’écriture de ces lignes. Bien loin des ambitions initiales en septembre. Et aujourd’hui, la priorité sera d’abord d’assurer le maintien, plutôt que de penser à un hypothétique Top 6 qui semble désormais bien loin.
Alors ce « Clasico » entre capitole et capitale, affiche phare de notre championnat au cœur des années 2000, alimentée par une rivalité exacerbée, s’annonce, cette année, bien déséquilibré. Les Rouge et Noir, sortent d’un nul à Lyon (17-17). Sur le papier, ce partage des points, avec une équipe mixte, face à un LOU, certes en cruelle panne de confiance mais en quête de rachat, n’a rien de grave. Pourtant, certains joueurs toulousains, comme Paul Costes, ne se montraient pas satisfaits à l’issue de la rencontre, en conférence de presse : « Vous dire qu’on est satisfait du match nul, non, pas du tout, ça doit se voir à ma tête. Comme on se veut être une équipe compétitive à chaque fois, et exigeante, on ne peut pas se contenter de ça », pestait le jeune trois-quarts centre.
Autant dire que les hommes d’Ugo Mola, qui plus est avec le retour des internationaux et dans un Stadium à guichets fermés, voudront forcément « se rattraper » de ce léger couac dans la cité rhodanienne. À l’inverse, Paris devrait se pointer dans la Ville rose avec une formation fortement remaniée, avec les probables titularisations des jeunes Martin Blum ou Mamoudou Meité, du prometteur mais placardé Raffaele Costa Storti ou avec des expérimentations comme Samuel Ezeala en 12. Tant de facteurs qui nous font dire que la rencontre paraît déséquilibrée sur le papier et qu’à moins d’un immense et inattendu exploit parisien, on ne voit pas trop de suspense ce dimanche soir.
Après tout, ce choix de se présenter à Toulouse avec une équipe hybride est d’une logique implacable. Actuellement, et cela en est presque parfois écœurant pour les amateurs de rugby que nous sommes, le Stade Toulousain, rafle tout et ne laisse que des miettes à ses hôtes. Excepté un succès de l’UBB en début de saison, les coéquipiers d’Antoine Dupont se montrent intraitables chez eux. Le Stade Français a intelligemment priorisé la réception de l’Union Bordeaux Bègles la semaine prochaine, capitale pour la suite de la saison. Et on ne peut pas leur en vouloir.
Avec Sireli Maqala, l’Aviron Bayonnais compte-t-il dans ses rangs le meilleur 13 du monde ?
On en a déjà parlé il y a peu. Mais nous nous sentons obligés de mettre une nouvelle fois à l’honneur, l’un des magiciens de notre championnat. Lui ? C’est Sireli Maqala. Et si le titre est un peu aguicheur, on est en droit, au vu du début de saison du Fidjien, de se demander s’il n’est tout simplement pas le meilleur numéro 13 de la planète rugby actuellement. Dans un Aviron Bayonnais séduisant, après des premières journées poussives, aujourd’hui quatrième de Top 14, le trois-quarts centre se régale, et surtout, régale les aficionados du club basque.
Rendez-vous compte, le joueur de 24 ans, qui a prolongé son bail à l’Aviron, est le meilleur marqueur de notre championnat avec neuf réalisations en… dix rencontres ! Des stats hallucinantes. La semaine dernière encore, il a frappé, au soutien d’une percée de Cheick Tiberghien pour conclure un essai entre les poteaux vannetais, lors de la victoire de son équipe. Ce week-end, Bayonne reçoit Castres, dans un match d’une immense importance. Les Tarnais, restent sur deux défaites de rang. Une déculottée à Clermont et un revers douloureux à domicile contre l’UBB. Autant dire que les Castrais, malades, viendront sur les bords de l’Adour avec la ferme intention de se relancer.
Mais comme on vous l’expliquait, face à eux, se présente un Aviron euphorique. Car en cas de victoire, les protégés de Grégory Patat pourraient s’installer sur le podium. Et ils pourront donc compter sur Maqala. Virtuose, techniquement hors-norme, rapide, doté de steps foudroyants et de capacités à éliminer l’adversaire incroyable, il est d’ailleurs, le joueur ayant le plus cassé de plaquages cette saison (47), le Fidjien n’a peut-être pas d’équivalent à l’heure actuelle dans le mundillo rugbystique. Et ça, c’est le public de Jean Dauger qui s’en délecte. Branchez-vous devant votre télé ce samedi à 16 heures pour l’admirer, quelque chose nous dit que le feu follet des Ciel et Blanc n’a pas fini de faire parler de lui.
Pau-Vannes : un nouveau duel décisif de mal classés
Rendez-vous entre bêtes blessés ou plutôt entre équipes malades. Ce samedi, la Section Paloise reçoit le RC Vannes au Hameau. Sévèrement balayés à Toulon (56-25), les Béarnais restent sur une inquiétante série de 5 défaites en 6 matchs. Une mauvaise spirale qui les a enfoncés à une actuelle inquiétante treizième place, synonyme de barrages en fin de saison.
Face aux Palois ? Ce sont les Vannetais qui se présenteront au pied des Pyrénées. Les Bretons, alternent le chaud et le froid et le manque de profondeur d’effectif semble, pour le moment, être rédhibitoire pour enchaîner les résultats positifs. Alors qu’on les pensait relancés après un exploit à La Rochelle, suivi d’une belle campagne de Challenge Cup, les partenaires de Francisco Gorrisen ont chuté à domicile, contre Bayonne, et s’enfoncent un peu plus à la dernière place. Il sera donc primordial de prendre des points à Pau, sous peine d’irrémédiablement, voir les espoirs de maintien s’amenuir et s’éloigner.
Alors les hommes de Jean-Noël Spitzer, sont capables d’exploits à droite à gauche. Ils nous l’ont déjà prouvé. Mais face à une Section en urgence de résultats, ils ne bénéficieront déjà plus de l’effet de surprise, et seront surtout attendus par une formation qui a sûrement fait de cette rencontre, un objectif. Nous voyons Pau s’imposer.
Racing-Lyon : quelle équipe pour se relancer ?
On vous a parlé d’un duel de mal classés entre Pau et Vannes. Celui-ci sera celui des équipes en manque de confiance. Neuvième, le Racing 92 reste sur trois défaites consécutives en championnat. Onzième, le LOU est sorti de la zone rouge, s’est un peu rassuré avec ce nul obtenu contre Toulouse. Mais les Lyonnais n’ont plus gagné en Top 14 depuis le 13 octobre dernier, soit deux mois et demi. Une anomalie.
Cette rencontre sera donc celle des équipes en plein doute. Le vaincu pourrait voir les ambitions de Top 6 prendre du plomb dans l’aile. Les Franciliens se devront, à domicile, de retrouver le succès, afin de rassurer également leurs supporters, surtout après le départ acté cette semaine de Laurent Travers et des derniers jours en eaux troubles. Les Lyonnais, eux, pourraient se consacrer à la lutte pour le maintien, s’ils venaient à perdre au Racing.
Mais la patte Karim Ghezal pourrait permettre aux Rouge et Noir de relever la tête. Frileux, des axes d’amélioration ont été vus face à Toulouse. Difficile de sortir un vainqueur. Mais pourquoi pas envisager un coup des Lyonnais qui se relanceraient et a contrario, enfonceraient les Ciel et Blanc dans le doute. Réponse ce dimanche vers 18 heures au coup de sifflet final.