À l’extérieur, le Stade Toulousain et l’Union Bordeaux-Bègles ont encore une fois, étrillé leurs adversaires, respectivement Exeter et l’Ulster. Le Stade Français, frappé par une indiscipline qui devient problématique, a quasiment dit adieu à ses espoirs de qualification, en tombant en Jean Bouin contre les Saracens (17-28). De cette indiscipline, on retiendra le carton rouge adressé à Sékou Macalou, qui traverse des semaines compliqués en club. On a essayé de comprendre cette mauvaise période. Rabah Slimani a affronté son ancien club de Clermont avec le Leinster. Une partie qui a permis de voir Jordie Barrett inscrire son premier essai pour sa première titularisation dans son nouveau club. Mais les Dublinois n’ont pas rassuré leurs supporters. Enfin, le Racing 92 a une nouvelle fois lourdement chuté, cette fois-ci à Sale (29-7). Voici les informations du week-end qu’il ne fallait pas manquer.
Toulouse et l’UBB garde le cap
Le Stade Toulousain et l’Union Bordeaux Bègles ont confirmé, un peu plus, leur statut d’immenses favoris au titre en Champions Cup. Déjà largement vainqueurs il y a huit jours, les deux formations tricolores ont cette fois-ci déroulé, à l’extérieur.
Les Toulousains n’ont pas fait dans la dentelle, s’imposant très largement sur la pelouse des Chiefs d’Exeter (21-64), inscrivant la bagatelle de dix essais. Dès le début de rencontre, on a compris que le voyage des Rouge et Noir s’apparenterait à une balade de santé. Face aux partenaires d’Henry Slade, derniers de Premiership et qui n’ont pas connu la victoire depuis le début de saison, il fallait éviter le traquenard et se rendre la tâche facile. Cela a été fait, puisque très rapidement et sur un essai d’Antoine Dupont, les hommes d’Ugo Mola ont mis la main sur le match. « Il y a des mouvements sur lancements qui sont intéressants, c’est une corde de plus à notre arc. Sur les contre-attaques, les turnovers, on sait qu’on est plutôt efficaces, c’est un peu l’état d’esprit général du club. Mais sur les lancements, la qualité et le sérieux de nos avants, notamment sur la partie conquête face à une très bonne mêlée, on a réussi à lancer notre jeu et à marquer assez correctement », se félicitait l’entraîneur toulousain en conférence de presse. Premier de poule, Toulouse doit maintenant confirmer ces deux premiers succès pour garder sa place. Et les rencontres s’annoncent bien plus difficiles, entre la réception de Leicester et surtout, un déplacement périlleux aux Sharks.
Car un peu plus tôt dans le week-end, l’UBB, en concurrence avec Toulouse pour arracher cette première place, a déroulé et mis la pression aux Haut-Garonnais. Les Girondins se sont imposés sur les terres de l’Ulster (19-40). Menés à la pause à Belfast et derrière au score jusqu’à la 60e, on pensait que l’Union Bordeaux-Bègles n’arriverait pas à se défaire du piège irlandais. Finalement, les hommes de Yannick Bru ont accéléré dans les dernières vingt minutes, franchissant la ligne par Penaud, Petti, Bielle-Biarrey et Boniface, arrachant un succès bonifié.
Une petite alerte sûrement bénéfique pour la suite de la campagne européenne. Toujours est-il que la formation bordelaise est quasiment déjà qualifiée.
Sekou Macalou, une période de doute au Stade Français
Son talent est indéniable. Et c’est pour cela, quand on connaît sa capacité à être l’un des meilleurs acteurs sur un terrain lorsqu’il est à son apogée, qu’on est actuellement en droit d’en attendre beaucoup plus. Vous l’aurez compris, nous parlons de Sekou Macalou. Le flanker du Stade Français Paris (29 ans, 1m95, 108kg), a littéralement pété les plombs ce dimanche, précipitant la chute de son équipe face aux Saracens (défaite 28-17). Avant ça, les hommes en rose maîtrisaient leur début de match sur leur pelouse de Jean Bouin, menant 10-0 face à une équipe anglaise alors dans les cordes malgré un essai refusé à Liam Williams.
Puis sur une mêlée, aux alentours de la 20e minute de jeu, tout a changé. Sekou Macalou a d’abord asséné un croc-en-jambe à Ivan Van Zyl, avant de se jeter inexplicablement à terre, sur le demi de mêlée sud-africain et lui mettre une effroyable manchette. Logiquement, le troisième ligne parisien a été expulsé et a obligé son équipe à jouer une heure en infériorité numérique. Trop dur face à des Sarries qui n’en demandaient pas tant.
Alors, il n’est pas question de jeter en pâture Sekou Macalou. Mais plutôt d’essayer de comprendre. Car depuis plusieurs mois, le natif de Sarcelles n’est plus que l’ombre de lui-même, et ce fâcheux épisode dominical se rajoute à une longue liste de prestations ternes du joueur. Souvent le facteur X du Stade Français, Macalou a longtemps tenu son équipe à flot, grâce à ses qualités hors normes, capable de breaker n’importe quelle défense. Mais ce genre d’exploit, dont il était coutumier du fait, cela fait belle lurette, excepté lors de la première journée et son doublé à Bordeaux, que l’on n’en voit plus.
Souvent blessé, désormais régulièrement cantonné au banc des remplaçants, Macalou n’est plus un titulaire indiscutable et son investissement pose parfois question, notamment chez les aficionados du club parisien. Alors que faire ? Sûrement une bonne remise en question et surtout, sortir de cette mauvaise passe. Car n’ayons pas peur des mots, lorsqu’il est en pleine mesure de ses capacités, il est assurément l’un des meilleurs joueurs de notre championnat. Et le Stade Français aura besoin d’un Macalou en grande forme désormais, pour accrocher son maintien en Top 14.
Slimani bat son ancien club, Jordie Barrett marqueur, mais le Leinster inquiète
Ancien membre de l’ASM, Rabah Slimani, a rejoint le Leinster à la surprise générale cet été. Le pilier formé au Stade Français a connu le luxe d’affronter son ancien club ce samedi. « Je devais rester à Clermont, on avait même prévu depuis quelques années que je passe coach. En discutant avec le staff de l’année dernière, on s’est finalement dit que je pouvais continuer un an de plus mais il n’y a pas vraiment eu de proposition sauf à la toute fin de la saison et c’était trop tard. Le Leinster s’est positionné au dernier moment et ça s’est fait. Je n’y aurais jamais cru mais c’est arrivé et je me suis dit qu’à 35 ans, si je ne le faisais pas maintenant, j’aurais regretté de n’avoir jamais découvert un autre championnat que le Top 14», déclarait récemment l’ancien parisien pour Midi Olympique.
Perdu pour le rugby selon certains, plus appelé par le XV de France depuis belle lurette, Slimani souhaite décrocher l’un des seuls titres qui manque à son palmarès, une Champions Cup. Opposé à l’ASM, le solide droitier a participé au court succès de son équipe (15-7), face à une formation auvergnate qui s’est déplacée avec des intentions à Dublin. Cette rencontre fut aussi l’occasion de voir la première titularisation de Jordie Barrett avec le Leinster. Le cadet de la fratrie Barrett, s’est d’ailleurs illustré, inscrivant un essai. Titularisé à l’arrière, l’international néo-zélandais (68 sélections), s’est montré précieux dans les airs, et a surnagé dans une équipe peu convaincante.
En effet, en quête d’une cinquième étoile, battu trois années consécutivement en finale, le Leinster n’a pas rassuré. Certes, les Clermontois ont sorti une solide prestation, mais les Irlandais, nous ont habitué à mieux. Une équipe vieillissante, en fin de cycle ? Difficile à dire. Mais il faudra faire beaucoup mieux, s’ils veulent se hisser au niveau des meilleures équipes de cette Champions Cup.
Le Racing 92 chute encore
Décidément, ce Racing n’y arrive pas. Après une victoire convaincante contre les Harlequins (21-13), les Franciliens ont rechuté, cette fois lourdement sur la pelouse de Sale (29-7), sans qu’il n’y ait rien à redire. Pourtant à seulement cinq points au retour des vestiaires, les Ciel et Blanc ont subi, en seconde période, les assauts répétés des hommes de la banlieue de Manchester.
Ce deuxième acte fut un long chemin de croix, et jamais les hommes de Stuart Lancaster n’ont semblé en mesure de renverser la partie. Cela commence à devenir préoccupant. Très moyens en championnat, même constat en Champions Cup, les Racingmen, irréguliers, peinent également dans le jeu.
Il s’agira de rapidement trouver des solutions, sous peine d’aller vers de grandes désillusions, pour ce club qui nourrit pourtant de grosses ambitions.