Le Stade Toulousain sera bien au rendez-vous des quarts de finale de la Champions Cup. Vainqueur de Sale (38-15) dimanche au Stadium, le champion en titre a mis du temps à enclencher la marche avant. Chahuté par une équipe anglaise accrocheuse, Toulouse a dû s’employer dans le second acte pour se sortir d’un traquenard. Au bout, un billet pour Mayol, où l’attend un duel très attendu contre Toulon.
Coup d’envoi lunaire, première période poussive
Avant même de parler rugby, le public toulousain a eu droit à un moment improbable : un parachutiste bloqué sous le toit du Stadium, suspendu dans les airs par une rafale de vent. Intervention des pompiers, coup d’envoi décalé de 40 minutes, ambiance flottante. Puis le match a commencé. Et tout de suite, Jack Willis a montré la voie avec un essai en force dès la 2e minute.
Mais le reste de la première période a vite refroidi les ardeurs. Face à une équipe de Sale très structurée, Toulouse a été malmené. Les Anglais ont imposé un gros rythme, notamment dans les rucks et les phases de conquête. Deux essais bien construits de James et Hill, une pénalité de Ford, et voilà le champion en titre mené 15-10 à la pause. À ce moment-là, ça sentait un peu le piège.
Le retour des leaders et un second acte maîtrisé
Dans le vestiaire, ça a dû parler fort. Parce qu’au retour sur la pelouse, c’était plus net. Le pack toulousain a repris les choses en main, et François Cros a remis les siens devant avec un essai en sortie de touche. Derrière, Julien Marchand a enfoncé le clou après un bon travail des avants, puis est venu le moment de magie signé Capuozzo, avec une course de 50 mètres pour un essai d’école.
La fin de match a été bien gérée. Même si Sale a continué à proposer, Toulouse a contrôlé, s’est appuyé sur ses cadres, et a bouclé la rencontre avec un dernier essai de Cramont, après une récupération de Kinghorn. Score final : 38-15, mais que ce fut long à se dessiner.
Un quart de rêve à Mayol
Grâce à cette victoire, Toulouse retrouvera Toulon en quart de finale, pour une affiche très attendue entre deux historiques du rugby européen. Les Varois ont atomisé les Saracens (72-42) samedi dans un match complètement fou, et s’apprêtent à accueillir les Rouge et Noir dimanche prochain à 16h, dans un Mayol à guichets fermés.
Un duel de générations, de styles, et une opposition entre Melvyn Jaminet et ses anciens coéquipiers. L’ambiance promet d’être bouillante, entre deux clubs qui ne se sont plus croisés à ce niveau depuis un bon moment.
Une qualif qui rassure… mais pas tout à fait
Derrière la qualification, il y a quand même quelques alertes. La première mi-temps, notamment, laisse un goût d’inachevé. Les absences pèsent, surtout celle d’Antoine Dupont, et même si Paul Graou fait le boulot, on sent bien que le moteur est moins fluide sans son maître à jouer.
Romain Ntamack n’a pas vraiment pesé, et quelques séquences manquent encore de tranchant. Heureusement, le talent individuel reste au rendez-vous, et c’est ce qui fait la différence. Mais pour aller loin, il faudra hausser le niveau global, surtout face à un Toulon en pleine confiance.
Le Top 14 taille patron en Europe
Avec Toulouse, Castres, Toulon et Bordeaux-Bègles en quarts, le Top 14 s’est bien placé dans cette Champions Cup. Les clubs anglais, eux, ont pris la porte les uns après les autres. Seul Northampton résiste encore. Leinster a écrasé les Harlequins (62-0), Glasgow a surpris Leicester, et le Munster a mis fin à la campagne de La Rochelle. C’est ouvert, et pour les Français, il y a clairement une fenêtre à exploiter.
Avant d’y penser, place au choc de Mayol. Ce quart sent la poudre, les duels rugueux et le parfum des grands soirs. Et malgré une victoire pas totalement aboutie, Toulouse sera bien là. Toujours vivant. Toujours dangereux.

J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO