Toulon au bord de l’exploit, Mignoni voit loin malgré le coup de massue

Toulon est passé tout près. Mais à la sirène, c’est Toulouse qui s’est envolé vers les demi-finales de la Champions Cup (21-18). Dans la douleur, avec quelques regrets. Pourtant, Pierre Mignoni refuse de sombrer. Il parle de fierté, d’espoir, et d’un groupe qui grandit.

Une élimination au goût amer

C’est le genre de scénario qui colle longtemps à la peau. Toulon menait, tenait bon, répondait dans le combat, dans les zones d’affrontement, dans l’intensité. Et puis, un carton jaune pour Baptiste Serin, des points encaissés, une ultime offensive bien négociée par Toulouse… et une élimination dans les toutes dernières secondes. Score final : 21-18 pour les Rouge et Noir, qui s’en sortent à Mayol, à la toute dernière action.

Pour Pierre Mignoni, c’est une fin « cruelle », mais pas injuste : « Ça s’est joué à des petits détails, et ils les ont mieux gérés que nous » (source : Le Figaro). Pas de grand débrief technique, pas de polémique. Juste la lucidité de ceux qui savent ce que c’est, le très haut niveau.

Une claque, mais pas un effondrement

Le manager du RCT n’a pas voulu s’attarder sur le coup de massue, préférant valoriser la prestation de ses hommes : « Je suis triste pour mes joueurs… mais je suis tellement fier d’eux que je n’ai pas grand-chose à leur reprocher. Ce serait leur manquer de respect » (La Provence).

Dans le vestiaire, il a demandé une chose : relever la tête. Parce que malgré l’élimination, Toulon a prouvé qu’il pouvait rivaliser avec une machine comme Toulouse. Une équipe archi rodée, championne d’Europe, structurée autour de stars, mais sérieusement secouée par des Varois qui ont joué avec le cœur.

Et le message est clair : « Ce n’est pas la fin, il y a encore le Top 14. On a montré qu’on n’était pas loin ».

Le détail qui fait tout basculer

Il n’y a pas eu de craquage massif, ni d’erreurs grossières. Mais le carton jaune de Serin a été un vrai tournant. En quelques minutes, les Toulousains ont inscrit 12 points, prenant l’ascendant dans un match jusque-là très verrouillé. Mignoni le reconnaît : « On a souffert à ce moment-là. Mais ce n’est pas que ça. Il y a aussi cette touche qu’on perd, ce ballon qu’on ne joue pas bien… Ça se joue à rien ».

Et en face, les Toulousains ont fait ce que font les grandes équipes : mettre la pression là où ça compte, accélérer au bon moment, punir les hésitations.

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Pas loin du gros coup

Malgré la déception, le discours de Mignoni est resté résolument positif. Il parle d’un groupe qui s’est dépassé, de joueurs qui ont sorti leur meilleur match depuis trois ans pour certains. Il insiste sur la solidité mentale, sur l’engagement dans les rucks, la défense, la gestion du plan de jeu. Même si, sur le papier, ce n’était pas leur meilleure copie en termes de rugby pur.

« Ni Toulouse, ni nous n’avons joué notre meilleur rugby. Mais dans ce qu’on voulait mettre en place, dans l’affrontement, on y était ».

Et surtout, Mignoni a vu une faille dans l’armure toulousaine : « Je crois qu’ils ont douté. Ils ont compris qu’on n’était pas une équipe facile à jouer ».

Une marche encore à franchir

Alors qu’est-ce qui manque ? Le manager reste flou, préférant prendre du recul avant de livrer une analyse plus froide. Mais il le sait : Toulon n’est pas encore dans “la cour des grands”, comme il le dit lui-même.

Pas encore dans le dernier carré, là où les détails se gèrent avec un calme olympien, où la moindre opportunité est convertie. Pas encore cette capacité à gagner ce type de match à l’arrache.

Mais l’écart se réduit. Et à entendre Mignoni, ce n’est qu’une question de temps : « On a montré qu’on pouvait rivaliser avec eux. Et certainement les battre un jour » (Quinze Mondial).

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J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO