Top 14 – Un Bayonne-Montpellier crucial, l’USAP au pied du mur, la première de Janse Van Rensburg : les infos à ne pas manquer

La lutte pour le maintien en Top 14 s’annonce acharnée, avec notamment une rencontre entre l’Aviron Bayonnais et le Montpellier Hérault Rugby qui vaudra son pesant d’or, alors que l’USAP, bon dernier et au pied du mur, devra lancer sa saison contre Clermont. Nous nous sommes attardés sur deux joueurs sud-africains à suivre alors qu’en Rugby Championship, Beauden Barrett, titularisé à l’ouverture, pourrait permettre aux Blacks de retrouver une bonne dynamique. Voici les informations qu’il ne fallait pas manquer.

Bayonne-Montpellier, malheur au vaincu 

Nous ne sommes qu’à la quatrième journée de Top 14, mais ce Bayonne-Montpellier se présente déjà comme un match capital. Respectivement 13 et 10ᵉ, les deux équipes ne comptent qu’une petite victoire, pour deux défaites. Les Basques, eux, se sont difficilement imposés en ouverture du championnat à Jean Dauger contre Perpignan, grâce à la botte de Joris Segonds. Derrière, ce fut très compliqué, avec deux cinglantes défaites à Pau (51-29) et Clermont (26-10). Le MHR, de son côté, n’a pas fait beaucoup mieux, s’inclinant à deux reprises à domicile (Lyon et Pau), mais a décroché un succès important entre temps à Béziers, face à l’USAP dans une rencontre délocalisée.

Vous l’aurez donc compris, aucune des deux formations n’a encore réellement lancé encore sa saison. Et le vainqueur de cette rencontre pourrait s’éviter de vilains maux de tête. Ce samedi (16h30), Jean Dauger poussera une fois de plus derrière ses protégés. Mais étonnamment, nous sommes davantage inquiets pour les hommes de Grégory Patat que pour ceux de Joan Caudullo. Les Ciel et Blanc ont galéré lors de leur seule victoire et n’ont pas existé lors des deux défaites suivantes. Surtout, ils ont inquiété dans le jeu. La «Lopez dépendance » s’essouffle peu à peu, l’ouvreur, certes toujours bon, se montrant logiquement moins souverain qu’il y a encore un an et demi. Derrière lui, on a du mal à voir des cadres prendre le relais, et le départ à l’intersaison de facteurs X comme Rémy Baget ou de leaders de combat à l’instar de Thomas Ceyte n’aident pas. Il faudra que les recrues haussent également le curseur, mais ce début de saison, sans tirer de conclusions hâtives, on le répète, ne nous poussent pas à l’optimisme.

A contrario, Montpellier est tombé contre deux ténors de notre championnat et a livré une prestation aboutie contre l’actuelle lanterne rouge du championnat, Perpignan. Bien évidemment, les Cistes sont dans une posture délicate et la partie face à Toulouse fut assez pauvre offensivement. Mais avec ses individualités et au vu des ressources montrées à Béziers, on pense cette équipe capable d’aller faire un coup dans un Jean Dauger, moins imprenable qu’il y a quelques mois. Quoiqu’il arrive, le vaincu pourrait déjà se concentrer dans une âpre lutte pour le maintien.

Perpignan doit lancer sa saison 

Là aussi, il est question de maintien. Car l’USAP n’a toujours pas connu le goût de la victoire en trois confrontations. Il faut dire que les hommes de Franck Azéma payent cette délocalisation à Béziers, qui ne les a pas aidés, loin de là (défaite contre Montpellier 26-7). Excepté cet accroc, ils auraient très bien pu l’emporter à Bayonne, et ont montré un bon visage la semaine passée à Castres, malgré une équipe remaniée. Il sera désormais question de confirmer et de gagner. Et quoi de mieux que la réception de Clermont, rival historique des années 2010, pour lancer sa saison ? Les Catalans retrouveront la ferveur d’Aimé-Giral et pourront compter sur le soutien inconditionnel de leur public. À domicile, ce match paraît idéal pour enfin s’imposer et sortir de cette zone rouge dans laquelle ils sont englués. Car s’ils sont derniers, les Perpignanais, ont montré quelques belles choses jusqu’à présent (lors de leurs déplacements) et ont prouvé l’an passé, après un début de saison catastrophique, qu’il ne fallait jamais les enterrer. On les voit bien venir à bout des Auvergnats et enclencher une dynamique positive.

Les joueurs à suivre : Rohan Janse Van Rensburg et Joe Jonas, made in South Africa

Le Toulouse-Union Bodeaux-Bègles de ce dimanche soir, sera, à n’en pas douter, l’affiche de cette quatrième journée de Top 14. Malgré l’absence de certains cadres comme Depoortère ou Penaud, laissés au repos, les Girondins espèrent laver l’affront de la dernière finale de Top 14 et réaliser un coup en terre haut-garonnaise. Pour ce match, nous aurions pu nous attarder sur le duel des demis d’ouverture français, opposant d’un côté Romain Ntamack à Matthieu Jalibert de l’autre. Mais nous avons préféré nous concentrer sur une des recrues bordelaises, qui remplacera, sauf retournement de situation, Nicolas Depoortère au centre de l’attaque.

Lui ? C’est Rohan Janse Van Rensburg. Véritable monstre physique (1m85 , 109 kg) , le Sud-africain de 30 ans connaîtra sa première titularisation avec son nouveau club. Rentré en jeu contre le Racing, le joueur, passé par les Sale Sharks, les Sharks de Durban ou les Canon Eagles au Japon, aura fort à faire, face aux talentueux centres toulousains que sont Pita Ahki, Paul Costes ou Pierre-Louis Barassi. Très puissant dans le pur style sud-af’, capable de faire jouer son équipe dans l’avancée et de gagner des mètres comme premier attaquant, il est aussi un redoutable défenseur et offre à l’UBB, un autre profil à ce poste. Alors qu’il devrait être à Yoram Moefana ou Ben Tapuai, cela montre toute la volonté du staff bordelo-béglais de densifier son centre du terrain. On sera donc très attentif à sa première comme titulaire, à Toulouse. Loin d’être un cadeau.

Attention les yeux. Ce samedi soir, sur la pelouse du Hameau (21h05), il pourrait y avoir des étincelles. Et elles seront en grandes parties dues aux appuis électriques de Joe Jonas, la véritable bombe du Stade Français. Là aussi, l’affrontement entre le club parisien et la Section Paloise ne manquera pas de saveur, entre deux formations bien fragiles en ce début de saison. Les Stadistes, devront ramener des points du Béarn, sous peine de voir les prétendants aux phases finales s’éloigner dangereusement. Et pour ce match, le staff parisien a procédé à quelques changements. Titulaire à deux reprises à l’aile, laissé au repos car légèrement blessé le week-end dernier, Joe Jonas démarrera, sauf surprise, cette fois-ci à l’arrière, Léo Barré prenant place sur le banc.

Et si nous sommes si enthousiastes, c’est bien parce que le Sud-Africain de 23 ans, retrouvera son poste de prédilection, qui l’a vu tant briller par le passé avec le Biarritz Olympique. En Pro D2, il s’imposait comme l’un des meilleurs numéros 15 de la division. Clin d’œil du destin, c’est déjà contre la Section au Hameau, qu’il s’était illustré, pour sa première en professionnel, alors que Biarritz venait d’être promu en Top 14. Auteur d’une folle relance, ses qualités d’appuis et de vitesse avaient alors émerveillé les puristes de ce jeu. Et forcément, on observera l’explosif joueur (1m80-90kg), pour sa première à ce poste avec les soldats roses. Quelque chose nous dit, que l’on n’est pas au bout de nos surprises.

Beauden Barrett de retour en 10, la solution chez les Blacks ?

Ce week-end, le Rugby Championship va connaître son apothéose. Si Eben Etzebeth deviendra le Springboks le plus capé de l’histoire avec 129 sélections, que Sam Cane sera officiellement un centurion et qu’en cas de victoire bonifiée et une défaite sans bonus de l’Afrique du Sud, l’Argentine se verra couronner, c’est autre chose qui a attiré notre attention. La titularisation de Beauden Barrett à l’ouverture pour la réception de l’Australie.

Si cela peut paraître anecdotique au premier abord, l’aîné de la fratrie Barrett n’a plus commencé un match des All Blacks avec le numéro 10 dans le dos, depuis le 13 novembre 2022 et un succès en Écosse. Un long moment donc. Cantonné à l’arrière depuis plusieurs saisons, y compris suite à la récente prise de fonction de Scott Robertson, le joueur des Blues retrouvera le poste qui l’a vu performer quelques années auparavant, au point d’être élu meilleur joueur du monde en 2016 et 2017.

Une solution en l’absence de Richie Mo’unga, expatrié au Japon ? Peut-être. Il faut dire que Damian Mckenzie, remplaçant ce samedi face aux Wallabies, a enchaîné à l’ouverture, en commençant les huit dernières rencontres. Doué, fantasque, capable d’actions de génie mais manquant parfois de régularité, Robertson cherche une alternative au joueur des Chiefs. Sûrement l’un des éléments les plus talentueux de la planète ovale, D-Mac, comme un certain Hernandez à l’époque, s’entête à évoluer en 10 alors qu’il s’est montré génial à l’arrière par le passé. Il serait intéressant à l’avenir de le replacer au fond du terrain, là où, plus libre, il exprime pleinement ses qualités intrinsèques. Et donc dans le même temps, aligner Barrett à l’ouverture, qui semble, plus adepte à endosser ce rôle-là, pour les matchs internationaux tout du moins. En tout cas, voyons si ce dernier, permet aux hommes à la fougère argentée de retrouver de la sérénité. Lui aussi, sa prestation sera scrutée de très près.