Top 14 – Toulouse seul leader, Teddy Thomas et Aymeric Luc sur un nuage, un Stade Français offensif : les enseignements de la deuxième journée

Le Stade Toulousain, vainqueur du choc de cette deuxième journée de Top 14 est seul leader, tandis que Teddy Thomas s’est régalé à un poste de centre nouveau pour lui. Le Stade Français s’est fait peur contre le promu vannetais, mais affiche un jeu flamboyant alors que Bayonne et Perpignan inquiètent.

Toulouse déjà leader, le LOU solide dauphin

Le champion de France en titre ne pouvait pas rêver meilleur départ de championnat. Après une large victoire bonifiée en ouverture du Top 14 (18-43), les Haut-Garonnais sont cette fois-ci venus à bout de La Rochelle, ce dimanche soir (35-27), en clôture de la deuxième journée. Dans ce choc des titans, les Toulousains se sont fait peur, menés de deux points jusqu’à 15 minutes du terme, mais sont sortis victorieux d’une rencontre qu’ils ont globalement dominée. Avec ce deuxième succès en autant de match, le Stade Toulousain est seul leader du Top 14, un point devant Lyon.

Le LOU justement, parlons-en. Avec le Stade Toulousain, les Rhodaniens sont les seuls à être encore invaincus. S’il est encore trop tôt pour tirer des conclusions, force est de constater que les coéquipiers de Baptiste Couilloud, s’affirment comme de sérieux prétendants aux phases finales. Après un dernier exercice compliqué, les Lyonnais, solides en ce début de saison, ont confirmé leur premier succès à Montpellier, en battant cette fois-ci l’UBB à Gerland. Surtout, ils ont fait preuve de caractère, arrachant cette victoire dans les toutes dernières secondes de la partie grâce au sang-froid de Léo Berdeu.

Teddy Thomas impressionne en 13

Connu pour être un ailier fantasque, capable de déverrouiller n’importe quelle situation, et, en contrepartie, pointé du doigt pour sa défense hasardeuse, Teddy Thomas ne laisse personne indifférent. En revanche, personne ne l’avait imaginé un jour avec le numéro 13 dans le dos. En ce dimanche soir, pour la première fois de sa carrière, le joueur de 31 ans fut aligné, au centre. Un pari osé de Ronan O’Gara, Jack Nowell, ailier contre Toulouse, ayant eu l’habitude de glisser à ce poste-là. Mais ce choix couillu s’est avéré payant. Avec UJ Seuteni (lui aussi très bon), il a formé une paire de centres complémentaire. Auteur de deux essais, il s’est fait remarquer offensivement, franchissant à plusieurs reprises le premier rideau toulousain et mettant à mal Romain Ntamack, pourtant connu pour sa solidité défensive. Malheureusement, il se blessera en fin de match. Mais cette idée, surprenant au départ, mériterait d’être approfondie à l’avenir.

Au Stade Français, tout pour l’attaque

Il faut dire que le changement est radical. Les saisons passées, le Stade Français Paris s’était habitué à bâtir son succès sur une défense hermétique, une conquête forte et un long jeu au pied d’occupation, faisant régulièrement déjouer l’adversaire. Si bon nombre de suiveurs de la balle ovale se plaignaient du jeu terne des hommes en rose, force est de constater que les Parisiens avaient trouvé la clé du succès s’appuyant sur des profils collant parfaitement à ce système. Désormais, avec des recrues aux qualités indéniables balle en main, le staff s’est tourné vers un jeu beaucoup plus ambitieux. Face à l’Union Bordeaux Bègles en ouverture du championnat, ils ont certes subi une grosse déroute (46-26), mais ont montré des velléités offensives jamais vues en deux saisons.

Opposés à Vannes ce samedi, les hommes de Laurent Labit sont sortis vainqueurs d’une courte tête (34-31). Si l’on s’attarde uniquement sur le résultat, bien évidemment, cela a de quoi interroger. Les Bretons sortaient d’une déculottée face à Toulouse et n’arrivaient pas dans la capitale avec le plein de confiance. Bon nombre des observateurs pointent donc du doigt la performance parisienne. Nous, de notre côté, nous irons à contre-courant et on vous explique pourquoi le Stade Français peut garder des motifs d’espoir.

Certes, les Parisiens ont une nouvelle fois oublié de défendre et il ne faudrait pas que ce « tout pour l’offensive » se fasse au détriment de sa défense et conquête. Ils ont souffert en mêlée. Mais on rappelle que ces derniers étaient décimés en première ligne. Ensuite, à chaque fois, qu’ils ont su accélérer, les Stadistes ont montré qu’ils étaient clairement au-dessus de leur adversaire. Ont-ils fait preuve de suffisance ? Vraisemblablement. Le tournant du match restera à n’en pas douter cette action de Léo Barré qui aurait mérité d’aller à dame, ce dernier n’arrivant pas à servir son ailier Jonas venu à hauteur. Derrière, contre assassin et essai de Vannes. Au lieu d’un 38-10 définitif, bonus offensif en poche, les Bretons revenaient dans la partie (31-24), les Parisiens perdant alors toute confiance. Mais n’ayons pas de doute, qu’avec notamment le retour de Jeremy Ward, régulateur de la défense, le Stade Français retrouvera sa solidité dans ce secteur. Cela prendra sûrement du temps, mais s’ils arrivent à combiner ce jeu d’attaque avec une défense hermétique et une conquête retrouvée, alors les Stadistes feront mal.

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Perpignan déjà sous pression, Bayonne inquiétant

L’USAP et l’Aviron Bayonnais, qui s’étaient affrontés lors de la première journée de Top 14 (victoire des Basques 21-19 à Jean Dauger), sont les grands battus de ce deuxième week-end. Alors qu’ils auraient pu ramener la victoire du Pays Basque, les Catalans s’étaient écroulés en seconde période. Samedi, opposés au MHR, les protégés de Franck Azéma se devaient de réagir. Dans un match délocalisé à Béziers, ils ont subi la loi du « voisin » héraultais (7-26). Un lourd revers dans un match que les Perpignanais n’ont jamais été en mesure de remporter, balayés sans la moindre once de révolte. La colère de Franck Azéma était parlante et l’USAP se devra de réagir à Castres, pour ne pas s’enfoncer irrémédiablement dans les abysses de notre championnat. Mais on sait que les Catalans ont des ressources. L’an passé, après une entame chaotique, ils avaient su rebondir pour décrocher aisément leur maintien.

L’Aviron Bayonnais avait lui eu chaud pour ses débuts, ne devant son succès qu’à un coup de chausson précis de Joris Segonds en fin de partie. Là, dans le derby des Pyrénées-Atlantiques, ils n’ont pas fait illusion contre des Palois revanchards après la claque reçue à Clermont. Déjà friables une semaine auparavant, les Bayonnais ont explosé, contre une Section supérieure. S’ils ont su réagir par intermittence, emmenés par des Maqala, Megdoud ou Spring qui se sont démenés, cela était trop peu pour faire vaciller l’édifice béarnais. Là encore, nous ne sommes qu’en début de saison. Mais le niveau affiché par les Basques interroge et le déplacement à Clermont qui se profile s’annonce périlleux.

Aymeric Luc, bourreau de son ancien club

Nous sommes en juin 2021. Match d’accession en Top 14. Derby basque. Dans la dramaturgie la plus totale, Biarritz, finaliste de Pro D2, s’impose aux tirs au but dans la fournaise d’Aguilera contre un Aviron Bayonnais, treizième de Top 14, qui descendra à l’étage inférieur. Un scénario hitchcockien et cruel pour Aymeric Luc, seul joueur manquant sa tentative face aux perches et condamnant donc son club de Bayonne. Meilleur bayonnais de la saison, il rejoint Toulon à l’intersaison avec qui il fait un très bon premier exercice avant de disparaître peu à peu des radars l’année suivante. Cet été donc, il décide de se relancer à Pau. Et pour ses retrouvailles avec l’Aviron, l’ailier a éclaboussé le terrain de sa classe. Jugez par vous-même. 2 essais, 15 défenseurs battus, 135 mètres parcourus, 19 courses, 4 franchissements, il a tout simplement régné sur le Hameau. Et une fois encore, cette fois-ci dans un rôle beaucoup plus agréable pour lui, il fut le bourreau de ses anciens partenaires.

Toulon s’évite des maux de tête, le Racing lance sa saison

Le RCT, grâce à sa victoire sur le gong contre Castres (30-28), s’est évité de vilains maux de tête pour ce qui aurait pu être une deuxième défaite de rang. Derrière durant tout le match, menés même de 12 points, les coéquipiers de Baptiste Serin ont renversé la rencontre pour s’imposer face à un concurrent direct. Le match contre un Stade Français amoindri et en rodage pourrait permettre aux Varois de basculer dans la bonne partie du tableau.

Enfin, le Racing 92 a, à l’instar du RCT, bataillé face à un Clermont également candidat au Top 6. Mais les Auvergnats, longtemps devant, ont fini par rendre les armes en fin de partie, encaissant trois essais coup sur coup.