Top 14 – Lyon et le Racing s’enfoncent un peu plus dans la crise, Pau retrouve le sourire, Vannes crée l’exploit de la journée : les informations du week-end

Ce week-end, pour le compte de la onzième journée de Top 14, Lyon s’est enfoncé encore un peu plus dans une crise sans précédent. Les Rhodaniens se sont inclinés sur la pelouse du Hameau face à une Section Paloise qui sort de la zone rouge. Le Racing aussi inquiète. Les Franciliens ont chuté à domicile contre Toulouse (17-21), alors que Vannes a réalisé l’exploit de la semaine. Les Bretons, sont allés s’imposer sur le terrain de La Rochelle et ont prouvé qu’il faudrait plus que jamais compter sur eux dans un Top 14 si concurrentiel. Malgré la victoire, la charnière de Toulouse n’a pas pesé. Voici les informations du week-end à ne pas manquer.

La Section double Lyon qui n’y arrive plus

Mais que se passe-t-il au LOU ? Si convaincante en début de saison, la formation cornaquée par Fabien Gengenbacher s’est engluée dans une sinistrose sans précédent. Les Lyonnais viennent de connaître leur cinquième revers consécutif et n’ont plus connu les joies d’une victoire depuis un mois et demi. Ce samedi, au pied des Pyrénées, face à une Section Paloise également en proie au doute, ils ont sombré, encaissant une défaite sans relief, méritée (29-15).

De ce fait, la bande à Baptiste Couilloud, inquiète et se retrouve à une triste treizième place, seulement trois points devant Vannes, lanterne rouge ragaillardie. Les Rouge et Noir, qui proposaient un jeu si attrayant en début d’exercice, n’en finissent plus de sombrer. Après une dernière saison mitigée, et alors qu’on les pensait capables de se hisser dans le Top 6, sont-ils condamnés à jouer le maintien ? Cela y ressemble. La Challenge Cup qui se profile pourra permettre aux organismes de se régénérer et pourquoi pas de nouveau gagner un match pour enclencher une dynamique positive.

Car rien ne semble tourner du bon côté. Et il devient urgent de stopper cette infernale série sous peine de voir l’avenir s’assombrir inexorablement. Tout l’inverse de Pau, qui restait, à l’instar de son adversaire du jour, sur quatre revers. Les Béarnais, devant leur public, ont su remettre la marche en avant pour se sortir de la zone rouge et doubler le LOU. Mais rien n’est fait.

Le Racing en panne sèche, la qualification déjà loin ?

Après la déculotté subie une semaine auparavant dans le derby parisien, on savait le Racing 92 attendu. Opposés à un Stade Toulousain toujours impressionnant, fort de sa pléiade d’internationaux, les Franciliens ont une nouvelle fois chuté à Créteil et n’en finissent plus, eux aussi, de dégringoler au classement.

Huitième à l’aube de ce choc, toujours à la même position à ce jour, le club des Hauts-de-Seine pointe à cinq longueurs de La Rochelle, sixième et premier qualifiable. Apathique en première période, incapable de se montrer dangereux balle en main excepté sur deux numéros de soliste de l’ailier Habosi, le Racing 92 intrigue. Sans réel plan de jeu, dominés devant, les Ciel et Blanc ont finalement réagi au retour des vestiaires, inscrivant deux essais en force. Et alors qu’on les pensait capables d’arracher un succès inespéré au vu du scénario du premier acte, les locaux ont cédé face aux assauts toulousains. De là à se demander si cette équipe, toujours dans les six en fin de saison depuis sa remontée en 2009, est capable d’accrocher la qualification lors de l’épilogue de la saison.

Certes, c’est à la fin du bal que l’on paie les musiciens. Mais rarement au cours des précédentes années, le Racing n’avait semblé si terne dans le jeu, avec un collectif qui parait presque inexistant. Malgré de fortes individualités sur le papier, l’équipe de Stuart Lancaster ne progresse pas et on a du mal à voir ce que souhaite mettre en place le coach anglais. Alors attention. À la vue de son effectif pléthorique, le Racing a encore toutes les cartes en main pour décrocher une qualification au cours des quinze prochaines journées. Mais il faudra hausser le curseur et montrer autre chose pour y parvenir.

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Graou et Ntamack en difficulté, problème de charnière à Toulouse

Comme nous venons de l’évoquer, le Stade Toulousain s’est imposé à Créteil, contre le Racing 92 (17-21).Mais il n’a pu compter sur sa charnière. Complètement dépassés, Paul Graou et Romain Ntamack n’ont pas livré des prestations à la hauteur de leur niveau. Le premier, en difficulté depuis le début de saison, n’a pas pesé sur la rencontre et s’est montré beaucoup trop lent en sortie de ruck. Il est actuellement, derrière Dupont et Saito.

Le second, revenu tout juste de blessure, ce qui explique ce manque de rythme, a également traversé le match comme un fantôme. Il s’est notamment fait mettre deux fois sur les fesses par Tuisova et n’a pas été transcendant balle en main. Le retour de Dupont et l’enchaînement de match pourrait permettre au numéro dix de retrouver son niveau. Nous ne sommes pas inquiets pour lui mais il faudra qu’il hausse considérablement le niveau sous peine de voir Ugo Mola le mettre sûrement sur le banc pour les prochaines échéances. Mais de tels champions ne s’avouent jamais vaincus.

Vannes c’est fou !

Nous sommes peut-être sur l’un des exploits de la saison. Face à un Stade Rochelais solide, qui joue dans la cour des grands, le RC Vannes a créé la sensation en s’imposant à Deflande (14-23). Et a surtout démontré une immense preuve de caractère.

Petit flashback. La semaine passée, le promu breton mène à la piaule largement contre l’Union Bordeaux-Bègles (29-0). À la demi-heure, on n’en mène pas large des espoirs girondins et on contemple la première période de très bel acabit des hommes de Jean-Noël Spitzer. Puis plus rien. Vannes s’effondre et subit un cinglant 37-0 pour s’incliner sans bonus (29-37). Pour tout vous dire, on aurait pu penser, au soir de la dixième journée, cette défaite déjà rédhibitoire dans la course pour le maintien. Pas tellement par rapport au score, mais plus pour l’impact que peut avoir un tel scénario dans les têtes d’une équipe qui se bat chaque week-end pour assurer sa survie.

Alors ce déplacement en terre rochelaise aurait pu définitivement faire basculer Vannes dans une dynamique négative. Mais au lieu de ça, les Bretons se sont révoltés et sortis un exploit retentissant. Une victoire nette, sans bavure, contre une équipe récemment double championne d’Europe. Comme un coup de rappel, à tous ceux qui les auraient trop vite enterrés pour confirmer qu’il vaudra bien compter sur ce promu aux dents longues. Avec cette première victoire à l’extérieur en Top 14, la première de son histoire, le RCV peut s’avancer sereinement sur la suite de sa saison. Certes, les Vannetais sont encore derniers. Mais les prochains matchs peuvent permettre à cette équipe de décrocher des succès et de remonter au classement. Ils ne sont qu’à trois longueurs de Lyon treizième, et quatre du Stade Français, Pau ou Perpignan. Certes, la tâche ne s’annonce pas aisée. Mais avec un tel état d’esprit, rien n’est impossible.