Le Stade Français traverse une période de turbulence, et Laurent Labit en a fait les frais. Moins de deux ans après son arrivée dans la capitale, le directeur du rugby quitte son poste avec effet immédiat, après une série de mauvais résultats et des tensions internes croissantes. Un départ qui illustre les fragilités profondes du club et pose de nombreuses questions sur la gestion du projet parisien.
Une séparation inévitable après une accumulation de tensions
La situation du Stade Français était sous pression depuis plusieurs mois, mais la défaite face à Toulon (24-6) le 22 février a marqué un point de rupture. Ce soir-là, les Parisiens ont encaissé leur onzième défaite en dix-sept journées, plongeant à la dernière place du Top 14. Une position inacceptable pour un club censé viser le haut de tableau.
Dès le lendemain, une série de réunions de crise a eu lieu entre staff, joueurs et dirigeants. L’urgence était de trouver des solutions, mais au lieu d’un électrochoc, ces échanges ont mis en lumière un problème plus profond : le flou autour du management de l’équipe. Certains joueurs ne savaient plus à qui se référer, tiraillés entre Labit et Paul Gustard, qui partageaient les responsabilités sportives.
INFO L'ÉQUIPE. Laurent Labit et le Stade Français, c'est terminé. Moins de deux ans après son arrivée à Paris, le directeur sportif et le club de la capitale ont trouvé un accord pour mettre fin à leur collaboration avec effet immédiat. https://t.co/rMmHyo86SO pic.twitter.com/G19vm9MJUH
— L'ÉQUIPE (@lequipe) March 1, 2025
Face à cette confusion, la direction a décidé d’écarter Labit du terrain. Paul Gustard a pris en main les entraînements, épaulé par Morgan Parra et Julien Tastet. L’ancien adjoint de Fabien Galthié restait officiellement en poste, mais son absence lors du match contre La Rochelle (victoire 22-17) a confirmé une tendance irréversible : son départ était acté. Quelques jours plus tard, un accord de séparation était trouvé.
Un projet instable et des choix qui interrogent
Ce départ précipité s’inscrit dans un contexte de gestion chaotique. Lorsque Laurent Labit est arrivé après la Coupe du monde 2023, il devait incarner un projet ambitieux, aux côtés de Karim Ghezal, autre figure venue du XV de France. Mais dès septembre 2024, après un début de saison difficile, Ghezal était remercié.
À ce moment-là, Labit aurait dû prendre les rênes, mais les résultats ne se sont pas améliorés, et surtout, le flou autour du commandement sportif s’est installé. Qui dirigeait vraiment l’équipe ? Labit ? Gustard ? Le directeur général Thomas Lombard ? Les joueurs eux-mêmes semblaient perdus, ce qui s’est ressenti sur le terrain.
La gestion de Hans-Peter Wild, propriétaire du club, est aussi questionnée. Lui-même a reconnu des erreurs de casting, admettant dans L’Équipe que nommer Gustard directement aurait été plus judicieux. À force d’hésitations et de réajustements, le Stade Français s’est enfermé dans une spirale négative.
Un club sous tension et un maintien encore loin d’être assuré
Malgré le succès contre La Rochelle, qui a permis au Stade Français de remonter à la 11e place, l’équipe reste sous la menace d’une relégation en Pro D2. Il reste neuf matchs pour assurer le maintien, et rien n’est joué.
Dans un communiqué officiel, relayé par Le Parisien, le club a appelé à l’unité :
« Les joueurs, staffs et dirigeants sont évidemment tous focalisés sur les échéances à venir et travaillent d’arrache-pied pour sortir le club de la zone rouge. Il nous reste 9 rencontres pour nous battre et sauver notre institution. »
Derrière les mots, l’urgence est réelle. Une descente serait un véritable séisme pour un club au passé prestigieux, qui peine déjà à se stabiliser dans l’élite.
Désormais seul aux commandes, Paul Gustard a la lourde responsabilité de redresser la situation. Il a déjà su remobiliser son groupe en quelques jours, mais il lui faudra maintenir cette dynamique sur le long terme. La prochaine rencontre sera un premier test décisif : le Stade Français peut-il enfin repartir sur de bonnes bases ou va-t-il replonger dans ses travers ?

J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO