« Silence ou consentement ? » : le procès explosif des ex-Grenoblois secoue le rugby

Le procès de cinq anciens joueurs du FC Grenoble Rugby, accusés de viol en réunion et de non-assistance à personne en danger, s’est ouvert ce lundi à Bordeaux. Une affaire vieille de sept ans qui remet sur le devant de la scène des enjeux cruciaux liés au consentement et à l’éthique dans le milieu sportif. Selon France 3 Nouvelle-Aquitaine, ce procès se déroule à huis clos, à la demande de la victime, pour préserver la sérénité des débats.

Une audience sous haute tension

Les faits remontent à la nuit du 11 au 12 mars 2017. La victime, alors âgée de 21 ans, aurait été agressée après une soirée en discothèque, dans une chambre d’hôtel de Mérignac, par plusieurs joueurs. Après un premier report en juin dernier, suite à un accident de voiture de Denis Coulson, l’un des principaux accusés, le procès a finalement débuté le 2 décembre devant la cour d’assises de Bordeaux.

Les prévenus, parmi lesquels Denis Coulson, Rory Grice, Loïck Jammes, Chris Farrell et Dylan Hayes, ont tous comparu, accompagnés de leurs avocats. Si certains continuent leur carrière dans le rugby, d’autres ont changé de voie. Coulson, par exemple, est désormais manager dans le secteur du bâtiment.

La présidente de la cour, Marie-Noëlle Billaud, a ouvert les débats dans une atmosphère tendue. Le tirage au sort des jurés et la question du huis clos total demandé par la victime ont immédiatement mis en lumière les divergences entre les parties.

Consentement et alcool : au cœur des débats

Le principal enjeu du procès réside dans la question du consentement. La victime affirme ne pas avoir été en état de donner son accord, en raison d’une alcoolisation massive. Selon son avocat, Maître Gaessy Gros, des vidéos montrent clairement son incapacité à consentir : « Son silence voulait dire non, et ils le savaient pertinemment. »

La défense, de son côté, plaide que les relations étaient consensuelles. Maître Corinne Dreyfus-Schmitt, avocate de Denis Coulson, soutient que la victime aurait eu un comportement actif, des affirmations qui seront examinées en détail par la cour.

Un huis clos qui fait débat

La demande de huis clos total, formulée par la victime pour préserver sa sérénité et sa vie privée, a été acceptée par la cour, conformément à la loi en matière d’agression sexuelle. Cette décision a toutefois été critiquée par certains avocats de la défense, qui estiment que l’affaire, déjà médiatisée, aurait gagné à se dérouler à huis clos partiel pour plus de transparence.

Des exceptions ont toutefois été accordées : des proches de la victime et des accusés, ainsi que des membres d’une association d’aide aux victimes, ont été autorisés à assister aux audiences.

Le rugby face à ses responsabilités

Ce procès, qui doit s’achever le 13 décembre avec le rendu du verdict, dépasse le cadre judiciaire pour interpeller sur les valeurs du rugby et du sport en général. Les trois accusés principaux risquent jusqu’à vingt ans de réclusion criminelle.

Au-delà du sort des prévenus, cette affaire soulève des interrogations fondamentales sur le traitement des violences sexuelles, l’influence de l’alcool, et la manière dont les institutions sportives gèrent ces scandales.

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J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO