Salary cap en Top 14 : bataille rangée entre présidents de clubs et FFR

Le salary cap en Top 14, ce plafond salarial censé garantir un minimum d’équité entre les clubs, déclenche une guerre ouverte. Tandis que certains réclament une baisse pour sauver les petits clubs, d’autres prônent la stabilité au nom des finances déjà tendues. Entre les sorties musclées de Florian Grill, François Rivière et Bernard Lemaître, le débat s’enflamme.

Florian Grill monte au front : “C’est une déclaration de guerre”

Florian Grill, président de la FFR, ne mâche pas ses mots dans Rugbyrama : “Si on augmente le salary cap, c’est une déclaration de guerre”. Le patron du rugby français refuse catégoriquement de tirer ce plafond vers le haut, estimant que cela tuerait le rugby amateur. Pour lui, les petites villes et les villages — bastions historiques de l’ovalie — n’ont pas les reins financiers pour suivre. Une augmentation des budgets professionnels creuserait un fossé insurmontable entre les gros clubs et les petites structures déjà à bout de souffle.

Grill élargit aussi la discussion au plan international : “Certaines nations du Tier 2 et même quelques-unes du Tier 1 ne suivent plus.” Autrement dit, une spirale inflationniste ne profiterait qu’aux plus riches et finirait par appauvrir le rugby mondial.

François Rivière dénonce un système “inéquitable”

À Perpignan, François Rivière joue les porte-voix des petits clubs et dégaine dans les colonnes de L’Équipe. Pour lui, le système actuel est tout simplement “inéquitable”. Il pointe du doigt les mécanismes comme les crédits pour les internationaux et la règle des JIFF, qui profitent surtout aux grosses cylindrées.

Rivière ne demande pas une révolution, mais une baisse progressive du salary cap sur deux ou trois ans. Son but ? Freiner la domination des clubs les plus riches et redonner une chance aux autres. “Quand certains dépensent presque le double de leur chiffre d’affaires, c’est de la concurrence déloyale”, martèle-t-il. Le marché des joueurs est saturé, et les petits clubs peinent à exister.

Bernard Lemaître : “Travaillons dans la stabilité”

À Toulon, Bernard Lemaître refuse toute baisse du salary cap et appelle au statu quo. Pour le président du RCT, il est temps d’arrêter de changer les règles en permanence. Selon lui, ce plafond salarial contraignant fonctionne bien puisque la majorité des clubs s’y adaptent.

Lemaître ne cache pas son agacement face aux attaques venues d’ailleurs. Il accuse certains clubs (le Racing 92 est clairement visé) de vouloir détourner le débat à leur avantage. Plutôt que de baisser les budgets, Lemaître invite à réfléchir à des solutions pour créer de nouvelles recettes et stabiliser le modèle économique du rugby français.

Un Top 14 à deux vitesses ?

Derrière ces prises de position tranchées se cache une véritable fracture entre les clubs puissants et les autres. La question est simple : veut-on un Top 14 de superpuissances où seuls les plus riches survivent, ou un championnat plus équilibré et ouvert ? Florian Grill et François Rivière réclament un retour à la raison pour éviter l’effondrement des structures locales. Bernard Lemaître, lui, mise sur la stabilité pour ne pas fragiliser davantage un écosystème déjà précaire.

Le salary cap divise, mais une chose est sûre : les décisions à venir auront un impact majeur sur l’avenir du rugby français.

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J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO