Roubert hausse le ton : vers un salary cap plus serré dans le Top 14

Le nouveau président de la LNR, Yann Roubert, n’a pas traîné. Moins de deux semaines après son arrivée, il pose une première pierre forte : un renforcement du salary cap, avec des sanctions durcies et un contrôle plus strict.

Une réponse directe aux critiques venues notamment de Pierre-Yves Revol, président du Castres Olympique, dans un contexte déjà tendu autour du cas Melvyn Jaminet et des irrégularités reprochées au Stade Toulousain.

Un courrier clair, une promesse tenue

C’est par une lettre envoyée aux présidents de clubs que Yann Roubert a officialisé sa position. Dans ce courrier daté du 31 mars, il réaffirme ce qu’il avait annoncé pendant sa campagne : le salary cap sera une priorité. Et cette fois, les mots sont suivis d’actes. L’affaire Jaminet – ce transfert arrangé qui vaut aujourd’hui 1,3 million d’euros d’amende à Toulouse – a mis en lumière les failles d’un système trop souvent contourné.

Du côté de Castres, Pierre-Yves Revol avait pris les devants en demandant une réponse claire et des mesures plus costaudes. Il l’a eue. Roubert lui répond que le cadre va changer, et rapidement.

Vers la fin des arrangements à l’amiable

Le comité directeur de la Ligue, qui se réunira les 22 et 23 avril, devrait valider plusieurs évolutions clés :

  • Suppression du recours à la médiation en cas de récidive, histoire de mettre fin aux petits compromis en coulisses ;
  • Sanctions sportives ajoutées aux sanctions financières, pour toucher là où ça fait vraiment mal : sur le terrain ;
  • Renforcement des contrôles, avec un œil plus aiguisé sur les masses salariales déclarées ;
  • Communication plus claire et publique des décisions, pour éviter les flous habituels autour des sanctions.

L’idée est d’en finir avec les passe-droits et les flous réglementaires. Dès la saison 2025-2026, ces mesures devraient être mises en œuvre.

Moins de paroles, plus de transparence

L’une des critiques les plus fréquentes autour du salary cap, c’est l’opacité du système. Sanctions jamais annoncées, contrôles flous, règles changeantes… Yann Roubert veut y mettre bon ordre. L’objectif est simple : que tout le monde joue avec les mêmes règles, et que ceux qui trichent soient clairement désignés.

Il l’a dit sans détour : « le salary cap est un outil essentiel à l’équilibre du rugby professionnel ». Et même s’il reconnaît qu’il a besoin d’être ajusté, il considère qu’il a déjà prouvé son utilité. Reste à lui donner des dents plus affûtées.

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Un équilibre à trouver avec les clubs

Roubert sait aussi qu’il devra composer avec les présidents. Pas question d’imposer des décisions unilatérales. Avant la mise en œuvre, il prévoit des discussions avec les clubs pour ajuster les détails, notamment autour du plafond salarial lui-même, et des fameux crédits internationaux (les bonus accordés aux clubs qui libèrent des joueurs pour l’équipe de France).

Mais sur le fond, la ligne est claire : plus de discipline, plus d’équité, et moins de portes dérobées.

Un virage attendu dans un rugby sous tension

Entre les écarts de budget de plus en plus visibles et la guerre de l’image entre les gros et les petits clubs, la tension monte depuis des mois autour du salary cap. L’affaire Jaminet a servi de déclencheur. Roubert veut maintenant éviter que ce genre de dossier ne se reproduise.

Il prend donc le sujet à bras-le-corps, en espérant remettre tout le monde dans le même couloir. Reste à voir si les clubs, notamment les plus puissants, joueront le jeu ou chercheront de nouvelles zones grises.

Ce qui est sûr, c’est que le rugby français s’apprête à changer un peu ses règles du jeu. Et que le message est passé : tricher, ça va commencer à coûter cher.

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J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO