Racing 92 : Stuart Lancaster vide son sac après son départ

Viré en janvier par le Racing 92, Stuart Lancaster n’avait pas encore vraiment pris la parole. C’est chose faite, et le technicien anglais ne mâche pas ses mots. Dans un entretien accordé au Sunday Times, il revient sans filtre sur son passage à Paris, entre promesses non tenues, pression permanente et frustration grandissante.

Une promesse d’autonomie jamais respectée

À son arrivée au Racing, à l’été 2023, on lui avait vendu un projet ambitieux : prendre la main sur tout le programme rugby du club. Mais très vite, Lancaster a déchanté. « On m’avait promis que je contrôlerais tout, mais ça n’est jamais arrivé », lâche-t-il. Il déplore un manque de patience flagrant du côté de la direction, estimant qu’un vrai projet structurant ne peut pas se juger en seize mois.

Après une première saison terminée en barrages, la suite s’est gâtée : un début d’exercice poussif, une élimination en poules de la Champions Cup, et une défaite à domicile de trop. Résultat : éviction début février. Un départ qui continue de laisser un goût amer à l’ancien boss du XV de la Rose.

Une pression constante… et pas que sportive

Si le terrain a joué un rôle, c’est aussi l’environnement du Top 14 qui a pesé. Pour Lancaster, entraîner en France, c’est comme être manager en Premier League : “Tu passes la moitié de la saison à te dire : ‘Mon dieu, on va descendre’”. Une angoisse que les dirigeants n’ont pas réussi à masquer et qui finit par peser sur tout le monde.

Autre barrière, plus sourde mais tout aussi pesante : la langue. Travailler au quotidien en français, dans un staff où la culture rugby diffère, a compliqué la mise en place de ses idées. Il le reconnaît sans détour : « C’était difficile, et le faire en français l’a rendu encore plus compliqué. »

Des fondations posées… puis balayées

Malgré tout ça, Lancaster assure qu’il y avait du boulot de fond en cours. Il dit avoir réorganisé le centre de formation, écarté les joueurs qui ne répondaient pas aux attentes, et intégré ceux capables de faire la différence à moyen terme. Un processus qui, selon lui, prenait enfin forme au moment où il a été stoppé net.

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« On allait dans la bonne direction », insiste-t-il. Mais le club, impatient, n’a pas laissé le temps au projet d’éclore. Depuis, Patrice Collazo a pris le relais et a remis le Racing à flot sur la fin de saison.

Retour aux sources pour rebondir

À 55 ans, Lancaster a décidé de repartir sur des bases plus stables. Il a rejoint le Connacht, en Irlande, pour un nouveau défi dans un environnement qu’il connaît bien. Plus modeste, certes, mais sûrement moins agité que le Top 14.

Son passage à Paris, lui, restera comme une expérience éprouvante, nourrie de désillusions. Il espérait construire, il n’a pas eu le temps. Et aujourd’hui, il le dit franchement, comme le rapporte RugbyPass : “On m’a retiré le projet au moment où il commençait à prendre forme.”

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J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO