Ce samedi en ouverture de la 7e journée de championnat, l’Aviron Bayonnais a l’occasion de définitivement lancer sa saison, en recevant un Racing sur courant alternatif. Juan Cruz Mallia devrait être titularisé à l’ouverture tandis que le Top 14 s’apprête à faire la connaissance du phénomène portugais du Stade Français Paris, Raffaele Costa Storti. Lanterne rouge et en recherche d’un succès à l’extérieur, Vannes est au pied du mur au moment de se rendre à Clermont. On fait le point sur les dossiers brûlants avant le week-end qui arrive.
Première pour Costa Storti ?
Allons-nous vivre un petit évènement ce samedi (16h30) sur la pelouse de Pierre Fabre ? Le Castres Olympique, actuel 7e de Top 14, accueille le Stade Français Paris, 13e et qui souhaitera enrayer cette spirale négative. Jusque-là rien de marquant pour une affiche classique de notre championnat. Sauf que l’attraction de l’après-midi pourrait débarquer tout droit de la capitale. On parle bien évidemment de l’ailier du club parisien, Raffaele Costa Storti (23 ans, 1m83, 90kg).
Prêté par le Stade Français à Béziers pendant deux saisons, le Portugais a rayonné dans l’antichambre du Top 14, devenu un véritable chasseur d’essai. Rendez-vous compte, avec ses 21 réalisations en 18 matchs l’an passé, Costa Storti est devenu le meilleur marqueur de l’histoire de la Pro D2 sur une saison. Lors de la Coupe du Monde, avec le Portugal, il s’est également distingué, réalisant un mondial titanesque, participant grandement au beau parcours des « Loups » et en franchissant la ligne à trois reprises en quatre matchs. Autant vous dire que son retour à Paris, où il n’a toujours pas disputé le moindre match en professionnel, était attendu.
Blessé à l’intersaison, le décollage de la fusée Storti a dû être retardée. Espéré face à Montpellier, puis contre Lyon, c’est finalement ce samedi que l’ancien bitterois devrait fêter sa première en Top 14, à Castres. Présent en conférence de presse, dans le groupe élargi pour ce déplacement, rien n’indique encore à 100 % qu’il sera titulaire. Mais les supporters parisiens n’attendent que ça. À lui de confirmer les immenses promesses vues dans l’Hérault. Et pourquoi pas permettre aux Parisiens, d’endiguer cette mauvaise spirale et de décrocher son premier succès à l’extérieur de la saison.
Bayonne sur sa lancée ?
Que le début de saison de Bayonne fut inquiétant ! Certes, les Basques, sont sortis vainqueurs de leurs affrontements à Dauger contre Perpignan et Montpellier, deux candidats au maintien. Mais dire que ce fut laborieux, voire miraculeux relève de l’euphémisme. À l’extérieur, les Ciel et Blanc ont sombré à Pau ou Clermont. En bref, durant un mois, l’Aviron a inquiété. Jusqu’à ce déplacement à Bordeaux où malgré la défaite (30-27), la bande à Grégory Patat a fait mieux que rivaliser avec un prétendant au Brennus. Sans une faute évitable dans les derniers instants, ils seraient rentrés de Chaban Delmas avec un nul mérité dans les bagages.
Ces belles velléités ont été confirmées, pas plus tard que samedi à San Sebastian. Maudits à Anoeta depuis 2014, les Bayonnais ont conjuré le mauvais sort en s’imposant en Espagne et de brillante manière contre un autre candidat au titre, La Rochelle (37-7). Renforcé par les retours de Manu Tuilagi ou Mateo Carreras, fort d’une ligne de trois-quarts composée de facteurs X comme Sireli Maqala, solide devant, Bayonne a fait mieux que relever la tête et semble désormais lancé vers une belle dynamique.
Samedi (coup d’envoi 14h30), il sera question de confirmer les progrès entrevus. En recevant le Racing 92, l’Aviron a l’occasion de faire basculer sa saison du bon côté. Les Franciliens, plus que poussifs et inquiétants, eux aussi, depuis septembre, se sont un poil rassurés sur leurs deux dernières sorties. Une victoire à Vannes et un succès contre Toulon à Créteil. Si cette dernière partie fut soporifique et le niveau de jeu abyssal, les hommes de Stuart Lancaster ont assuré l’essentiel, les quatre points. Mais rien n’indique que le Racing soit en mesure de renverser ce Bayonne-là.
Dorénavant en confiance, les partenaires de Camille Lopez ont une occasion en or d’inverser la tendance et de jouer, peut-être autre chose que le maintien, qui leur était promis aux prémices de cet exercice 2024/2025. À égalité au classement avec le Racing (14 points chacun), on voit l’Aviron Bayonnais dixième, porté par son pack et une ligne de trois-quarts de feu, renverser le Racing dans un Jean Dauger survolté.
Vannes dans l’obligation de s’imposer ?
Quand est-ce que la roue va tourner pour Vannes ? Volontaire, le promu breton, alors qu’on lui promettait l’enfer, ne fait pas tache dans un Top 14 au niveau ultra-élevé. Le problème ? S’ils font preuve de vaillance et prouvent surtout que rugbystiquement, ils n’ont pas à rougir, la pièce n’est toujours pas tombée du bon côté. À Paris, ils ont échoué à trois points de leurs hôtes. Face au Racing, en passant une deuxième mi-temps à subir, la sentence fut la même. Une défaite de trois petites unités pour l’actuelle lanterne rouge. Pas plus tard que ce samedi, dans un duel de mal classés à Montpellier bis repetita. Un revers de deux points ô combien cruel (26-24). Car les hommes de Jean-Noël Spitzer, devants jusque dans les dernières minutes, ont finalement dû se résoudre à laisser échapper quatre points qui leur tendaient les bras.
Vannes a prouvé qu’il pouvait se mesurer aux grosses écuries de notre championnat. Maintenant, il sera question de remporter des matchs, car, excepté ce succès à La Rabine face au LOU, les Bretons n’ont pas glané la moindre victoire au cours des cinq autres rencontres. Ce déplacement à Clermont, s’annonce compliqué, certes. Les Auvergnats ne vivent pas une saison de tout repos et viennent d’en prendre plus de 40 à Toulouse. Mais depuis septembre, leur solidité à domicile n’est plus à prouver. Un voyage en terrain miné donc. Mais le RCV devra se présenter au Michelin sans complexe, avec l’envie d’y faire un coup. Car en cas de résultat négatif, la réception de Castres, la semaine prochaine, et alors que nous serons quasiment au tiers du championnat, pourrait s’avérer déjà décisive. Il y a donc urgence.
Mallia de retour en 10 ?
Ce samedi soir (21h05), le Stade Toulousain se déplace sur la pelouse du Hameau pour y défier la Section Paloise. Portés par un Ange Capuozzo XXL et un Antoine Dupont phénoménal lors de sa rentrée, les Haut-Garonnais ont balayé Clermont la semaine passée et ont remis la marche en avant après deux défaites consécutives. Seule ombre au tableau ? La déchirure au mollet de Romain Ntamack qui manquera plusieurs semaines de compétition. Pour cette rencontre contre Pau, Ugo Mola devra donc faire sans son demi d’ouverture. Thomas Ramos laissé au repos, après avoir enchaîné les six rencontres depuis le début de saison, le staff toulousain devrait lancer Juan Cruz Mallia à l’ouverture. Tout sauf une bonne nouvelle pour les Béarnais.
De retour la semaine passée à l’instar de Dupont, l’Argentin sort d’un Rugby Championship réussi avec l’Argentine. Aligné à l’arrière, il peut également évoluer avec brio à l’aile, au centre et donc à l’ouverture. Car si on a peu eu l’occasion de le voir avec la tunique floquée du numéro 10 chez les Pumas, « Juanchi » Mallia est un habitué du poste à Toulouse. Trimballé un peu partout aux postes de la ligne arrière, il a fait mieux que dépanner la saison dernière lorsque Thomas Ramos disputait le 6 Nations, et que Romain Ntamack soignait un genou opéré. À tel point qu’on s’en est demandé si ce n’était pas à ce poste que le natif de Córdoba se sentait le plus à l’aise.
Inspiré, véritable poison balle en main, attaquant hors pair et meilleur au centre des débats, Mallia fut sûrement le meilleur joueur de Top 14, lorsqu’il évoluait comme ouvreur. Utility back par excellence, on scrutera avec énormément d’attention sa performance au pied des Pyrénées. Mais les Palois doivent s’en méfier. Avec Antoine Dupont, le Pumas de 28 ans formera une charnière exceptionnelle.