Pourquoi on a aimé ce XV de France que tout le monde voyait sombrer chez les Blacks ?

Malgré une courte défaite (31-27) à Dunedin, le jeune XV de France a surpris les All Blacks et marqué les esprits, imposant le respect là où on lui prédisait l’humiliation. Retour sur un match qui a transformé la raillerie en admiration, avec un soupçon de panache bien français.

Un contexte tendu : entre railleries et ego piqué

Avant le match, les commentaires n’étaient pas tendres côté néo-zélandais. « Ce sera quand même une belle série, ils seront compétitifs car ils ont de la profondeur, mais… », lançait l’ancien demi de mêlée Justin Marshall, avant de déplorer l’absence de la meilleure équipe française et de sous-entendre que ce XV ne valait pas grand-chose.

Un contexte parfait pour titiller la fierté des jeunes Tricolores, recroquevillés sous la mitraille médiatique, prêts à rendre la monnaie de la pièce.

Une défense qui fait taire les critiques

On attendait les Bleus en difficulté, ils ont construit une véritable muraille. Alexandre Fischer, pour sa première sélection, a mené la danse avec un nombre record de plaquages, suivi par huit coéquipiers dans le top 10 du match.

Paul Mallez, remplaçant au coup d’envoi, s’est aussi illustré avec 14 plaquages en seulement 32 minutes. Face à des All Blacks dominateurs dans le jeu courant, la défense française a maintenu le suspense jusqu’au bout.

Une stratégie à la française, sans complexe

Les statistiques sont nettes : la Nouvelle-Zélande a eu la main sur le ballon, avec 90 courses de plus et 395 mètres gagnés supplémentaires. Mais la France a joué avec intelligence, refusant la panique et misant sur l’occupation et l’intensité défensive.

Théo Attissogbe s’est montré à la hauteur, terminant meilleur franchisseur côté français avec 77 mètres parcourus et des louanges venues de la presse néo-zélandaise.

Fabien Galthié : lucide et exigeant

Après la rencontre, le sélectionneur n’a pas cédé à l’euphorie. « Je ne suis ni satisfait, ni fier. Nous sommes dans un tunnel et je suis très heureux de vivre ce que nous sommes en train de vivre avec le groupe. Nous n’avons pas trop le temps de nous arrêter sur des éléments de fierté. Nous sommes en route. On vit cette expérience avec de la joie, du bonheur. » (Fabien Galthié, source : actu.fr)

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Un discours qui tranche avec celui de certains joueurs, comme Mickaël Guillard, auteur du premier essai, qui n’a pas caché sa satisfaction d’avoir rivalisé avec les Blacks. Chez Galthié, l’idée, c’est d’aller plus loin, de garder tout le monde sous tension avant la suite de la tournée.

Une dynamique relancée pour la suite

Perdre de quatre points en Nouvelle-Zélande avec une équipe largement renouvelée, ce n’est pas rien. Le XV de France va récupérer des cadres pour la suite, et la confiance engrangée à Dunedin pourrait bien changer la donne. Le collectif a montré une vraie solidarité et une capacité à faire douter les meilleurs, là où on ne l’attendait pas.

Les All Blacks restent victorieux, mais la France repart avec beaucoup plus que des regrets : un groupe qui a grandi, un staff qui veut aller plus haut, et un deuxième test à Wellington qui s’annonce déjà savoureux.

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J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO