Penaud dans l’histoire, Clermont a du cœur, la Champions Cup un format à revoir : les informations du week-end

Ce week-end, Damian Penaud a marqué l’histoire de la Champions Cup en étant le premier joueur à inscrire six essais lors d’un même match. L’ailier international français a grandement participé à la large victoire des siens face à Leicester (66-12). De son côté, Clermont, au terme d’un match fou et d’une dernière séquence XXL, s’est imposé contre Bristol, arrachant sa qualification dans les arrêts de jeu. Le Stade Français, balayé aux Bulls, avait déjà le déplacement de Vannes dans un coin de la tête. Enfin, on s‘interrogera sur le réel intérêt de cette phase de poule de Champions Cup, qui perd en attractivité, alors qu’en Challenge Cup, nous aurons droit à un choc franco-français en huitièmes, opposant l’USAP au Racing. Voici les informations du week-end qu’il ne fallait pas manquer.

Penaud dans l’histoire

Que retiendrons-nous de cette dernière journée de Champions Cup en priorité ? Sûrement cette qualification laborieuse de La Rochelle, défait à Trévise (32-25) mais qui recevra le Munster en huitièmes. Les cartons de l’UBB et Toulouse, chacun très larges vainqueurs de leurs adversaires respectifs (Sharks et Leicester). Mais surtout, on se souviendra de ce sextuplé incroyable de Damian Penaud.

Au cours de la victoire face aux Tigers (66-12), l’ailier international tricolore a inscrit la bagatelle de six essais. Une performance inédite dans la compétition. En l’absence de son compère de l’autre aile, Louis Bielle-Biarrey, l’ancien clermontois a assumé son statut. Car au-delà de ses six essais, il a signé une performance majuscule. Jugez par vous-même. 98 mètres parcourus, 6 défenseurs battus, 5 franchissements, 10 courses. Des statistiques absolument hallucinantes pour un joueur coutumier du fait. L’UBB, qui a terminé meilleur premier, aura besoin d’un grand Penaud pour espérer toucher le Graal en fin de saison.

Le Stade Français avait la tête à Vannes

Que cette saison est difficile pour le Stade Français Paris. Alors qu’ils avaient encore une infime chance de voir les huitièmes de finale de Champions Cup ou de connaître, à minima, des phases finales de Challenge Cup, les soldats roses se sont écroulés en Afrique du Sud, concédant une cinglante défaite à Pretoria face aux Bulls (48-7). Avec ce revers, les hommes de Laurent Labit, terminent à une triste sixième et dernière place, éliminés de toutes compétitions continentale.

De mémoire, les supporters parisiens n’ont peut-être jamais vécu pareille prestation. Indigeste, sans relief. Avec une équipe rajeunie, le Stade Français a longtemps laissé l’impression d’être une équipe de jeunes, essayant tant bien que mal de lutter face à des séniors, plus puissants, tout simplement meilleurs. Ajoutez à cela, un arbitrage plus que controversé, parfois incompréhensible et toujours à charge contre les Stadistes, et vous obtenez une après-midi noire. Il faut dire que les joueurs de la capitale et même le staff, avaient sûrement déjà la tête à Vannes, dans ce qui s’apparente à un match décisif dans la course au maintien.

En effet, Laurent Labit et Morgan Parra étaient restés à Paris pour préparer le déplacement chez le promu breton avec les joueurs n’ayant pas fait le voyage aux antipodes du globe. Seul Paul Gustard était présent avec le contingent parisien à Pretoria. Axer cette rencontre face au RCV est compréhensible. Treizième et actuellement barragiste, le Stade Français est plus que jamais en recherche d’un succès pour se donner de l’air sur la zone rouge. À voir si le choix sera payant. Mais avec ses cadres de retour, Paris se doit de faire mieux que ce que l’on voit depuis quelques semaines. Et s’appuyer notamment sur ce superbe succès contre Northampton il y a dix jours pour construire. On a hâte de voir ce choc de mal classés.

Clermont c’est fou

Cet ASM a des ressources ! Poussés dans les cordes par des Bears de Bristol toujours aussi dangereux offensivement, les Clermontois ont finalement arraché leur qualification au bout du suspense, dans un Marcel Michelin en fusion. Et quelle dernière séquence !

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Petit retour en arrière. Alors qu’il reste une poignée de minutes à jouer, les Anglais égalisent sur un essai en coin transformé (26-26). On se dit alors que les deux formations vont se quitter sur un score de parité qui n’arrange finalement personne. La dernière possession de Clermont ne donne rien. Mais au lieu de mettre un terme à la rencontre, Bristol tente le tout pour le tout, va en touche sur l’ultime pénalité pour arracher sa qualif. Résultat ? Un ballon perdu et au bout d’une séquence de jeu de plus de cinq minutes, avec différents turnovers, Thomas Ceyte, auteur d’une remarquable entrée, délivrera tout un peuple en plongeant en Terre promise. Une ultime action qui a prouvé, si on pouvait encore en douter, qu’en plus d’avoir du cœur, l’ASM savait tenir le ballon, enchaîner les temps de jeu, mettre à mal son adversaire. Il faudra compter sur les Auvergnats cette saison, qui se sont refaits une santé.

La Champions Cup, un format à revoir

On a vu beaucoup de monde s’en émouvoir. Sur les différents sites spécialisés ou sur les réseaux sociaux. Il est vrai que cette phase de poule de Champions Cup ne ressemble pas à grand-chose, excusez-nous du terme. Toulouse, qui a roulé sur ses adversaires, termine meilleur deuxième et devra se déplacer en demi-finale, si les Haut-Garonnais arrivent à se hisser jusque-là. Une hérésie. Autre incohérence. Quatre équipes sur six, se qualifieront en phases finales, quand la cinquième, elle, se verra reverser en Challenge Cup. C’est bien simple, la phase de poule, excepté décider des receveurs en huitièmes et par la suite, ne sert quasiment à rien puisqu’une seule formation sera éliminée à l’issue de celle-ci.

Trop d’équipes sont également qualifiées. Il y a quelques années, avant le Covid, seulement six clubs français participaient à la Champions Cup. Contre huit aujourd’hui. Les formations étaient réparties en poules de 4 et seuls les premiers et les meilleurs deuxièmes disputaient les quarts de finale. Tout le monde s’affrontait. Cela avait du sens. Aujourd’hui, la phase de poule sert quasiment uniquement à choisir l’ordre des matchs de phases finales. Autant dire qu’il est vraiment difficile d’accrocher avec cette compétition. En plus de cela, certaines équipes ne jouent pas le jeu. Prenons l’exemple des franchises sud-africaines. Ces dernières envoient souvent leur équipe B lorsqu’il s’agit de se déplacer en Europe et faussent certains résultats. Il faudra trouver une solution pour rendre cette compétition aussi attractive qu’elle l’était par le passé. Car elle perd, indéniablement, en intérêt.

USAP-Racing, seule affiche franco-française en phases finales

Il n’est plus question de Champions Cup, mais bien de Challenge Cup. Le Racing 92, pensait avoir fait le plus dur en venant à bout des Stormers samedi soir, glanant un succès bonifié. Mais les Ciel et Blanc ont finalement dû se résigner à voir les phases finales de la grande compétition, la faute à une défaite de Toulon à Sale, les Anglais chipant cette quatrième place aux protégés de Stuart Lancaster.

Résultat ? Reversé en Challenge Cup, le Racing se déplacera à Perpignan en huitièmes. Pour le seul choc franco-français des matchs à élimination direct. Les Catalans, vainqueurs des Zebre avec le bonus offensif, ont fait le boulot. Une affiche que l’on suivra donc avec un intérêt particulier.