Melvyn Jaminet fait son grand retour sur les terrains ce samedi avec Toulon, face au Stade Français. Un moment attendu, mais aussi scruté de près après huit mois de suspension pour des propos racistes tenus en Argentine.
Entre envie de rejouer et image à redorer, l’arrière international sait qu’il n’a pas le droit à l’erreur.
Un long tunnel après une énorme polémique
Tout a basculé le 6 juillet dernier, en pleine tournée du XV de France en Argentine. Une vidéo postée sur ses réseaux sociaux le montre, en état d’ébriété, tenant des propos racistes. La FFR réagit vite et le suspend pour 34 semaines. L’affaire fait grand bruit bien au-delà du rugby.
Pour réduire sa peine, Jaminet a dû suivre des actions de sensibilisation sur l’alcool, les réseaux sociaux et la lutte contre les discriminations. Ces engagements lui ont permis de retrouver les terrains huit semaines plus tôt, mais son image, elle, reste écornée.
Toulon lui tend la main, l’équipe de France ferme la porte
Pendant sa suspension, Toulon a continué à le soutenir, tout en prenant des mesures. Son contrat a été revu à la baisse, et il a dû s’expliquer devant ses coéquipiers avant de reprendre l’entraînement en septembre.
Pierre Mignoni, son manager, veut qu’on tourne la page. Il l’a expliqué en conférence de presse :
“Il a assumé, il a pris sa part de responsabilité, il a payé sa dette. Maintenant, il faut lui laisser l’opportunité d’être un joueur de rugby.” (Le Figaro).
En équipe de France, par contre, le message est clair. Florian Grill, président de la FFR, ne voit pas comment il pourrait revenir :
“Quand 271 clubs bossent dans des quartiers prioritaires, c’est compliqué d’ignorer ce qui s’est passé. Mais il a reconnu son erreur, accepté sa sanction, il faut le laisser tranquille.” (Le Figaro).
Autrement dit, Jaminet va devoir se contenter du club pour l’instant.
Un retour sous tension
Ce samedi, Jaminet ne sera pas titulaire mais devrait entrer en jeu face au Stade Français. Son retour est un vrai test. Non seulement il doit prouver qu’il a encore le niveau, mais il doit aussi voir comment les supporters vont réagir. Chez les joueurs, Baptiste Serin résume bien la situation :
“Il doit être exemplaire, plus que les autres. Mais on est avec lui.” (L’Indépendant).
Reste à savoir si le public suivra et si cette première apparition marquera un vrai nouveau départ ou si le poids du passé restera collé à ses crampons.
J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO