Melikidze, le retour gagnant au Stade Français, Nakosi retrouve Castres, Toulon pour mettre fin à la malédiction du Stadium, le Racing retrouve l’Arena : Les échos avant le week-end

Le pilier droit du Stade Français Paris, Giorgi Melikidze, fera son retour à droite de la mêlée parisienne contre Clermont. Un come-back attendu tant les hommes de la capitale ont souffert dans ce secteur ces derniers temps. Les Parisiens devront impérativement s’imposer s’ils ne veulent pas être définitivement décrochés dans la course à la qualification. L’ailier de Vannes Filipo Nakosi retrouvera ses anciens partenaires à qui il voudra jouer un mauvais tour pour permettre à sa formation de sortir de la zone rouge. Enfin, Toulon a fort à faire, en se déplaçant au Stadium pour y défier Toulouse. Un défi de taille. On fait le point sur les dossiers chauds avant ce week-end.

Giorgi Melikidze un retour salvateur ?

C’est une bonne nouvelle, qui pourrait régler bon nombre de problèmes. Touché aux ischios-jambiers lors de la première journée de Top 14, le pilier droit géorgien du Stade Français, Giorgi Melikidze, devrait faire, sauf surprise, son retour dans le XV de départ pour affronter Clermont ce samedi (21h05). Une aubaine, tant les Parisiens, frappés par la scoumoune, ont enchaîné les blessures dans le secteur de la première ligne. En plus de Melikidze, le gaucher Abramishvili et l’autre droitier Paul Alo-Emile sont revenus de Bordeaux blessés. Francisco Gomez Kodela ayant rejoint l’infirmerie entre temps, le Stade Français ne comptait plus que trois piliers professionnels dans ses rangs, et a dû faire appel au jeune Isaac Koffi (19 ans) pour assurer l’intérim à gauche.

Ce retour pourrait permettre au cadet de la fratrie Alo-Emile, Moses, de retrouver une place à gauche de la mêlée stadiste, lui, baladé un peu partout depuis cette hécatombe de blessés.

Surtout, Melikidze pourrait permettre à la mêlée de retrouver une certaine assise. Alors que le club de la capitale a construit son succès, l’an passé, sur une défense hermétique et une grosse conquête, avec une mêlée souveraine, il n’en est rien pour l’instant. Devant, l’édifice parisien ne cesse de se démanteler à chaque épreuve de force. Réputé pour sa solidité dans l’exercice de la mêlée fermée, le Géorgien de 28 ans est attendu avec impatience dans les travées de Jean Bouin. Et comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule, Francisco Gomez-Kodela, est lui apte pour ce choc. L’Argentin, doyen du Top 14, devrait prendre place sur le banc.

Le Stade Français, défaite interdite

Qui aurait pu prédire un début de saison si cauchemardesque dans les rangs des soldats roses ? À vrai dire, pas grand monde. Treizième avec seulement neuf petits points au compteur, le Stade Français Paris inquiète. Outre les cinq défaites en sept matchs, c’est le contenu qui pose question. Les Parisiens, ont encaissé la bagatelle de 26 essais en 7 journées et ont pris plus de trente points de moyenne à l’extérieur. Jamais ces derniers n’ont été en mesure de ramener quelque chose des voyages hors de leurs bases. À domicile, ils ont chuté contre Toulon, et ne se sont imposés que de justesse devant Vannes. On notera une belle deuxième période face à un Montpellier certes moyen (29-20), comme seul réel trait de satisfaction de ce début de saison.

Inutile de dire que la cruciale réception de Clermont ce samedi soir se présente déjà comme un tournant, alors que nous en sommes presque au tiers du championnat. Pourquoi ? Car une victoire pourrait enfin redonner confiance en ce groupe et enclencher une dynamique positive. Dans le cas contraire, une défaite pourrait déjà entériner tout espoir de Top 6 à l’issue de la saison et forcerait le club à penser à sa survie dans l’élite du rugby hexagonal. Car c’est bien de ça qu’il est question à l’heure de l’écriture de ces lignes. De maintien. C’est en tout cas ce à quoi on pense, quand on voit le début de saison des Parisiens, incapables de rivaliser pour le moment avec les équipes prétendantes au top 6, voire top 8.

À cela, il faut ajouter les blessures qui s’accumulent. Joe Jonas est sorti blessé à Castres, et est venu garnir une infirmerie remplie par les Etien, Azagoh, Abramishvili, Huguet, Hirigoyen ou Alo-Emile.

Paradoxalement, nous voyons le Stade Français se ressaisir et sortir vainqueur de cet affrontement. Certes, Clermont est l’une des équipes qui posent le plus de problèmes aux Parisiens à Jean Bouin ces dernières années. Mais les Auvergnats sont, eux aussi, en délicatesse en déplacement. Et les Stadistes ont mainte fois montré qu’ils savaient réagir lorsqu’ils étaient au pied du mur. Paris ne meurt jamais. Le début de la rédemption ?

Nakosi retrouve ses anciens partenaires

On en parle peu depuis septembre. Pourtant, Filipo Najkosi, véritable bulldozer, a rallié à l’intersaison la Bretagne et Vannes. L’ancien castrais, danger permanent sur son aile, réalise un début de saison timide. Titularisé à cinq reprises sur les cinq matchs qu’il a disputés, le joueur de 32 ans a franchi une fois la ligne. C’était contre le Stade Français, le 14 septembre dernier. Depuis, plus rien. Passé par Agen et Toulon, le Fidjien, grand frère de Joshua Tuisova, va retrouver ses anciens coéquipiers de Castres, ce samedi à La Rabine (coup d’envoi 16h30). L’occasion pour lui, d’enfin faire parler ses immenses qualités d’explosivité et de puissance sur son aile.

«On connaît bien Filipo et le danger qu’il représente », expliquait d’ailleurs Julien Dumora, dans des propos rapportés par Rugbyrama. « Il faudra le surveiller comme le lait sur le feu. On sait que c’est un gars qui est capable de marquer un essai à partir de rien, sur n’importe quel type d’action. Je me doute qu’il aura à cœur de faire un grand match contre son ancienne équipe. » Des retrouvailles qui s’annoncent électriques avec un Nakosi désireux de briller. L’ailier serait par ailleurs bien inspiré d’amener toute son équipe derrière lui.

Lanterne rouge du championnat, Vannes se bat tant bien que mal et est loin d’être ridicule dans ce Top 14. Mais excepté ce succès contre Lyon, les Bretons n’ont toujours pas connu la victoire, et les défaites sur le gong ne leur permettent pas d’engranger des points dans la course au maintien. Les protégés de Jean-Noël Spitzer, avec sept points, sont loin d’être largués. Une victoire les relancerait complètement dans cette course effrénée au maintien. Et Nakosi pourrait en être l’un des acteurs principaux.

Toulon pour mettre fin à la malédiction du Stadium ?

C’est la grosse affiche de cette 8e journée de Top 14. Ce dimanche (21h05), le Stade Toulousain, leader, reçoit le RC Toulonnais, quatrième et seulement cinq longueurs derrière, dans une rencontre délocalisée au Stadium. À part ce match nul (13-13), en décembre 2019, le Stadium réussit peu aux Toulonnais, victimes de deux cuisantes défaites sur ces dernières années, en 2015 (31-8) et en 2018 (39-0). Plus globalement, ce sont les déplacements à Toulouse qui sont compliqués pour les Varois. La dernière victoire des gars de la Rade en terre haut-garonnaise remonte à 2016 (15-32). Autant vous dire, que les hommes de Pierre Mignoni ne partent pas favoris face à une équipe ayant le vent en poupe, qui vient de se rassurer, étrillant Clermont (48-14), puis s’imposant à Pau (14-22).

Le retour d’Antoine Dupont ou Juan Cruz Mallia ont bonifié une équipe déjà au-dessus de la mêlée et ces derniers voudront confirmer leur regain de forme face aux coéquipiers de Charles Ollivon. Pour le spectacle, on espère une rencontre indécise, serrée. Sauf que le RCT envoie une équipe quelque peu remaniée, la faute aussi à des blessés importants (Serin, Paia’aua, Fainga’anuku). Insuffisant pour accrocher Toulouse ? N’allons pas jusque-là, il n’est pas impossible de voir les pensionnaires de Mayol rivaliser avec leurs hôtes. Mais on les voit mal rafler la mise dans un Stadium qui ne leur réussit pas. Affaire à suivre dans ce choc du haut de tableau.

Le Racing de retour à l’Arena et en quête de stabilité

Depuis septembre, le Racing 92 ne séduit pas. Plus que poussifs dans le jeu, en panne de résultats positifs, les hommes de Dan Lancaster ont même flirté avec la zone rouge au soir de la quatrième journée. Mais les Ciel et Blanc ont rectifié le coche. D’abord à Vannes, puis contre Toulon dans un match insipide, dont on ne retiendra que les quatre points.

Un regain d’énergie ? Que nenni. À Bayonne, malgré deux essais en seconde période comme maigre révolte, les Racingmen n’ont jamais existé contre des Basques très nettement supérieurs. Le Racing patauge et ce manque de régularité pourrait être préjudiciable au moment de faire les comptes en fin de saison. Ce samedi, les joueurs des Hauts-de-Seine reçoivent Perpignan, équipe en difficulté à l’extérieur. Il faudra, pour les coéquipiers d’Owen Farrell décrocher un succès, si possible bonifié pour enfin se rassurer et lancer la saison. Car les questions sont nombreuses. Un motif d’espoir ? Ils retrouveront enfin leur pelouse synthétique de l’Arena. Contraint de déménager à Créteil pour ses réceptions, le Racing a pu se cacher derrière ces délocalisations pour expliquer ce début de saison perturbé. Désormais, il n’y aura plus d’excuses.