Sous contrat jusqu’en 2028 avec Brive, Mathis Ferté pourrait bien quitter la Corrèze dès cet été. Le RC Toulon est en bonne position pour récupérer le jeune trois-quarts, qui ne cache plus son envie de monter en Top 14 (Rugbyrama). Un mouvement qui en dit long sur le pouvoir d’attraction des cadors de l’élite… et les limites des clubs formateurs.
Une envie d’ailleurs qui dépasse les clauses
À 21 ans, Ferté est l’un des joueurs les plus prometteurs de sa génération. Champion du monde U20, chouchou de Brive, il avait prolongé l’an dernier pour sécuriser son avenir jusqu’en 2028. Sauf qu’en rugby comme ailleurs, les contrats ne disent pas tout.
Depuis quelques semaines, il enfile le numéro 9 avec une certaine réussite, en remplacement de son pote Léo Carbonneau. Et il a surtout confié aux dirigeants du CAB son envie de partir à l’issue de cette saison. Le président Thierry Blandinières, interrogé mi-mars, avait tenté de maintenir le cap : « Il a envie de jouer 9, il joue 9 aujourd’hui. Imaginez qu’il s’installe à ce poste et qu’on monte en Top 14… c’est une autre histoire ». Mais l’histoire, justement, semble prendre un autre chemin.
Toulon avance ses pions
En coulisses, le RCT s’active. Le club varois, en quête de profils JIFF capables d’évoluer à plusieurs postes, a flairé le bon coup. Ferté, c’est l’archétype du joueur moderne : rapide, complet, à l’aise à l’arrière, à l’aile, au centre, et désormais à la mêlée. En deux saisons de Pro D2, il a planté 19 essais. Son profil, proche d’un Kolbe ou d’un Mallía, ne laisse personne indifférent.
Avec les départs prévus de Fainga’anuku, Wainiqolo et peut-être d’autres, Toulon veut reconstruire sa ligne de trois-quarts. Et Ferté pourrait bien être la pièce centrale de ce nouveau puzzle. Le club est prêt à mettre les moyens pour le libérer de son contrat. Il serait même en train de finaliser un contrat espoir, dans un premier temps.
Brive face à la fuite des talents
Côté Brive, la pilule est amère. Ferté, c’est le troisième joyau de la génération 2004 à quitter le navire après Carbonneau et Raffy. Le club mise pourtant sur la montée pour retenir ses jeunes, mais la réalité du marché est cruelle. Même en cas de promotion, garder Ferté semble de plus en plus improbable.
Et pourtant, les Corréziens n’ont pas ménagé leurs efforts pour offrir du temps de jeu et de la visibilité à leur joueur. Mais face à un géant comme Toulon, difficile de lutter. La Rochelle s’était aussi penchée sur le dossier, mais le RCT a pris de l’avance, et pourrait conclure l’affaire dans les prochaines semaines.
Un transfert qui dit beaucoup du rugby d’aujourd’hui
Ferté à Toulon, c’est plus qu’un simple transfert. C’est un signal. Celui d’un championnat de Pro D2 qui forme, valorise, mais ne retient plus. D’un Top 14 où les meilleurs jeunes veulent jouer vite, haut, fort. Et d’une mécanique bien rodée : un espoir explose, l’élite le repère, un gros club le récupère.
À Brive, on s’y attendait sans doute. Mais pour les supporters, voir un enfant du club s’en aller si tôt reste toujours un coup dur. Pour Ferté, en revanche, c’est le début d’un nouveau chapitre, sans doute bien plus médiatisé, plus intense, et plein de promesses.

J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO