Lyon au pied du mur, Ruru et Lafage retrouvent l’Aviron, Stade Français-USAP, le choc des mal classés : les informations chaudes avant le week-end

Treizième et barragiste à l’aube de cette douzième journée de Top 14, le LOU, qui reste sur cinq revers consécutifs en championnat, reçoit dimanche un Stade Toulousain certes amoindri, mais qui n’en reste pas moins compétitif. En cas de revers, les Lyonnais pourraient s’enfoncer dans un profond marasme. Dans le cas contraire, un succès face au leader du championnat pourrait relancer la machine rhodanienne. La veille, le Stade Français Paris et l’USAP croiseront le fer, dans une rencontre ô combien déterminante dans la course au maintien. Le perdant pourrait retrouver la zone rouge. Le Racing, secoué récemment par des rumeurs de départs, est à un moment charnière de sa saison. Les Franciliens, qui restent sur deux contre performances en championnat, se doivent de s’imposer à Montpellier, solide au GGL Stadium. Une défaite et les rêves de Top 6 pourraient prendre du plomb dans l’aile. Enfin, Vannes affronte Bayonne à La Rabine. L’occasion pour Michael Ruru et Maxime Lafage de retrouver une vieille connaissance. On fait le point sur les actus chaudes avant le week-end.

Lyon, victoire impérative

Le LOU est dos au mur. Treizième de Top 14, les Lyonnais ne s’attendaient pas à vivre une première partie de saison si cataclysmique. Pourtant si convaincants les premières semaines, les Rhodaniens se sont peu à peu écroulés, au point désormais de lutter pour leur survie en Top 14. Une saison galère, à l’image du précédent exercice, où les partenaires de Baptiste Couilloud avaient bataillé durant de long mois dans les abysses de notre championnat.

L’arrivée de Karim Ghezal s’avèrera-t-elle salvatrice ? Il faudra déjà stopper cette infernale spirale de défaites dans laquelle les Rouge et Noir se sont englués. Accrochez-vous bien, Lyon reste sur cinq revers consécutifs en Top 14. Le dernier succès lyonnais remonte au 13 octobre dernier, soit plus de deux mois, et un festival offensif face au Stade Français (35-3). Entre temps, la Challenge Cup est passée par là et a permis aux pensionnaires de Gerland de retrouver le goût de la victoire et s’aérer les esprits. Deux victoires, contre Gloucester et en Italie, aux Zèbre. De quoi retrouver un peu d’allant avant le gros morceau qui se présente.

Car c’est bien simple, une défaite ce dimanche soir (coup d’envoi 21h05) au Matmut, plongerait le LOU dans un marasme sans précédent. Et la tâche ne s’annonce pas simple avec la réception de Toulouse, leader de notre championnat. Certes, les Haut-Garonnais se présenteront amoindris. Antoine Dupont et Thomas Ramos seront laissés au repos, tout comme François Cros, Julien Marchand, Romain Ntamack ou Mathis Lebel. De bonnes nouvelles pour les locaux ? On ne peut pas le nier. Mais les Toulousains disposent d’une profondeur d’effectif hallucinante, qui leur permettra d’être compétitifs ce dimanche. Peato Mauvaka sera entre autre de retour, et par le passé, les hommes d’Ugo Mola, même avec une équipe rajeunie, ont prouvé qu’ils savaient voyager. « On a besoin de toute façon de monter en compétence nos jeunes joueurs. Et le week-end prochain, ils vont aller s’éprouver à Lyon et il faudra qu’ils répondent présents », a indiqué le manager toulousain dans des propos repris par La Dépêche.

Autant dire qu’il ne faudra pas crier victoire trop tôt côté lyonnais, surtout vu l’urgence de résultats. Mais un succès contre Toulouse, pourrait relancer la machine et les sortir de cette zone rouge. De toute, façon, il n’y a maintenant plus le choix.

Stade Français-USAP, malheur au vaincu

Le Stade Français-USAP qui se profile vaudra son pesant d’or. Les deux équipes, respectivement douzième et onzième de Top 14, ont le même nombre de points (19). Autant dire que dans cette course effrénée au maintien, cette rencontre s’avère capitale, afin de se donner de l’air en bas de classement. Les Parisiens, devront faire sans Sekou Macalou, suspendu trois semaines après son coup de sang face aux Saracens en Champions Cup. Ajoutez à cela, les suspensions de Pierre-Henri Azagoh et Baptiste Pesenti, une nouvelle pénurie aux postes de pilier, à gauche cette fois-ci et vous obtenez une équipe relativement décimée dans son paquet d’avants. Heureusement, lui aussi sanctionné d’un carton rouge face au Racing, JJ Van der Mescht devrait faire son retour dans la cage.

Après une campagne européenne compliquée, ponctuée par deux défaites, les soldats roses voudront, en revanche, s’appuyer sur la dernière victoire à domicile en championnat contre le rival francilien pour prendre de l’air sur une menaçante zone rouge. Car malheureusement, ces derniers n’y arrivent pas à l’extérieur et leur irrégularité commencent à devenir inquiétante. Après ce beau succès face aux Ciel et Blanc, ils ont de nouveau chuté, cette fois-ci à Bayonne. Espérons pour eux qu’ils sauront s’appuyer sur leur relative solidité à Jean Bouin.

De son côté, Perpignan n’y arrive pas non plus. L’USAP n’a plus gagné depuis le 2 novembre dernier, toutes compétitions confondues, et un succès bonifié contre Vannes (32-13). Autant dire que ce déplacement à Paris, face à un concurrent direct, relève d’une grande importance. Franck Azéma devrait par ailleurs envoyer son XV type dans la capitale. David Marty, lui, révélait les clés du match en conférence de presse : « On doit gagner l’éternelle ligne d’avantage. C’est ce qui nous fait défaut actuellement, et nous sommes moins pertinents dans les zones de marque ». Aux Usapistes de réagir.

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C’est bien simple, en cas de succès de Lyon face à Toulouse, le perdant pourrait dès lors se retrouver treizième, dans une position bien inconfortable. Pire encore, il pourrait sentir le souffle dans son dos du RC Vannes, si les Bretons venaient à s’imposer à La Rabine contre Bayonne. Malheur au vaincu on vous a dit.

Le Racing au tournant de sa saison

Le Racing 92 vit des derniers jours agités. Outre ce problème extra-sportif concernant Camille Chat et Janick Tarrit, davantage de l’ordre privé, le club ciel et blanc connaît une saison en berne. Manque de résultats, jeu pauvre, ajoutez à cela des insistantes rumeurs de départ de Stuart Lancaster, Laurent Travers ou de l’ailier Henry Arundell et vous obtenez une belle période de doute.

Après le revers contre Toulouse, à Créteil, le Racing fait du surplace. Huitième au moment de l’écriture de ces lignes, les Ciel et Blanc restent sur trois défaites lors de ses quatre derniers matchs, toutes compétitions confondues. Excepté ce succès contre les Harlequins, au cours de la campagne européenne, les hommes de Lancaster n’ont pas gagné depuis le 2 novembre à Pau. En Top 14, ils restent sur deux revers cinglants. Une lourde défaite dans le derby francilien (40-24), et une autre sans relief à Créteil, dans une rencontre délocalisée contre Toulouse.

Autant dire que ce déplacement à Montpellier est à la croisée des chemins. Une victoire à l’extérieur et le Racing, pourtant terne dans le jeu, se relance totalement dans la course à la qualification. Une défaite, et la suite s’annonce pour le moins compliquée, voire impossible. Surtout que le MHR  semble retrouver des couleurs. Impressionnants en Challenge Cup, les Cistes, pas récompensés de leurs déplacements en championnat, avec des courtes défaites à Castres ou Bordeaux, se montrent impériaux à domicile ces derniers temps, avec des succès fleuves contre La Rochelle ou Pau. Ce choc s’annonce chaud.

Ruru et Lafage retrouvent Bayonne

C’est sûrement une partie que nous scruterons avec une attention particulière. Ce samedi (16h30), le RC Vannes reçoit l’Aviron Bayonnais. Lanterne rouge actuelle, le RCV semble néanmoins avoir enfin pris la pleine mesure des exigences du Top 14 et du haut niveau. Malgré une défaite presque inexplicable contre l’UBB, les Bretons ont remis le bleu de chauffe et ont sûrement signé l’exploit de cette première partie de saison, en allant s’imposer à La Rochelle (14-23). Les belles prestations en Challenge Cup ont confirmé la bonne passe des hommes de La Rabine, qu’il faudra réitérer face aux Basques ce samedi.

Une rencontre particulière puisqu’elle signifiera les retrouvailles entre la charnière bretonne Michael Ruru (34 ans)-Maxime Lafage (30 ans), et l’Aviron. En effet, les dépositaires du jeu vannetais ont tous les deux connu une expérience sur les bords de l’Adour. Tous deux y ont évolué sur quasiment la même période. Le demi de mêlée néo-zélandais y est arrivé en 2019 pour partir en janvier 2023, quand l’ouvreur français y a posé ses valises en 2020. Avant de rallier la Bretagne en juillet 2022 après le titre de champion de France de Pro D2 obtenu par l’Aviron quelques jours auparavant.

Pour Ruru, ce fut un peu différent. Grièvement blessé à un genou, en juin 2021 alors que l’Aviron est encore en Top 14, le numéro 9 passe plus d’un an sans jouer et ne prendra part à l’épopée basque en Pro D2. Quinze mois plus tard, il fait son retour sur les terrains, alors que Bayonne vient de faire l’ascenseur et retrouver le plus haut échelon du rugby français. Mais son faible temps de jeu pousse les dirigeants bayonnais à s’en séparer en cours d’exercice. Vannes saute sur l’occasion, et début 2023, Ruru rejoint son compère de charnière dans le Morbihan. Pour le succès qu’on leur connaît.

Alignés fréquemment ensemble à Bayonne, ils forment aujourd’hui la charnière titulaire du RCV. Forcément, ces retrouvailles auront une saveur particulière pour deux joueurs qui ont connu des passages mitigés dans le sud de la France. Très bon, Ruru fut freiné par cette grave blessure quand Lafage, titulaire indiscutable à son arrivée, a peu à peu perdu du galon, au point de connaître les phases finales de Pro D2 sur le banc des remplaçants. Outre cette saveur particulière, les deux hommes, qui se connaissent désormais par cœur, parfaitement complémentaires, l’un dans le rôle d’un neuvième avant, l’autre, parfait gestionnaire, auront à cœur de prolonger la belle période vannetaise. Car en cas de succès, les Bretons se rapprocheraient de la treizième place. Et pourraient totalement se relancer dans cette course au maintien.