Ce samedi à Cardiff, l’Union Bordeaux-Bègles s’apprête à défier Northampton en finale de la Champions Cup. Mais plus que les Saints, c’est surtout un nom qui agite les esprits : Henry Pollock. Flanker de 20 ans à l’arrogance assumée, célébrations provoc’ et bandeau vissé sur le crâne, il s’impose comme l’icône du nouveau rugby anglais. Adulé ou détesté, il cristallise l’attention. Et pourrait bien faire passer un sale moment aux Bordelais.
Une trajectoire fulgurante
L’histoire va vite. Débuts à 17 ans, prêt en D2 l’an dernier, éclosion express cette saison à Northampton. En mars, il débute avec le XV de la Rose et claque un doublé contre le pays de Galles. En mai, il est appelé par Andy Farrell chez les Lions britanniques, direction l’Australie. Sa sélection n’a rien d’un coup médiatique : sur le terrain, Pollock répond à tout.
Une demi-finale en forme de démonstration
Contre le Leinster, il a livré une performance de patron : 22 plaquages, un essai après une percée de 50 mètres, deux ballons grattés. En tribune comme dans les médias, tout le monde retient son “moment Pollock” : une action décisive qui change le match. Le genre de joueur capable d’emballer une finale… ou de l’arracher à lui tout seul.
Un sale gosse qui assume
Henry Pollock parle fort, chambre, fête chaque grattage comme un essai. Il agace. Maro Itoje l’a qualifié de “peste”. Mark Hopley, directeur du centre de formation des Saints, raconte qu’à son arrivée, certains jeunes suppliaient de ne pas partager leur logement avec lui. Il est comme ça : excessif, bruyant, incontrôlable. Et parfaitement conscient de l’image qu’il renvoie.
“Pas là pour plaire”
Interrogé cette semaine par Planet Rugby, il a été clair : « Si les gens veulent me haïr, qu’ils me haïssent. Moi, je pense au match. » Ce côté “bad boy” tranche avec l’image classique du flanker besogneux. Chez Pollock, il y a du Richie McCaw pour l’intelligence de jeu, du Michael Hooper pour l’activité, et un zeste de Conor McGregor pour le show.
Une star déjà culte chez les Saints
À Northampton, les gamins portent son maillot, imitent ses bandeaux, attendent ses interviews. À seulement 20 ans, il est déjà une figure populaire du rugby anglais, phénomène rare dans un pays qui peine à faire émerger des visages. Hopley confirme : « On a besoin de mecs comme Henry. Il rend le rugby visible à nouveau. »
Une famille de sportifs derrière lui
Si le personnage semble incontrôlable, il repose sur un socle solide. Sa mère est coach de triathlon, sa sœur et son frère sont athlètes universitaires. Dans les vestiaires, Pollock s’impose aussi par le fond. Après la victoire contre le Leinster, il prend la parole à la mi-temps, donne le ton, parle comme un vieux briscard. Et tous l’écoutent.
Une finale pour marquer l’Europe
Face à l’UBB, Henry Pollock retrouve une opposition qu’il connaît bien. Cette saison, six de ses sept essais en Champions Cup ont été inscrits contre des clubs français. Son style direct, percutant, provoque. Et chez les Bordelais, certains n’ont pas oublié ses provocations, notamment son “pulse check” post-essai contre le Stade Français. Matthieu Jalibert, Bielle-Biarrey, Penaud et les autres savent à quoi s’attendre.
Le rugby européen face à sa nouvelle tête d’affiche
Henry Pollock incarne un virage. Un rugby jeune, bruyant, ultra-connecté. Plus de célébrations, plus de personnalités, plus de frissons. Reste à voir si ce style peut triompher du collectif solide et discipliné de l’UBB. Réponse sur la pelouse du Principality Stadium.
J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO