Après son succès initial contre Leicester, l’Union Bordeaux-Bègles devra confirmer sa belle passe en Ulster, sans Matthieu Jalibert, laissé au repos. Toulouse, de son côté, se présente dans la même situation que son compère bordelais. Largement vainqueurs en ouverture, les Stadistes, à l’instar des Girondins, se déplacent chez un adversaire largement à leur portée, Exeter. Mais gare au traquenard. Cette rencontre sera celle des retrouvailles entre deux formations qui ont l’habitude de croiser le fer en Champions Cup. Castres, balayé à Northampton, souhaitera se racheter contre le Munster afin de prouver sa compétitivité dans la compétition. Enfin, Marcus Smith, a officiellement prolongé aux Harlequins, alors qu’Irae Simone, sera titularisé pour la première fois de sa carrière à l’ouverture. Ce sera face au Leinster. Voici les informations à ne pas manquer avant le week-end.
L’UBB doit confirmer sans Jalibert
L’Union Bordeaux Bègles, a parfaitement lancé sa Champions Cup version 2023/2024. Opposés aux Leicester Tigers dimanche dernier, les Girondins ont d’abord été secoués par des Anglais dangereux, avant de prendre la pleine mesure de leur adversaire, pour s’imposer avec le bonus offensif, en inscrivant trois essais en cinq minutes (42-28). Désormais, il sera question de confirmer cette belle entrée en matière en Irlande, contre l’Ulster.
Une équipe, sur le papier, à la portée de la formation cornaquée par Yannick Bru. Cependant, l’UBB devra faire sans son maître à jouer Matthieu Jalibert, laissé au repos pour le voyage à Belfast. En l’absence de leur ouvreur, les partenaires de Maxime Lucu devront donc franchir l’obstacle nord-irlandais. Alors certes, la non-présence d’un Jalibert, si impérial en club, peut paraître préjudiciable sur le papier. Il n’empêche que la formation bordelaise a des ressources, en témoigne sa partie de la semaine dernière.
Confronté à une pléthore de blessés et leaders notamment dans son huit de devant, l’UBB n’a pas tremblé pour s’adjuger une victoire méritée. L’absence de Jalibert ne doit donc pas servir d’excuse à une équipe qui se doit de l’emporter. Surtout que l’Ulster, sort d’une lourde défaite à Toulouse (61-21). Certes les Ulstermen auront à cœur de se racheter devant leur public, mais les Celtes, actuels 10e d’URC et à la peine, ne sont plus aussi redoutables que par le passé. Il faudra s’en méfier mais une victoire pourrait déjà permettre à l’UBB de faire un grand pas vers la qualification.
Castres veut jouer l’Europe
Louis Lebrun s’en est ému en conférence de presse, dans des paroles rapportés par Midi Olympique : « C’est énervant de voir sur les réseaux sociaux que le CO laisse filer la Coupe d’Europe ». Il faut dire que les Castrais, qui dans un passé désormais lointain, ont pu lâcher la compétition continentale, ont subi un lourd revers à Northampton la semaine passée (38-8). De quoi de nouveau, donner du grain à moudre aux détracteurs de l’équipe tarnaise, sur son investissement en Champions Cup : « Je tiens à dire que cela m’énerve d’entendre dire des gens que le CO fausse la compétition. Je ne suis pas d’accord avec ça parce qu’on fait toujours de notre mieux pour aller gagner des matchs, que ce soit à domicile ou à l’extérieur. Certes, on a pris 38 points en Angleterre mais je peux dire que l’engagement a été mis et que nous n’avons pas laissé filer le match. »
Inutile de préciser que les coéquipiers du demi d’ouverture castrais auront à cœur de joindre les actes à la parole ce vendredi soir (21 heures). À Pierre Fabre, ils recevront le Munster, équipe habituée aux phases finales de la compétition et qui sort d’une large victoire face au Stade Français (33-7). Mais les Irlandais, eux aussi, connaissent une entame de championnat délicate, onzième seulement. La tâche ne s’annonce pas facile certes, mais le CO a bien l’intention de jouer les premiers rôles et de profiter de la mauvaise passe de son adversaire : « Bien sûr qu’on a l’ambition de nous qualifier ! » ; poursuit Lebrun. « On sait que dans cette compétition, si on gagne nos deux matchs à domicile, on ne sera sûrement pas loin d’une qualification. Ce sont les joies de ce nouveau format, je ne sais pas si c’est bien ou ce n’est pas bien sportivement, mais en tout cas on sait qu’il nous faut ça pour nous qualifie ».
Un succès face aux Munstermen permettrait aux Tarnais de lancer leur compétition et de penser à une éventuelle qualification. Surtout, cette hypothétique qualification sur la scène européenne, pourrait enfin faire rentrer Castres, dans une belle dynamique. Mais avant toute chose, il faut vaincre le Munster.
Face au Leinster, Irae Simone en 10 : une première dans sa carrière
C’est un véritable monstre du rugby européen et mondial qui se présente face à Clermont. Ce samedi, à 18h30, les Jaunards se déplacent au Leinster, quatre fois champion d’Europe et l’un des favoris à la couronne finale. Dans cette poule compliquée, l’ASM a parfaitement démarré, en s’imposant largement au Michelin contre Trévise (28-0) il ya huit jours.
Un succès qui n’a toutefois pas enchanté Christophe Urios, qui estime que la partie face aux Italiens n’a pas préparé son équipe à l’intensité qu’elle va rencontrer en Irlande : « On ne fait pas un bon match. On n’a pas eu peur de Trévise mais quand tu ne mets pas les choses dans l’ordre, cela ne marche pas […] On a remplit le contrat et basta ! Avec la suite du calendrier, si on fait ce style de match, cela ne marchera pas mais je pense que l’on va avoir peur du Leinster la semaine prochaine ».
Ce jeudi en conférence de presse, l’entraîneur auvergnant a confirmé que sa formation n’irait pas à Dublin en balade, mais bien déterminée à réaliser l’exploit, malgré quelques absents. Et la surprise de la composition qui vient de tomber en ce début d’après-midi concerne Irae Simone.
Habituellement trois-quarts centre, l’international australien (29 ans, 3 sélections) démarrera à l’ouverture dans l’antre dublinoise. Une première dans sa carrière. Et un coup de poker du manager clermontois. Absent des terrains depuis le 12 octobre dernier, le solide joueur (1m93-105 kg), pas épargné par les blessures, souffrait d’une entorse du latéral interne. Revenu face à Trévise, remplaçant au coup d’envoi et n’ayant disputé que neuf petites minutes, le talentueux joueur aura donc de grosses responsabilités face à ce qui se fait de mieux en Europe. Une première à l’ouverture dans un tel contexte peut ressembler à un cadeau empoisonné. Il peut surtout permettre à des joueurs de se révéler dans l’adversité. On scrutera de près sa prestation.
Marcus Smith prolonge
Ce n’était plus une surprise pour personne. Au mois d’octobre, l’information avait fuité, comme quoi l’ouvreur anglais des Harlequins Marcus Smith (25 ans), avait prolongé son contrat avec la formation londonienne.
Cette nouvelle a été confirmée par le joueur et les Quins ce jeudi. Le génial numéro dix, fortement convoité, a prolongé son bail jusqu’en 2028. Il conduira sa formation ce week-end, pour la réception des Stormers. Après la défaite à Créteil contre le Racing, les Anglais se doivent de réagir face à des Sud-Africains, eux aussi au pied du mur après leur revers inaugural contre Toulon, à domicile.
Exeter-Toulouse : remake d’un choc entre habitués, aux fortunes diverses
Ces dernières saisons, le choc entre les Exeter Chiefs et le Stade Toulousain a donné lieu à de nombreux affrontements épiques en Champions Cup. Le premier ? On s’en rappelle forcément tous. Cette demi-finale de septembre 2020, où les partenaires d’Henry Slade s’étaient imposés sur leur pelouse de Sandy Park, face à des Toulousains encore un peu tendres (28-18), seulement aux prémices de leur règne. « Je suis resté un peu scotché à mon histoire avec Exeter. C’est l’année où cette équipe a été championne d’Europe et où on a perdu une demi-finale particulière là-bas, en pleine période de Covid », expliquait Ugo Mola en conférence de presse. Une défaite face aux futurs lauréats qui a cependant permis aux Toulousains d’apprendre, et de revenir plus fort.
Depuis ? Les Anglais, pourtant dominateurs outre-manche, sont peu à peu rentrés dans le rang. Une rencontre entre les deux clubs fut annulée en décembre 2020, la faute au Covid. Une annulation qui avait rendu le parcours des Toulousains bien plus compliqué en phases finales. Mais les coéquipiers d’Antoine Dupont ont depuis pris leur revanche. L’an passé, en quart de finale, les Anglais n’ont pas fait illusion. Un succès net et sans bavure de Toulouse (64-26), face à des Chiefs qui ont tenu dans un premier temps, avant de céder complètement au Wallon.
Cette saison, l’écart entre les deux formations continuent de grandir. Les Rouge et Noir, qui ont roulé sur l’Ulster pour leur entrée dans la compétition, n’en finissent plus de truster les sommets. Auteur du doublé la saison passée, Toulouse est reparti sur la même lancée cette saison. Tout l’inverse d’Exeter. Les Anglais sont derniers de Premiership et n’ont pas remporté la moindre victoire en sept matchs de championnat. Pire encore, avec leur défaite inaugurale en Champions Cup aux Sharks (39-21), ils n’ont toujours pas goûté aux joies du succès depuis septembre. Une anomalie. Autant vous dire que l’affiche de ce dimanche, est, sur le papier, bien déséquilibrée. Mais il faudra se méfier du traquenard anglais. Et Ugo Mola le sait bien : « On a du mal à jauger cette équipe, par rapport à sa place dans le championnat anglais et le fait qu’elle possède des joueurs de très grande qualité. Mais, justement, ce genre de formation arrive à basculer et à modifier sa dynamique en changeant de compétition. »
Il faut dire qu’avec un virtuose au centre comme Henry Slade, repositionné à l’ouverture depuis plusieurs semaines et qui officiera en 10 ce dimanche au Sandy Park (18h30) ou un ailier comme Imanuel Feyi-Waboso, capable de breaker n’importe qu’elle défense, les locaux ont des arguments à faire valoir. Mais s’ils sont sérieux, les Haut-Garonnais pourraient déjà prendre une sérieuse option sur la qualification ce dimanche.
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