Bordeaux-Bègles a battu Toulouse dimanche soir (32-24) au Matmut Atlantique, dans un match complètement fou où les Girondins ont d’abord survolé les débats avant de plier en deuxième période. En face, un Stade Toulousain largement remanié, mais qui n’a jamais lâché. Au final, Bordeaux prend les points, Toulouse garde la tête du Top 14.
Quarante minutes de festival pour l’UBB
Pendant toute la première période, l’UBB a roulé sur son adversaire. Emmenés par leurs internationaux en pleine forme, les Bordelais ont envoyé du jeu, beaucoup de vitesse et pas mal de variété. Résultat : quatre essais inscrits avant la pause, par van Rensburg, Depoortère, Bielle-Biarrey et Penaud. Tout ça orchestré par un Matthieu Jalibert en grande forme, à la fois précis, inspiré, et très bien entouré.
À 29-0 à la mi-temps, dans une ambiance survoltée au Matmut Atlantique, l’affaire semblait déjà pliée. Le bonus offensif était en poche, les sourires s’échangeaient et les supporters chantaient. Bref, tout allait bien.
Le retour inattendu des jeunes Toulousains
Et puis, tout a basculé. Dès le retour des vestiaires, c’est un tout autre Toulouse qui a débarqué sur la pelouse. Jeune, affamée, la formation d’Ugo Mola, privée de ses cadres partis avec les Bleus, a totalement inversé la dynamique. Castro-Ferreira a lancé la révolte avec une interception, suivi de près par Brennan et Vergé, tous deux auteurs d’essais en force. En vingt minutes, les Haut-Garonnais ont passé un 24-0 à une UBB méconnaissable.
Les Bordelais, qui semblaient avoir le match en main, ont commencé à cafouiller. Jeu au pied approximatif, conquête moins nette, défense fragile… On a vu une équipe prise par le doute. Le bonus offensif a disparu, et on a même cru que Toulouse allait repartir avec un bonus défensif bien mérité.
Jalibert comme pompier de service
C’est finalement Matthieu Jalibert qui a remis un peu d’ordre dans la maison. À la 78e minute, l’ouvreur international a inscrit une pénalité qui a mis fin au suspense. Pas de bonus pour les Toulousains, mais une grosse frayeur évitée de peu pour Bordeaux.
Ce dernier coup de pied a fait du bien : l’UBB s’impose, sans briller dans le second acte, mais empoche quatre points précieux. Le bonus offensif s’est envolé, tout comme la possibilité de passer devant Toulouse, mais les Girondins se replacent tout de même à la 2e place du championnat, à un petit point du leader.
Toulouse n’a rien lâché, malgré l’équipe bis
Si Toulouse repart battu, l’état d’esprit montré après la pause est tout sauf anecdotique. Privé d’une quinzaine d’internationaux, le Stade avait aligné une équipe très jeune, mais qui a su tenir tête à un prétendant au titre. Et ce n’est pas la première fois cette saison que les doublons sont bien gérés. Ce groupe sait répondre présent, même dans des contextes compliqués.
Avec cette courte défaite, les Toulousains restent en tête du Top 14, grâce à un meilleur goal-average général. Bordeaux est juste derrière, et cette double confrontation gagnée face aux champions en titre confirme que l’UBB a les moyens de viser très haut.
Une victoire qui interroge autant qu’elle rassure
Bordeaux peut savourer le résultat, mais la manière laisse des questions en suspens. Comment une équipe aussi dominatrice a-t-elle pu se faire autant bousculer ? Ce genre de passage à vide peut coûter très cher lors des phases finales.
Du côté toulousain, cette défaite pourrait presque ressembler à un bon signal. Les jeunes ont su renverser une situation mal embarquée et montrer qu’ils peuvent exister au plus haut niveau. Quand les Ramos, Flament et cie reviendront, ce groupe aura encore gagné en profondeur.

J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO