Le Stade Français Paris a annoncé ce mardi un partenariat inédit avec BrainEye, une start-up australienne spécialisée dans l’analyse oculaire pour repérer les commotions cérébrales. Une initiative concrète, et une première en France, dans un contexte où la santé des joueurs est plus que jamais sous les projecteurs.
Une appli qui transforme un test clinique en outil de poche
BrainEye, c’est une appli mobile qui analyse les mouvements des yeux à l’aide de la caméra du smartphone. En moins de 60 secondes, elle compare les réactions de l’utilisateur à des données de référence personnalisées (âge, sexe, historique médical). Objectif : repérer rapidement une éventuelle anomalie cérébrale.
La technologie s’appuie sur une méthode bien connue des médecins : faire suivre un point du regard pour vérifier la coordination oculaire. Mais ici, c’est digitalisé, automatisé, et accessible sans matériel médical. Et les premiers résultats sont bluffants : lors d’un test grandeur nature avec la ligue australienne de football, l’appli a identifié 100 % des commotions avérées, avec un taux de spécificité de 85 %.
Le Stade Français Paris s'engage pour la santé de ses joueurs !
— Stade Français Paris (@SFParisRugby) June 4, 2025
En adoptant la technologie innovante de @eye_brain, le club devient le premier en France à utiliser une technologie d’analyse oculaire pour détecter les commotions cérébrales.
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Le Stade Français ouvre la voie en France
C’est une première dans le rugby hexagonal. Le Stade Français utilise déjà BrainEye en interne depuis plusieurs mois. Convaincue par les résultats, l’équipe médicale a validé le passage à l’échelle. Pour Thomas Lombard, directeur général du club, l’enjeu est clair : mieux détecter, mieux protéger.
« Le sujet des commotions est devenu un vrai enjeu de notre sport. Avec BrainEye, on veut aller plus loin, proposer des outils concrets pour nos joueurs », explique-t-il. « Et si on peut aussi inspirer d’autres clubs, tant mieux ».
Le club parisien mise sur cette technologie non seulement pour ses pros, mais aussi pour ses jeunes et ses anciens. Une vision globale, qui dépasse le simple cadre du haut niveau.
Une appli pensée pour responsabiliser les joueurs
L’un des grands intérêts de BrainEye, c’est qu’elle ne dépend pas d’une présence médicale sur le bord du terrain. Une fois le test de base enregistré, le joueur peut refaire des évaluations régulières. En cas d’écart, l’appli affiche un écran rouge et invite à consulter un professionnel. Un écran vert, en revanche, signifie qu’aucune anomalie n’a été détectée.
Mais l’outil ne se veut pas un substitut aux médecins. Il agit comme une alerte rapide, surtout utile dans les contextes où l’encadrement médical est limité. Les données peuvent ensuite être partagées avec le staff médical du club ou un praticien de confiance.
Pour Steve Rosich, PDG de BrainEye, ce partenariat est aussi une histoire de rencontres : « Dès nos premiers échanges, on a senti un club impliqué, de la formation aux anciens. Le Stade Français place la santé des joueurs au centre, et ça a tout de suite fait sens pour nous ».
Déjà adoptée dans le foot, soutenue par la FIFPRO
Côté football, l’appli est déjà bien implantée. En 2024, la FIFPRO, syndicat mondial des joueurs, a commencé à la diffuser à grande échelle auprès de ses membres. Dans des pays comme l’Italie ou Chypre, des centaines de footballeurs l’utilisent désormais pour garder un œil – au sens propre – sur leur santé neurologique.
L’enjeu est de taille : 63 % des footballeurs pro subissent une commotion dans leur carrière, 82 % en ont plusieurs. Et chez les femmes, le risque est encore plus élevé. En facilitant un diagnostic rapide, même sans médecin à portée, BrainEye devient un outil de terrain. Littéralement.
Le rugby prêt à franchir un cap ?
Ce partenariat marque un tournant. Face à la montée des inquiétudes sur les conséquences des chocs répétés, et alors que les instances se penchent sur des protocoles plus stricts, le Stade Français agit. En adoptant un outil numérique simple, rapide et validé scientifiquement, le club envoie un message : la prévention passe aussi par l’innovation.
Et surtout, ce n’est qu’un début. Car si BrainEye convainc à Jean-Bouin, nul doute que d’autres clubs, en Top 14 ou ailleurs, suivront. Le rugby est un sport de contact, mais il peut aussi être un sport de précaution. À condition de s’en donner les moyens.
Ce mouvement initié par le Stade Français pourrait bien faire tache d’huile. À un moment où le rugby cherche à se réinventer, il pourrait aussi apprendre à mieux protéger ceux qui le font vibrer.
Source : Stade français
J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO