Le rugby à 7 masculin peut-il encore tenir debout en Europe ? Pas en Irlande en tout cas…

L’Irlande vient d’annoncer la fin de son programme masculin de rugby à 7. En cause : une situation financière tendue et un choix stratégique de recentrage sur le XV. La décision, brutale, fait l’effet d’un électrochoc dans un circuit déjà fragilisé, à un an du nouveau format mondial.

Un déficit lourd à digérer

La décision a été officialisée ce mercredi 14 mai par la Fédération irlandaise de rugby (IRFU), au lendemain d’un cycle olympique marqué par une élimination en quarts de finale contre les Fidji à Paris. En toile de fond, une donnée comptable qui pèse : 18 millions d’euros de pertes pour la saison 2023-2024. De quoi imposer des coupes franches dans les programmes jugés secondaires.

Le directeur de la haute performance de l’IRFU, David Humphreys, l’a résumé dans un communiqué : « La situation financière à laquelle nous sommes confrontés est difficile et il est crucial que nous prenions des mesures décisives pour assurer le succès à long terme du rugby irlandais » (Le Figaro, L’Équipe).

Le rugby à 7 masculin, un pari qui n’a pas convaincu

Malgré deux participations aux Jeux olympiques (10e à Tokyo, 6e à Paris), le rugby à 7 masculin n’a pas trouvé sa place durablement dans l’écosystème du rugby irlandais. L’IRFU estime que ce format ne contribue pas assez au développement du XV, et que les ressources engagées peuvent être mieux utilisées ailleurs.

Dernier signe d’essoufflement : 11e place au tournoi de Los Angeles, synonyme de relégation immédiate dans le nouveau système à venir. Pour la Fédération, cela confirme que l’élan s’est tari. L’annonce ne laisse aucune place au doute : le programme s’arrête dès la fin de cette saison.

Le 7 féminin maintenu comme levier de développement

Le contraste est fort : le programme féminin, lui, est conservé. La Fédération insiste sur son importance pour structurer la progression des jeunes joueuses vers le XV. « Nous sommes pleinement conscients de la nécessité d’un parcours structuré pour nos athlètes féminines », affirme l’IRFU, qui voit dans le 7 un outil de montée en puissance pour le rugby féminin, encore en construction sur l’île.

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Une fin de parcours abrupte pour une équipe montante

C’est un coup dur pour les joueurs et le staff, qui avaient contribué à faire émerger une sélection crédible sur la scène internationale. L’équipe, partie de presque rien, avait fini par accrocher une place régulière sur le World Series et à se qualifier deux fois aux JO. L’arrêt est sec, sans phase de transition annoncée. La Fédération assure vouloir gérer ce basculement « avec le plus grand respect pour tous ceux qui ont contribué au succès du programme », mais les perspectives restent floues pour les joueurs concernés.

Un précédent qui pourrait se répéter

Cette décision de l’IRFU pose une question plus large : le rugby à 7 peut-il survivre hors des grandes puissances ? Avec ses coûts élevés, ses faibles retombées hors JO, et un calendrier mondial resserré à venir, le modèle économique du Sevens est fragile. L’Irlande était pourtant un des bons élèves du circuit. Sa sortie pourrait donner des idées à d’autres fédérations sous pression budgétaire, notamment en Europe.

La saison prochaine s’ouvrira avec un circuit mondial remanié, mais une équipe en moins. Un signal d’alerte ? Le rugby à 7 est peut-être à l’aube d’un vrai virage structurel.

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J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO