L’Union Bordeaux-Bègles a chuté samedi soir, pour la deuxième fois de la saison à domicile, contre un Stade Rochelais décidément revigoré, après plus de trois mois sans gagner (10-21). Sur le papier, cela n’a rien d’inquiétant. Les Girondins restent deuxièmes, au coude-à-coude avec Toulon, vont certes batailler dur pour décrocher une place directe en demi-finale mais seront présents au rendez-vous des phases finales en juin.
Cette rencontre, calée à huit jours d’une demi-finale européenne contre Toulouse, n’avait rien d’évident sur le papier. On le sait, il est toujours difficile de préparer ce genre de rencontres, alors qu’inconsciemment et même si l’on s’efforce à dire le contraire, les têtes sont déjà ailleurs, tournées vers un choc que tous les aficionados de la balle ovale attendent.
Preuve en est, les innombrables et inhabituelles fautes de main commises par les hommes de Yannick Bru, tout au long d’une partie qu’ils semblaient incapables de faire tourner. Point positif ? Tous ces petits détails se règlent, et l’UBB qui est capable de bien mieux balle en main, saura forcément rehausser le curseur offensivement. En revanche, nous nous montrons plus inquiets sur la capacité qu’ont les avants girondins à réagir, face à un pack solide, bien en place comme fut celui de La Rochelle. Et cela pourrait être le gros point faible avant d’entamer les parties à élimination directe, là où la bataille se gagne d’abord devant.
La conquête, le point faible ?
Malgré une mêlée récupérée en début de partie, permettant à Jalibert de débloquer le compteur, les avants bordelo-béglais ont souffert de la comparaison, avec leurs homologues maritimes, ce samedi. Sur le premier essai visiteur, ils ont d’abord reculé sur les groupés pénétrants et nombreux assauts des coéquipiers de Uini Atonio, proche de la ligne d’en-but, avant finalement d’encaisser cette réalisation en bout de ligne, à la suite du travail de sape réalisé.
Mais surtout, ils se sont heurtés à une défense ultra-féroce et n’ont jamais réussi, en première période, à franchir la ligne rochelaise, après avoir fait le siège de cette dernière durant plusieurs minutes en supériorité numérique. Là encore, preuve de cette impuissance.
Plus la partie avançait, plus ils ont subi en mêlée, mais surtout sur les incalculables ballons portés rochelais qui les ont mis au supplice. Le troisième et ultime essai rochelais, sera d’ailleurs la conclusion d’un maul rondement mené, auquel les partenaires de Jefferson Poirot ont été incapables de faire face. Et ce n’est pas la première fois que le huit de devant girondin, montre de telles lacunes. Si la ligne de trois-quarts XXL est brillante, elle se trouve muselée lorsque le pack n’avance pas.
Dans des conditions météorologiques difficiles comme ce samedi où le jeu demande d’être parfois plus fermé, l’UBB a montré ses limites. Surtout face à une équipe qui a construit son succès sur un huit de devant prêt à faire la guerre, avec des gros porteurs comme les Atonio, Skelton, Alldritt ou Botia pour ne citer qu’eux. C’est bien simple, dès qu’elle rencontre une formation forte devant, l’UBB éprouve toutes les difficultés du monde à mettre son jeu en place. Outre l’exemple rochelais, qui malgré sa mauvaise passe, peut se targuer d’avoir l’un des packs les plus redoutables de Top 14, ce fut déjà le cas contre Montpellier en novembre dernier. Si elle dispose dans ses rangs de superbes joueurs de ballons, l’UBB n’a pas d’éléments dans le profil des Meafou, Skelton ou Atonio.
Sûrement un avertissement à l’aube des phases finales donc. Mais il faudra hausser le curseur car en étant autant dominé en conquête et sur les bases, l’Union Bordeaux-Bègles, aussi forte soit-elle derrière, ne pourra pas remporter le moindre titre.
Biberonné au rugby, tombé malade de ce sport lors de la Coupe du Monde 2003, alors que je savais à peine marcher, je suis le seul sudiste ayant renié le Stade Toulousain pour l’autre Stade… Français. Condamné à souffrir avec mon club de cœur, j’espère vous transmettre mon amour pour la balle ovale à travers XV Ovalie !