Le Stade Rochelais a été éliminé de la Champions Cup dès les huitièmes de finale, battu sur son terrain par une équipe du Munster solide et disciplinée (24-25). Pour les Maritimes, c’est un neuvième match sans victoire cette année. Une nouvelle désillusion qui enfonce un peu plus le club dans sa spirale négative.
Une entame encourageante, mais le même scénario
La soirée avait pourtant bien commencé à Marcel-Deflandre. Un essai de Levani Botia dès les premières minutes et une entame agressive donnaient le ton. À la pause, les Jaune et Noir menaient encore, 10-7. Mais comme souvent cette saison, l’équipe a fini par s’écrouler. Trop d’imprécisions, trop de fautes, pas assez de constance.
En face, le Munster a fait du Munster. Solide dans les rucks, intelligent dans la gestion, et tranchant dans les zones de marque. Craig Casey, auteur de deux essais, a su convertir les occasions. Et Jack Crowley, élu homme du match, a enfoncé le clou avec un drop chirurgical.
Des erreurs individuelles fatales
Comme un résumé de leur saison, les Rochelais se sont tirés une balle dans le pied. Ihaia West, sanctionné d’un carton jaune pour un plaquage tête contre tête, a ouvert la voie au premier essai irlandais. Dillyn Leyds, lui aussi expulsé temporairement, a relancé le Munster sur un jeu au pied mal exécuté.
Même Teddy Thomas, auteur de quelques bonnes percées, a manqué le coche sur une action d’essai, choisissant de repiquer dans l’axe alors qu’il avait le champ libre au large. Résultat : la défense adverse se replace, et le Munster marque dans la foulée.
Ces fautes, trop nombreuses, ont pesé lourd. L’équipe n’a jamais réussi à mettre en place un jeu propre, ni à maintenir la pression quand elle en avait l’occasion.
80' • Fin de l'aventure en Investec Champions Cup.
— Stade Rochelais (@staderochelais) April 5, 2025
⚓️ 24 – 25 🍀#SRvMUN | #InvestecChampionsCup | #FievreSR
Le Munster a dominé dans les zones de combat
Le tournant du match s’est peut-être joué au sol. Tadhg Beirne, monumental, a été partout. Un grattage salvateur à la 74e a stoppé net une attaque rochelaise en fin de match. Les Irlandais ont su étouffer les initiatives adverses, imposant un rythme dur, sans jamais vraiment céder.
Même dans les moments où La Rochelle semblait reprendre un peu de souffle — notamment après l’essai de pénalité obtenu à la 65e minute — le Munster a gardé son sang-froid. C’est toute la différence entre une équipe qui surfe sur une dynamique et une autre qui doute de tout.
L’Europe s’éloigne, le maintien devient la vraie priorité
Ce revers, combiné aux résultats récents, change complètement la perspective. Depuis janvier, La Rochelle n’a pas gagné un seul match. Huit défaites, un nul. Dixième du Top 14, à quatre points du top 6, mais à peine plus du bas de tableau.
« Plus on reste dans une spirale négative, plus compliqué ça devient », a reconnu Ronan O’Gara samedi soir (source : Sud Ouest). Le manager ne parle plus d’objectif européen ni de phases finales. Juste de sauver ce qu’il reste de la saison.
Et dans le vestiaire, le message est clair. « Si on descend, tout le monde aura oublié nos titres », lâchait Dillyn Leyds après la rencontre (source : Sud Ouest). Un rappel brutal : même les plus beaux palmarès ne protègent pas du présent.
Un club en perte de repères
Il y a deux ans, La Rochelle marchait sur l’Europe. Aujourd’hui, elle doute, tergiverse, s’agace et se fragilise. Le contraste est saisissant. En 2024, le Leinster avait mis fin au parcours européen des Maritimes en quart. En 2025, c’est le Munster qui les renvoie chez eux dès les huitièmes. Et cette fois, le constat est plus inquiétant.
L’équipe n’a plus de marge. Les leaders ne font plus la différence. Les cadres sont en dedans. Et le système semble grippé. Même Deflandre, jadis imprenable, n’est plus un bastion (quatre défaites cette saison à domicile).
Une fin de saison sous tension
Il ne reste qu’un objectif : redresser la barre en Top 14. La qualification pour les phases finales est encore mathématiquement possible. Mais l’état de forme actuel, la dynamique, le manque de confiance et la fébrilité affichée posent question.
Les prochaines semaines seront décisives. Et les Rochelais n’ont plus beaucoup de jokers. Sans un sursaut rapide, cette saison pourrait se terminer loin des standards du club… et bien plus tôt que prévu.

J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO