La cinquième journée de Top 14 débutera ce samedi par un alléchant Vannes-Racing 92, entre deux clubs « amis ». Déjà dos au mur, les Franciliens auront l’obligation de s’imposer en terre bretonne s’ils ne veulent pas déjà être mal embarqués dans la lutte à la qualification. Le Stade Rochelais et le LOU auront rendez-vous pour un match au sommet. Hugo Auradou sera de retour en tant que titulaire avec Pau tandis que James O’Connor rebondit dans un très gros club néo-zélandais. Voici les informations de la semaine.
La Rochelle-Lyon : un choc entre cadors
On aurait pu choisir de vous parler du derby entre Castres et Toulouse ou de l’affrontement qui a fait le charme des années 2010 entre Clermont et Toulon. Mais notre choix s’est porté sur le match entre La Rochelle et Lyon. Pourquoi ? Car ces deux équipes, semblent, à l’heure actuelle, les plus armées pour lutter avec le Stade Toulousain ou l’Union Bordeaux-Bègles. À Deflandre, les Maritimes se savent solides. Ils sont venus à bout de Toulon et ont étrillé la Section Paloise. Leur seul revers de cette entame de Top 14, il faut aller le chercher à Toulouse, où la bande à O’Gara a rivalisé (35-27) avant de céder. Plein de confiance, le Stade Rochelais, malgré une prestation en demi-teinte est sorti vainqueur de son déplacement à Créteil dans les dernières minutes, contre le Racing (16-17). Des débuts presque parfaits.
De l’autre côté, le LOU n’a chuté qu’à Vannes. Ils sont allés gagner à Montpellier et sont venus à bout à Gerland, de deux candidats aux phases finales, l’UBB et Castres. Après une saison cauchemardesque l’an dernier, les Lyonnais ont retrouvé de l’allant. Il sera donc intéressant de voir où en sont les deux équipes. Si les coéquipiers de Grégory Alldritt partent logiquement favoris sur le papier, forts d’un pack puissant et de trois-quarts en feu, à l’image de Leyds, n’allez pas enterrer les visiteurs pour autant. Lyon propose un jeu aéré, avec notamment des individualités derrière à chaque poste. Les Couilloud, Berdeu, Maraku ou Niniashvili s’épanouissent et nous sommes curieux de voir comment ils se comporteront à Deflandre. Surtout que cela sera le premier vrai gros test à l’extérieur pour le LOU, face à un concurrent direct. Autre point qui rend ce match spécial, Davit Niniashvili, recnontrera, à l’image de Le Garrec la semaine dernière, ses futurs partenaires. Peut-il leur jouer un mauvais tour ? Affaire à suivre.
Stade Français-MHR : le perdant condamné à jouer le maintien ?
Le Stade Français Paris ne fait jamais rien comme les autres. On le sait, c’est un club à part, attachant, où les relations humaines très fortes, priment parfois sur le reste. Hans Peter Wild, le propriétaire a déclaré vouloir « professionaliser le club ». On pensait justement la formation parisienne enfin stable, avec un tandem Labit-Ghezal à la manœuvre, qui a propulsé les soldats roses en demi-finale l’an passé.
Il n’en fut rien et Karim Ghezal fut remercié en début de semaine, sous fond de tension avec son groupe et de désaccords avec d’autres membres du staff. Les Parisiens, treizièmes, se doivent donc de réagir. Surtout que la réception d’un Montpellier, 10e et un point devant, se présente déjà comme un « match de la mort ». On exagère à peine. Mais les Héraultais de leur côté, seulement victorieux contre Perpignan, sont ressortis de Bayonne frustrés, avec une défaite dans les derniers instants, alors qu’ils avaient fait le plus dur, en revenant à hauteur des Basques en seconde période, puis en les dépassant. Les deux équipes, qui veulent connaître les phases finales en juin, ont donc le devoir de s’imposer. Pour le perdant, sans aller trop vite en besogne, on se dirigerait tout droit vers une saison galère, à devoir peut-être lutter pour le maintien. D’autant plus quand on connaît l’homogénéité d’un Top 14 toujours plus concurrentiel. On met une petite pièce sur le Stade Français, le club parisien nous ayant habitué à rebondir et à se resserrer après des problèmes extra-sportifs. Mais là encore, ce sera une partie à ne pas manquer.
Pour le Racing, victoire impérative
Le Racing 92 n’avait sûrement imaginé se retrouver dans une telle galère après seulement cinq journées. Les hommes de Stuart Lancaster qui ne comptent qu’une seule petite victoire en quatre rencontres, pointent à une inquiétante douzième place. En recherche immédiat d’un succès pour enfin lancer leur saison, les Ciel et Blanc se déplaceront chez un club « ami », le RC Vannes, Jacky Lorenzetti et Olivier Cloarec entretenant de bonnes relations. Mais l’espace de 80 minutes, n’allez pas croire que les deux formations distantes de 400 bornes, se feront la moindre faveur. L’enjeu de la rencontre est déjà capital. Car dans les rangs racingmen, ce périple en terre bretonne a tout du traquenard. On s’explique.
Actuellement lanterne rouge, les hommes de Jean-Noël Spitzer ont, malgré tout, montré des signes encourageants depuis leurs débuts dans l’élite du rugby hexagonal. Mourant à trois petites longueurs à Paris, ils étaient, avec une équipe remaniée, encore dans le coup à l’heure de jeu, pour ramener un résultat de Toulon, avant de totalement s’effondrer. Mais c’est bien cette victoire contre Lyon, à la piaule qui nous a définitivement convaincu et confirmé, qu’il faudrait compter sur le promu breton.
Contre des Rhodaniens, qui ont le vent en poupe, les Vannetais ont réalisé un match plein, pour s’imposer (30-20) de fort belle manière. Ce n’est un secret pour personne. Il sera compliqué de se déplacer à La Rabine. Dans le même temps, les Racingmen ont une obligation de résultat sous peine de voir leurs adversaires directs pour le Top 6 s’éloigner. Pire encore, s’il ne semble pas menacé pour l’instant, Stuart Lancaster pourrait commencer à sentir le vent tourner en cas de résultat négatif ce samedi. Et au lieu de parler phases finales, il faudra dans un premier temps assurer sa survie dans l’élite. Alors nous n’en sommes bien évidemment pas là. Le championnat n’en est qu’à la cinquième journée et surtout, le club des Hauts-de-Seine a des arguments pour faire tomber Vannes. Il faudra résister à la furia locale, et une équipe qui n’aura rien à perdre, portée par le soutien inconditionnel de son public. Mais les Racingmen nous ont prouvé par le passé, qu’ils savaient hausser leur niveau, lorsqu’il s’agissait de matchs cruciaux, où il fallait prendre des points.
Tuisova en 12, c’est pour quand ?
Pour terminer sur cette rencontre entre Vannes et le Racing 92, nous souhaitons nous attarder sur un dossier assez complexe. Arrivé la saison dernière en provenance du LOU, frappé par les blessures et les drames familiaux, Joshua Tuisova a vécu un exercice 2023-2024 terrible, tant sur le plan personnel que professionnel. Pointé du doigt de manière incompréhensible et peu classe par Jacky Lorenzetti, le Fidjien n’en reste pas moins un joueur d’exception. S’il s’est révélé comme ailier lors de ses années au RCT, il a peu à peu glissé au centre avec brio au cours de son passage au LOU. Mais au Racing, Stuart Lancaster semble déterminé à le cantonner sur une aile. Pour rappel, Gaël Fickou, Sam James, Dan Lancaster ou Henry Chavancy se partagent le centre du terrain.
Et quand on sait les performances que peut sortir Tuisova au poste de 12, forcément cela laisse songeur. Bien évidemment, cela n’est pas la cause de tous les maux de la formation francilienne. Mais on aimerait, à l’avenir, voir le joueur de 30 ans glisser à ce poste. Ce ne sera pas le cas contre Vannes. Sam James est un excellent joueur, dans un profil 5/8e. Mais Tuisova présente un profil unique au sein du club. Il pourrait être utilisé comme premier attaquant pour fixer la défense et surtout, serait capable de créer des brèches à n’importe quel moment. En défense, il solidifierait un axe 10-12 en souffrance, avec un Farrell en adaptation pour le moment et un Dan Lancaster, souvent titulaire et trop léger pour un centre. Mais visiblement, l’entraîneur anglais n’est pour l’instant, pas ouvert au débat.
Hugo Auradou de retour contre Perpignan et titulaire
Mis en examen avec son partenaire en équipe de France Oscar Jegou, pour « viol avec violence en réunion », Hugo Auradou sera titulaire avec la Section Paloise pour le déplacement à Perpignan. L’information a commencé à fuiter ce vendredi, lorsque Midi Olympique affirmait que le deuxième-ligne s’était entraîné avec les titulaires. Une nouvelle confirmée, par son manager, Sébastien Piqueronies : « Le moment est venu de le mettre sur un terrain de rugby. C’est le fruit d’une logique d’accompagnement que nous jugeons cohérente. C’est une étape de plus dans la logique des choses. Ça fait maintenant plusieurs semaines qu’il s’entraîne avec nous. Il est apte physiquement »
Le joueur 21 ans, n’a plus disputé la moindre minute, depuis cette victoire en Argentine avec le XV de France le 6 juillet dernier. Depuis, il a donc défrayé la chronique pour une histoire désormais connue de tous. Si son entraîneur l’annonce prêt physiquement, sera-t-il réellement à 100 % tant sur le plan rugbystique que sur le plan mental ? Surtout dans la fournaise d’Aimé-Giral pour un match très chaud entre deux équipes qui cherchent à se maintenir. Réponse ce samedi (coup d’envoi 16h30).
James O’Connor rejoint les Crusaders
C’est la grosse information transfert de la nuit. Il y a quelques semaines, James O’Connor avait décidé de ne pas poursuivre l’aventure chez les Queensland Reds. L’international australien aux 64 sélections n’a que très peu joué la saison dernière (3 matchs) la faute en partie à des blessures récurrentes. Désireux de s’expatrier, et alors que l’on attendait une signature dans des destinations exotiques, « JOC » a une nouvelle fois, pris tout le monde de court. En effet, cette nuit, la formation des Crusaders a annoncé la venue surprise du joueur de 34 ans. Un joli coup pour l’équipe néo-zélandaise. Sûrement la meilleure équipe de l’Hémisphère Sud de la dernière décennie, avec notamment des titres de Super Rugby en 2017, 2018, 2019 , 2022 et 2023 ou de Super Rugby Aoteaoroa en 2020 et 2021, la franchise basée à Christchurch a connu un dernier exercice compliqué, pas qualifié pour les phases finales avec une triste 9e place. La faute notamment à la perte de l’entraîneur Scott Robertson ou de joueurs confirmés comme Richie Mo’unga combinées à l’arrivée d’une nouvelle génération qui a besoin de s’aguerrir.
Les « Croisés » ont donc décidé de se montrer actifs sur le marché des transferts avec les signatures actées du toulonnais Leicester Faiga’anuku et donc de James O’Connor. Le joyau australien va connaître son quatrième pays après l’Australie, l’Angleterre et la France. « Tout le monde sait que les Crusaders sont probablement la meilleure équipe de Super Rugby de l’histoire », a déclaré O’Connor sur les réseaux sociaux de la formation néo-zélandaise. « Je voulais juste venir et donner tout ce que j’ai, que ce soit en commençant sur le banc ou en étant dans l’équipe. Je veux pouvoir apporter les connaissances que j’ai acquises pendant 18 saisons. »
JOC, désormais davantage utilisé comme ouvreur ou premier centre apportera de la polyvalence au sein de la talentueuse ligne arrière des Crusaders. On a hâte de voir ce que cela donne.