Habitués aux joutes printanières des phases finales depuis plusieurs saisons, le Stade Rochelais et le Racing 92, connaissent cette saison des fortunes diverses. Ce samedi, sur la pelouse des Maritimes (16h30), l’affrontement entre les deux formations vaudra son pesant d’or. Car chacune d’entre elles, malgré des objectifs différents, doit obligatoirement s’imposer. Un vrai match de la dernière chance.
La Rochelle doit se relancer
Sur le plan comptable, bien évidemment que la situation de La Rochelle est bien moins alarmante que celles des Racingmen. S’ils pataugent depuis plusieurs semaines et sortent d’un revers alarmant à Lyon malgré une équipe fortement remaniée (53-17), les Rochelais, septièmes, à seulement une longueur de Castres sixième, restent toujours dans la course à une qualification en phases finales. Tout l’inverse des Ciel et Blanc, inquiétants treizièmes et barragistes à l’heure de l’écriture de ces lignes. Alors qu’il n’avait jamais manqué le rendez-vous des phases finales depuis sa remontée en 2009, le club des Hauts-de-Seine semble condamné à lutter pour sa survie dans l’élite du rugby français.
Vous l’aurez donc compris, même si les deux équipes ont des objectifs différents cette saison, le match de ce samedi à Marcel Deflandre, relève d’une importance capitale. Malheur au vaincu. Les partenaires de Uini Atonio, doivent se relancer et prouver qu’ils sont toujours cette équipe impitoyable, sacrée deux fois championnes d’Europe sur les précédentes années (2022-2023). Rendez-vous compte, sur ses deux dernières rencontres en Top 14, le Stade Rochelais a encaissé la bagatelle de 98 points ! Complètement fou pour un tel cador. 45 lors du déplacement à Toulon et 53 à Lyon. Juste avant ces déroutes, les hommes de Ronan O’Gara n’ont pas vraiment rassuré en Champions Cup, battus par le Leinster à domicile dans une partie de haut-niveau, mais surtout, chutant à Trévise. Pour retrouver trace d’un succès de La Rochelle toutes compétitions confondues, il faut remonter au 4 janvier dernier, soit plus d’un mois et demi et une victoire sur le gong contre Toulouse (22-19). Mais là encore, pas forcément rassurante, puisque les Maritimes n’ont connu leur salut que par un coup de pied victorieux d’Antoine Hastoy sur la sirène, alors que les Haut-Garonnais s’étaient déplacés avec la classe biberon et une pléiade de joueurs espoirs.
Le Racing en sursis, une défaite déjà décisive ?
C’est bien simple, sur ses 6 derniers matchs toutes compétitions confondues, La Rochelle en a perdu 5. Bien trop pour une équipe de son standing. Concernant le Racing, inutile de dire qu’il y a urgence. Pour sa première sur le banc, venu remplacer à la hâte Stuart Lancaster, Patrice Collazo a connu la défaite. Et quel revers ! À l’Arena face à la lanterne rouge Vannes, les coéquipiers de Cameron Woki ont sombré, plongeant le club dans une urgence absolue et une crise sans précédent. Le patient est bien malade et rien ne semble pouvoir endiguer cette infernale spirale de défaites. Pour vous donner une idée, le Racing 92 n’a plus gagné en Top 14 depuis le 2 novembre dernier ! Soit bientôt quatre mois. Une statistique digne d’un relégable.
Et face aux Bretons, outre la défaite, c’est la prestation dans le jeu qui a inquiété. Un néant absolu dans la continuité de ces dernières semaines. Autant dire que le déplacement à La Rochelle s’avère importantissime. Une défaite et le spectre du maintien s’abattra toujours un peu plus sur les Franciliens. Car dans le même temps, Vannes, revigoré et qui s’est totalement relancé dans la lutte pour le maintien, ne compte que trois points de retard et reçoit un Montpellier en souffrance. Le Racing pourrait donc être dernier au soir de la 17e journée de Top 14.
Entre deux équipes en quête d’un succès obligatoire sous peine de voir leurs différents objectifs leur filer entre les doigts, ce La Rochelle-Racing 92 est sûrement, à n’en pas douter, un match de la mort.