Défaite à Clermont (33-19), huit matchs sans victoire toutes compétitions confondues, des erreurs grossières qui se répètent et un staff qui semble à court de solutions. Le Stade Rochelais vit une période trouble, loin de son standing récent de double champion d’Europe. Pire, cette spirale commence à ressembler à une vraie crise, sans qu’on voie clairement comment en sortir.
Une équipe qui se saborde mieux que ses adversaires ne la battent
Le score est lourd, mais pas volé. Et c’est peut-être ça le plus inquiétant. À Clermont, les Rochelais ont rendu 18 points directement aux Jaunards : pénalités offertes, touches perdues, maladresses dans les transmissions, en-avants sur des séquences d’essais. Et pourtant, il y avait la place. La Rochelle a marqué trois essais et s’est même vu refuser un quatrième à cinq minutes de la fin. Mais ça n’a pas suffi, pas avec autant de scories.
“On mène 14-6, puis on enchaîne les fautes : on tape en touche, on perd le ballon, et on prend deux essais coup sur coup”, résumait Rémi Talès (Sud Ouest), entraîneur des trois-quarts. En cinq minutes, les Rochelais ont encaissé 17 points, la bascule du match. Une séquence typique de cette saison où chaque ballon mal négocié semble se transformer en punition immédiate.
8e match sans victoire. Dans quel monde @RonanOGara10 ne propose pas sa démission ?! Hallucinant… Mais quel culot, la soupe rochelaise et la vie rétaise sont bonnes. GET LOST! On attend quoi m***** @staderochelais #ASMSR #FievreSR pic.twitter.com/4pImQjiplY
— Rochelais 17 💛🖤⭐️⭐️ (@17_rochelais) March 29, 2025
Une fébrilité persistante et des leaders absents
Le mal est plus profond qu’un simple trou d’air. Sur la pelouse de Marcel-Michelin, La Rochelle a affiché les mêmes failles qu’on voit depuis janvier : une conquête instable (avec six touches perdues), une défense passive, une charnière fébrile. Et surtout, une absence de liant, de structure dans les moments où il faut resserrer les rangs.
Certes, Grégory Alldritt et Paul Boudehent étaient en vacances, mais même avec le retour de Will Skelton, les Maritimes n’ont jamais vraiment semblé en maîtrise. Derrière, seul Teddy Thomas a surnagé, notamment dans le jeu aérien. Pour le reste, c’est vide. Il n’y a plus de colonne vertébrale.
Le doute s’installe, et le Top 6 s’éloigne
Cette défaite enfonce un peu plus le club dans une dynamique dangereuse. Sept revers sur les huit derniers matchs, plus de victoire depuis le 4 janvier, et des concurrents comme Vannes ou Perpignan qui recollent. L’écart avec le haut du tableau, lui, s’étire. Il faudra bientôt regarder vers le bas. La Rochelle est devenue une équipe battable, surtout à l’extérieur, où elle n’a plus rien d’intimidant.
“On sort encore d’un match avec zéro point. Ça fait deux ou trois matchs qu’on est en danger, mais on ne va pas lâcher”, assure Uini Atonio, lucide mais pas résigné (Sud Ouest). Facile à dire, moins à faire quand le contenu est aussi pauvre.
Le Stade Rochelais est désormais la pire équipe du Top 14 sur les 10 dernières journées avec 12 points glanés.
— Alexandre Priam (@AlexandrePriam) March 29, 2025
Sur les 15 dernières journées (22 points gagnés), seulement Perpignan est à ce niveau. Ce sont les deux pires équipes du championnat. @SudRadioRugby
Le Munster en ligne de mire, avec quel état d’esprit ?
C’est maintenant l’Europe qui arrive. Et pas n’importe comment. Samedi prochain, le Munster débarque à Deflandre pour un huitième de finale de Champions Cup. Le timing est brutal. O’Gara va croiser son ancien club, mais avec une équipe aux repères flous, incapable d’enchaîner deux séquences propres sans s’auto-saboter. Et le Munster, même moins souverain qu’à l’époque d’O’Gara joueur, n’aura aucun mal à cibler les faiblesses rochelaises : touche, jeu au pied, mauls, tout est écrit.
La Rochelle n’a pas le temps de faire le dos rond. Il faut réagir tout de suite. Parce qu’un revers à Deflandre samedi, et la saison entière pourrait basculer pour de bon. Il ne resterait alors qu’un Top 14 en mode survie, et une dynamique impossible à redresser.
Plus qu’un accident, un vrai virage de cycle ?
Ronan O’Gara a longtemps tenu son groupe à la force du caractère. Mais aujourd’hui, même son discours semble patiner. La machine ne répond plus. Il ne s’agit plus d’un simple coup de moins bien, mais d’un vrai tournant, peut-être d’un cycle qui se referme. Le Stade Rochelais a trop donné, trop encaissé, et semble à court d’idées.
Ce qui devait être un passage à vide se transforme en crise ouverte. Et pour l’instant, personne n’a trouvé l’interrupteur pour rallumer la lumière.

J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO