L’adoption de la règle du carton rouge de 20 minutes, qui permettrait à une équipe de revenir à quinze joueurs après vingt minutes d’infériorité numérique, ne sera pas tranchée avant le printemps 2025 (Figaro). Cette décision de World Rugby marque une pause dans le débat qui oppose les fédérations de l’hémisphère nord et sud, chacune défendant des visions différentes du jeu et de la sécurité.
Une règle expérimentale sous les projecteurs
Lancée à titre expérimental lors de compétitions comme le Championnat du monde U20 et récemment dans les tests de novembre, la règle du carton rouge de 20 minutes n’a pas encore convaincu toutes les parties prenantes. Elle permet de remplacer un joueur exclu après vingt minutes, ce qui vise à limiter l’impact d’un carton rouge sur l’équilibre du match sans pour autant pardonner les comportements dangereux.
Les premières applications de cette règle ont été observées ce mois-ci dans des matchs internationaux. Notamment, le centre fidjien Semi Radradra a écopé de cette sanction lors d’un match contre le Pays de Galles après un plaquage haut, symbolisant le début d’une possible évolution des règles. Certains craignent notamment que cette mesure n’affaiblisse la dissuasion face aux fautes graves.
Opposition frontale des fédérations européennes
Les fédérations de l’hémisphère nord, particulièrement la France, l’Irlande et leurs voisines, se sont fermement opposées à l’adoption rapide de cette règle. Dans un communiqué commun, la Fédération Française de Rugby (FFR), la Ligue Nationale de Rugby (LNR) et le syndicat des joueurs Provale ont fait part de leur désaccord, soulignant les risques pour la sécurité des joueurs. Selon eux, l’échantillon des compétitions où cette règle a été testée est trop limité pour justifier une application généralisée. Par exemple, lors du Championnat du monde U20, seuls trois cartons rouges ont été distribués, un chiffre jugé insuffisant pour en tirer des conclusions valables.
Les représentants français estiment que cette modification pourrait diluer l’effet dissuasif des sanctions, alors que le carton rouge classique reste une réponse stricte aux comportements jugés dangereux.
Un appel à la patience pour tester davantage
Pour World Rugby, l’enjeu est de trouver un juste équilibre entre la protection des joueurs et l’intérêt compétitif des matchs. De nombreux partisans de la règle en appellent à plus de souplesse dans les sanctions, en particulier dans l’hémisphère sud. Ils estiment qu’un carton rouge ne devrait pas déterminer le sort d’un match entier et font valoir que le retour temporaire à quinze joueurs pourrait renforcer le spectacle sans compromettre la sécurité.
La finale de la dernière Coupe du monde, où la Nouvelle-Zélande a joué plus de quarante minutes en infériorité numérique, est souvent citée comme un exemple d’un déséquilibre regrettable. Pour ces partisans, la mise en place de la règle des vingt minutes aurait permis de préserver davantage d’équité sportive tout en sanctionnant le joueur concerné.
Report au printemps 2025 : une décision diplomatique
Face aux divergences, World Rugby a donc choisi de reporter le vote sur cette règle au printemps 2025. Ce délai permettra à l’organisation de collecter plus de données, d’analyser les retours d’expérience et de trouver un compromis acceptable pour toutes les parties.
D’ici là, les compétitions continueront de tester la règle à petite échelle, en espérant que les retours permettront de statuer avec plus de recul.
J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO