La Nouvelle-Zélande se fait très peur mais vient à bout de l’Australie

On a longtemps cru à une déroute historique. On s’est même résigné. Mais à défaut d’être une génération talentueuse, cette Australie-là a montré qu’elle avait des ressources et une envie de ne jamais rien lâcher. Après avoir subi trois lourdes défaites dans ce Rugby Championship, contre l’Afrique du Sud et l’Argentine, pour une seule victoire sur le gong face à ces mêmes Pumas, les coéquipiers d’Harry Wilson ont une nouvelle fois chuté, cette fois-ci face aux All Blacks. Mais non sans les honneurs.

Trois essais en l’espace d’un quart d’heure

À Sydney, les Néo-zélandais n’ont pas fait dans la dentelle, inscrivant la bagatelle de trois essais en l’espace de 15 minutes. D’abord par Will Jordan, replacé à l’arrière en l’absence de Beauden Barrett, malade, puis par Rieko Ioane et Caleb Clarke, McKenzie se montrant chirurgical dans ses transformations (0-21). Tout paraissait trop facile, la défense australienne coupable de gros oublis, mise à mal dès que les hommes en noirs arrivaient à toucher les extérieurs. La suite de ce premier acte fut un poil plus équilibré, McRight après une superbe combinaison en touche et Faessler récompensant les efforts australiens, tandis qu’entre temps, Savea y était allé de son essai côté néo-zélandais. Malgré ce sursaut d’orgueil, le constat est implacable. La Nouvelle-Zélande donne une impression flagrante de supériorité. Dès que les protégés de Scott Robertson ont accéléré, ils ont mis au supplice des Wallabies volontaires, mais trop limités. Avant les oranges, Jordie Barrett se verra refuser un essai pour un en-avant au préalable de Sevu Reece. Le centre des Hurricanes quittera ses partenaires à la pause, visiblement touché au genou (14-28).

L’Australie proche du hold-up

Le second acte fut beaucoup plus équilibré et a même failli virer au braquage. Plus solides défensivement, bien que trop indisciplinés, les Australiens vont contrecarrer les velléités offensives de All Blacks sûrement trop suffisants. Une pénalité de McKenzie, porte dans un premier temps le score à 31-14. Mais ce même McKenzie, pourtant inspiré et génial en ce samedi, vendangera une action d’essai, préférant opter pour une chistera plutôt qu’une passe normale sur un deux contre un d’école. Au four et au moulin, D-Mac, quelques instants plus tard, amorcera une relance, servira Jordan dans la chute. Deux passes plus tard, c’est Cortez Ratima qui pointe dans l’en-but, concluant une contre-attaque de 100 mètres. Mais là encore, un petit en-avant de passe à l’origine de l’action, viendra annuler un essai qui aurait sonné le glas des Wallabies.

Toujours dans la partie, jamais réellement décrochée et miraculeusement collée au score, l’Australie va alors lancer ses dernières forces dans la bataille et nous offrir un dernier quart d’heure de folie. Hunter Paisami conclura une belle séquence de son équipe, Lolesio avec la transformation, ramenant sa formation à dix longueurs (21-31, 65e). À 14 avec le carton jaune de Lienert-Brown, les Blacks vont subir les assauts répétés d’australiens révoltés, plus proche que jamais d’un hold-up.

Les dynamiques sont inversées et les Néo-zélandais joueront même à 13 suite à un nouveau carton jaune adressé à Caleb Clarke. Dans la foulée, Len Ikitau se fera refuser un essai, mais Tom Wright à une minute du trille final, plongera en Terre promise et ramènera l’Australie à trois points (28-31). Mais les Wallabies ne parviendront pas à asséner un dernier coup de collier et tomberont les armes à la main.

De ce match, que retenir ? Que les All Blacks, sur courant alternatif, bien que supérieurs et dangereux dès qu’ils ont su accélérer, séduisants offensivement, auraient pu payer cher ce relâchement coupable. Les Australiens, totalement dépassés en début de match, ont fait preuve de caractère, pour remporter la seconde période (14-3). Il en fallait juste un peu plus pour renverser la partie. James Slipper, a de son côté, fêté sa 140e sélection, devenant officiellement, le joueur australien le plus capé de l’histoire.