La frustration d’un entraîneur : Spitzer face à sa mise à l’écart

Jean-Noël Spitzer, entraîneur du RC Vannes, ne sera pas sur le banc pour la réception de Perpignan ce week-end. Une nouvelle suspension qui tombe mal, dans un moment clé de la saison. Lui, ne le cache pas : cette mise à l’écart est un vrai crève-cœur.

Sept matchs en tribunes pour un coach au bord du terrain depuis vingt ans

Depuis le début de la saison, Jean-Noël Spitzer a manqué sept rencontres de championnat. Pour un homme qui vit rugby, mange rugby, respire rugby depuis deux décennies à Vannes, l’épreuve est rude. Cette double suspension tombe d’autant plus mal que le club découvre le Top 14 pour la première fois de son histoire, et lutte pour s’y faire une place.

La première sanction remonte à mars 2024, en pleine fin de saison de Pro D2, quand Vannes vise la montée. Spitzer s’agace contre des contrôleurs antidopage venus interrompre le débriefing après un match tendu face à Biarritz. Résultat : cinq matchs d’interdiction de banc, juste avant l’entrée historique en Top 14.

Deuxième sanction : des mots sur l’arbitrage, qui ne passent pas

Quelques mois plus tard, le 23 novembre, après une défaite à domicile contre Bordeaux-Bègles (29-37), le coach breton critique l’arbitrage. Rien de très virulent, mais la commission de discipline de la Ligue le sanctionne d’un match avec sursis. Fin de l’histoire ? Pas vraiment.

La Fédération française de rugby fait appel, et obtient gain de cause : deux nouveaux matchs fermes lui sont finalement infligés début mars. Spitzer devrait donc manquer le match contre Perpignan samedi (16h30), alors que l’équipe joue gros pour rester hors de la zone rouge.

« Une pénitence », souffle un homme à bout

Interrogé par Ouest-France et RMC Sport, le technicien ne cache rien de son mal-être. « On me prive de ce qui est au cœur de mon existence », lâche-t-il avec franchise. Il parle de “pénitence”, et avoue que ce nouveau coup dur le touche profondément. Pour un entraîneur qui n’avait jamais été suspendu en vingt ans de carrière, l’ironie est mordante.

Spitzer ne conteste pas les faits, mais regrette que le système manque parfois de mesure ou de dialogue. Il sait que la ligne est fine entre expression légitime et débordement sanctionné, mais trouve la réponse disproportionnée au regard de sa trajectoire.

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Le club breton a saisi le CNOSF

Face à cette deuxième suspension, le RC Vannes n’est pas resté les bras croisés. Le club a déposé un recours auprès du CNOSF. Une décision est attendue rapidement, mais les chances de voir Spitzer au bord du terrain samedi restent minces.

Pendant ce temps, c’est tout un staff qui doit composer sans son repère habituel. Spitzer suit les matchs depuis la tribune ou à distance, mais l’impact n’est pas le même. Sa voix, son énergie, sa proximité avec les joueurs manquent, surtout dans une saison qui demande de la cohésion et de la constance.

Un moment compliqué dans une saison déjà tendue

En découvrant le Top 14, Vannes savait que la marche serait haute. Mais cette accumulation de suspensions n’aide pas. À quelques semaines de la fin de saison régulière, chaque point compte. Et la réception de l’USAP, concurrent direct pour le maintien, pèse lourd.

Spitzer, lui, attend. Frustré, mais toujours impliqué. « C’est dur à vivre », souffle-t-il. Et dans sa bouche, ce n’est pas une formule, c’est une blessure.

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J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO