Jaminet, clause fantôme et gros nuage au-dessus de Toulouse

Le transfert de Melvyn Jaminet du côté de Toulouse, en 2022, continue de faire des remous. Alors que le club pensait en avoir fini avec cette histoire après une amende de 1,3 million d’euros, l’affaire rebondit : l’Autorité de régulation du rugby (A2R) vient d’ouvrir officiellement une enquête. Le club rouge et noir pourrait bien ne pas en avoir terminé avec ce dossier épineux.

Un transfert sous surveillance

C’est désormais l’A2R, le gendarme financier du rugby français, qui a repris la main sur le cas Jaminet. L’instance, ex-DNACG, a annoncé qu’elle mènerait ses propres investigations de manière indépendante. Cette relance de l’affaire intervient alors que Toulouse et la LNR avaient pourtant trouvé un terrain d’entente : une amende salée, réglée après médiation, censée solder le litige.

Mais voilà : ce transfert express de Perpignan vers Toulouse n’était visiblement pas aussi simple. Et selon les éléments révélés par L’Équipe il y a quelques semaines, c’est toute la mécanique du salary cap qui pourrait avoir été contournée.

La clause à 450 000 euros réglée par le joueur lui-même

En 2022, Melvyn Jaminet voulait quitter l’USAP plus tôt que prévu. Pour activer sa clause libératoire de 450 000 euros, il aurait sorti le chéquier lui-même, en contractant deux emprunts personnels. Un sacrifice financier qui avait fait tiquer à l’époque. Et pour cause : derrière cette somme, le soupçon d’un remboursement déguisé par le club toulousain s’est vite imposé.

Officiellement, Toulouse n’aurait jamais versé cet argent au joueur. Mais selon les révélations de presse, des intermédiaires financiers pourraient avoir joué un rôle pour masquer un éventuel contournement du plafond autorisé, fixé à 10,7 millions d’euros par saison jusqu’en 2027.

Une sanction possible… mais pas immédiate

L’A2R dispose d’un arsenal assez large : amendes, retrait de points, interdiction de recrutement, voire rétrogradation dans les cas les plus graves. Pour cette saison, le règlement prévoit que seules les sanctions prononcées avant le 31 janvier peuvent impacter le classement. Ce délai étant dépassé, Toulouse ne risque rien pour 2024-2025… en revanche, la saison suivante pourrait être touchée si l’infraction est confirmée.

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Rien ne dit que le club sera sanctionné sportivement, mais le simple fait que le dossier soit rouvert suffit à créer un climat d’incertitude. Et ça tombe au plus mauvais moment : en pleine ligne droite du Top 14, avec un objectif phases finales.

Un salary cap de plus en plus contourné ?

Cette affaire, au-delà du cas toulousain, relance le débat sur le fonctionnement du salary cap dans le rugby pro. Ces dernières années, plusieurs clubs – Montpellier, Toulon, et maintenant Toulouse – ont été épinglés pour des manquements ou des montages flous. L’existence même de l’A2R montre que les instances veulent mieux encadrer les flux financiers des clubs.

Mais la multiplication des affaires laisse planer un doute : ce système est-il vraiment dissuasif ? Ou au contraire, assez poreux pour que les clubs trouvent la faille, quitte à en payer le prix plus tard ?

Côté Stade toulousain, pas de déclaration officielle depuis cette nouvelle sortie de l’A2R. Mais selon plusieurs sources, le conseil de surveillance du club suit l’évolution de l’affaire de très près. Pour l’instant, la priorité reste le sportif, avec une fin de saison à négocier au plus haut niveau. Mais ce nuage au-dessus du club, lui, ne s’évaporera pas si facilement.

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J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO