En l’absence de Romain Ntamack et des blessures de Romain Buros et Léo Barré, Matthieu Jalibert devrait endosser le rôle de demi d’ouverture pour la rencontre face à l’Angleterre, samedi (17h45). Des Anglais qui, justement, ont réalisé 40 minutes de très haut niveau contre l’Irlande, avant de s’effondrer, asphyxiés par le rythme imposé par les hommes en vert. Néanmoins, le XV de la Rose sera-t-il favori à Twickenham ? Enfin, le trois-quarts centre écossais Huw Jones a vu triple et a porté son équipe contre l’Italie. Une Italie chez qui se déplace un Pays de Galles en perdition. Voici les informations du week-end, qu’il ne fallait pas manquer.
Jalibert promu ?
Ce fut l’ombre au tableau d’une soirée sans accroc. En fin de rencontre, au cours de la victoire contre le Pays de Galles (43-0), le demi d’ouverture tricolore, Romain Ntamack, s’est rendu coupable d’une charge à l’épaule, écopant d’un carton rouge, compromettant le reste de son tournoi. De ce fait, on pensait Thomas Ramos légitime pour endosser le numéro 10 lors de la prochaine rencontre contre les Anglais. Mais en l’absence de Romain Buros et Léo Barré, il se pourrait bien que le Toulousain soit cantonné à son rôle d’arrière. De ce fait, quid à l’ouverture ? Il est plus que probable que Matthieu Jalibert fasse son retour.
Pourtant renvoyé en club en début de tournée, indésirable lors de la dernière tournée d’automne, l’ouvreur girondin devrait mener l’attaque française dans l’enceinte de Twickenham. C’est ce qu’a affirmé, à demi-mot, le sélectionneur Fabien Galthié, sur Stade 2 ce samedi : « En novembre, on a joué avec Thomas Ramos à l’ouverture, Romain Buros et Léo Barré étaient disponibles (pour jouer à l’arrière), or ils ne sont pas disponibles. Matthieu Jalibert était aussi avec nous en novembre. Aujourd’hui, il est parmi les 42 joueurs convoqués et potentiel ouvreur pour samedi ».
Ce lundi, le clivant demi d’ouverture ô combien talentueux, capable d’inspirations offensives géniales, était parmi les titulaires et dirigeait l’attaque des Bleus. La tâche s’annonce grande, à la hauteur d’un joueur taillé pour ce genre de rendez-vous. Ce ne sera pas simple, dans le temple du rugby, dans une équipe où il n’a plus démarré une partie depuis le dernier Tournoi des 6 Nations contre l’Italie. Son dernier match en équipe de France remonte en novembre dernier où son entrée contre le Japon fut contrastée. Il faudra qu’il se réadapte au système, et qu’il prenne la mesure d’un Marcus Smith en feu. Mais ça, « MJ » en est largement capable. Il sera attendu au tournant.
L’Angleterre un gros morceau
Si le XV de France pouvait en douter, gagner en Angleterre ne sera pas une mince affaire. Les partenaires d’un Tom Curry hyperactif, ont livré quarante premières minutes d’un niveau exceptionnel, avec une intensité folle. À tel point que les hommes de Sa Majesté pointaient en tête aux citrons (5-10). Malheureusement pour eux, ces derniers n’ont pas tenu le rythme d’une Irlande encore trop solide.
Du match des protégés de Steve Borthwick, prochains adversaires de la bande à Fabien Galthié que retiendrons-nous ? Tout d’abord l’hyperactivité de sa troisième ligne, les frères Curry retournant du Celte à tour de bras, Ben Earl, perforant lui le milieu du terrain à plusieurs reprises. La paire de centres fut également très en vue, complémentaires quand Marcus Smith a longtemps créé l’incertitude avec ses nombreuses courses. Freddie Stewart, lui, fut également très à l’aise dans les airs, récupérant un nombre incalculables de ballons. Bref, les Français savent à quoi s’attendre. Il faudra réussir à mettre pareille intensité qu’on mise les Irlandais en seconde période, qui ont fini par asphyxier des Anglais talentueux, mais finalement dans les cordes.
Longtemps cités comme l’un des deux favoris au sacre final avec l’Irlande, pas sûr que les Français partent favoris de ce Crunch. Balayés il y a deux ans (10-53), les Anglais voudront prendre leur revanche. Du 50-50.
Huw Jones voit triple
Ce fut l’homme de cette première journée du 6 Nations. Alors que son équipe, pourtant au-dessus, a longtemps galéré face à de vaillants mais limités italiens, le centre écossais Huw Jones, a éclaboussé Murrayfield de sa classe. Un triplé pour couronner une partie à conjuguer au plus-que-parfait.
Constamment dans l’avancée, il fut d’abord au soutien de Duhan Van der Merwe, avant d’être une nouvelle fois servi par Darcy Graham pour planter un doublé. Puis d’y aller donc de son hat-trick, en se jouant des défenseurs italiens sur une merveille de retour intérieur. En l’absence de Sione Tuipulotu, son compère au centre, Jones a prouvé qu’il était toujours un joueur de classe mondiale. L’Écosse, parfois retombée dans ses travers, aura besoin d’un tel joueur si elle veut performer au cours de la compétition.
Le Pays de Galles, vers un long chemin de croix en Italie ?
On a peut-être sous nos yeux, la pire équipe de l’histoire du Pays de Galles. Et que cela fait mal, quand l’on connaît l’historique des joueurs qui sont passés par cette sélection. Ce vendredi au Stade de France, on a bien eu l’impression que les Diables Rouges auraient pu attaquer toute la soirée, sans jamais franchir la ligne d’en-but française. En manque d’inspirations et de talents, les anciens joueurs que sont Liam Williams ou Josh Adams, n’ont pu guider une formation bien trop inexpérimentée.
Le capitaine Jac Morgan paraît souvent seul et la blessure d’Aaron Wainwright n’a pas aidé le XV du Poireau dans sa quête de victoire. À tel point qu’on est en droit de se demander si le déplacement en Italie ne va pas être, un énième chemin de croix pour une équipe qui en est à sa 13e défaite consécutive. La Squadra Azzura, loin d’être séduisante sur le plan offensif, a cependant livré une belle bataille à Murrayfield, d’une grosse solidité défensive, à en faire parfois déjouer les locaux. Nous les voyons aujourd’hui supérieurs à des Gallois sans génie, et surtout, dans un creux générationnel désormais inquiétant. S’ils venaient à trébucher à Rome, les Gallois se dirigeraient vers une nouvelle inquiétante cuillère de bois. Nous n’en sommes pas là, et ce match, entre les deux équipes réputées plus faibles de la compétition, va cependant valoir son pesant d’or.