Le Stade Français traverse la plus grave crise sportive depuis sa remontée en première division à la fin des années 90. Hier soir, Paris a chuté (49-24), dans un derby qui n’a vu qu’une seule équipe sur le terrain en seconde période, broyé par la puissance des Tuisova ou Taofifenua, pris de vitesse par les fulgurances de Le Garrec et sa bande. Douzièmes à égalité de points avec l’USAP treizième et barragiste, les soldats roses sentent surtout le souffle chaud de Vannes se rapprocher, les Bretons s’étant imposés avec le bonus offensif contre Toulon et ne pointant plus qu’à une longueur des hommes de la capitale.
Autant dire que le prochain déplacement à Aimé-Giral contre Perpignan, sera sûrement l’un des matchs les plus importants que le club a connu ces précédentes années. Encore plus que la cruelle demi-finale perdue à Bordeaux il y a un an. Car ici, c’est bien de la survie du club dont on parle. Dans ce match à trois dans la lutte au maintien, Paris trouvera-t-il les ressources pour s’en sortir ?
« J’ai honte »
Le plus alarmant reste cette absence de révolte, cette résignation alors que les hommes de Paul Gustard ont encore leurs cartes en main. Rugbystiquement aussi, c’est le néant. Malgré trente très bonnes premières minutes face au Racing, ils se sont écroulés, comme évincés physiquement et en panne d’inspiration balle en main.
Lorsque l’on voit l’état d’esprit affiché par le RCV un jour plus tôt contre Toulon et celui du Stade Français hier soir, presque indigne de joueurs professionnels, forcément le constat est implacable et très inquiétant. Le club parisien est-il armé mentalement afin de lutter pour sa survie dans l’élite du rugby français ? « Les quatre derniers matchs du Top 14 seront pour nous quatre finales », expliquait Lester Etien en conférence de presse hier, à l’issue du derby. « Quand personne n’y croit, c’est là que le Stade français devient incroyable. C’est ça, l’ADN du Stade français : quand personne n’y croit on le fait […] Personnellement, il y a sept ans que je suis à Paris et je ne veux pas faire partie de la première génération qui fait tomber ce club en Pro D2 ».
Il est vrai, que ce serait un cataclysme pour le Stade Français de descendre à l’échelon inférieur. Et un séisme pour le rugby tricolore, de voir un tel bastion historique, deuxième plus riche palmarès, sombrer. Les Stadistes ont grillé leur dernier joker, il faudra désormais réaliser un exploit dans la fournaise d’Aimé-Giral pour s’en sortir. Mais hier, c’était bien le sentiment de honte qui dominait : « Il y a de la colère et de la honte. Je suis désolé pour les spectateurs, le staff, les joueurs qui ne jouaient pas », a déclaré Paul Gustard, l’entraîneur parisien, en conférence de presse. « Vous savez, j’avais beaucoup changé l’équipe après la défaite contre Toulouse mais le tout est resté très mauvais. Mon coaching n’est probablement pas bon, non plus. Dos au mur, Paris saura-t-il une nouvelle fois, se sortir d’une telle crise ? Réponse dans quelques semaines.
Biberonné au rugby, tombé malade de ce sport lors de la Coupe du Monde 2003, alors que je savais à peine marcher, je suis le seul sudiste ayant renié le Stade Toulousain pour l’autre Stade… Français. Condamné à souffrir avec mon club de cœur, j’espère vous transmettre mon amour pour la balle ovale à travers XV Ovalie !