Cet été, les Lions Britanniques et Irlandais ont une nouvelle fois rendez-vous avec l’histoire en se rendant en Australie pour y défier les Wallabies. Mais pas que. Comme il est désormais coutume, la sélection britannique va également défier les franchises locales du Super Rugby. Et cette année, une nouveauté s’est ajoutée. En effet, une sélection composée des meilleurs joueurs australiens et néo-zélandais évoluant à l’étranger, appelée Anzac, défiera les Lions le 12 juillet prochain à Adelaïde. Une équipe dans laquelle aimerait figurer Israël Folau, radié de la sélection australienne peu avant le Mondial 2019 pour des propos homophobes d’une extrême violence. En y regardant de plus près. À quoi pourrait ressembler cette équipe All Star ?
Banni du rugby australien, Israël Folau de retour ?
Il fut l’un des grands talents du rugby australien au cœur des années 2010. Lui ? C’est Israël Folau. Aujourd’hui âgé de 35 ans, l’ex-prodige des Wallabies, cumule 73 sélections avec le maillot Green and Gold, et a longtemps, été l’un des figures de proue du rugby à XV au pays. Formé au XIII, « Izzy » rayonne ensuite en Super Rugby avec les Waratahs, au point d’en devenir, en 2019, le meilleur marqueur de son histoire avec 60 réalisations (un record battu depuis). Bref, un conte de fée qui va pourtant virer quelques mois plus tard, au cauchemar.
Et pour cause. Ses qualités hors normes sur le terrain vont être peu à peu éclipsées par les nombreux propos homophobes et discriminatoires tenus tout au long de sa carrière. En 2019, l’arrière au gabarit impressionnant (1m95-103kg), franchit une nouvelle fois la limite sur ses réseaux sociaux, prononçant des mots glaçants, d’une violence inouïe : « Ivrognes, homosexuels, adultères, menteurs, fornicateurs, voleurs, athées, idolâtres, l’Enfer vous attend. Repentez-vous ! Seul Jésus peut vous sauver ». À quelques mois du Mondial 2019, la fédération australienne n’hésite pas à résilier le contrat du joueur et Israël Folau devient dès lors persona non grata au sein de son pays.
Radié du rugby australien, il va dans un premier temps, retourner à ses premiers amours, le XIII. En 2020, il rejoint la France et les Dragons Catalans pour disputer la Super League. Désormais revenu au XV, Folau évolue depuis 2021 au Japon et aux NTT Communications en League One. Et l’arrière ou ailier devenu international tongien depuis (2 sélections), compte bien saisir l’occasion de disputer la prestigieuse rencontre entre la sélection Anzac et les Lions. Dans un entretien accordé à News Corp, celui-ci a déclaré vouloir jouer pour l’équipe Trans-Tasman cet été : « Si j’avais cette opportunité, ce serait formidable de jouer avec des gars contre lesquels j’avais l’habitude de jouer, notamment les All Blacks, ce sont des joueurs de classe mondiale. » Avant de poursuivre : « Avoir la chance de courir à leurs côtés, et puis évidemment contre les Lions, c’est énorme ». Il faut dire que Folau rentre dans les critères de sélection : australien, évoluant désormais à l’étranger. Mais l’Australie, qui a logiquement tourné le dos à son joyau, va-t-elle faire machine arrière et réintégrer un joueur au lourd passé ? Cela paraît peu probable. Même s’il ne s’agit pas là d’une rencontre des Wallabies, on voit mal la fédération locale revenir sur ses paroles et autoriser de nouveau le joueur à fouler les pelouses du pays. Ce serait un terrible désaveu.
Mo’unga, Hooper et Aaron Smith présents ? Une majorité de joueurs australiens ?
En analysant cette sélection, il nous est venu une idée. Quels seraient ces joueurs australiens et néo-zélandais, susceptibles de faire partie de cette équipe ? Pour rappel, cette sélection Anzac avait déjà défié les Lions en 1989 à Brisbane, pour une défaite 19-15. Cette année, c’est Ian Foster, ancien sélectionneur de la Nouvelle-Zélande qui dirigera la formation.
Un XV de départ qui pourrait avoir fière allure. Alors qu’ils évoluent tous au Japon, Richie Mo’unga, Aaron Smith ou Michael Hooper devraient être de la partie. Les deux premiers ont formé la charnière des All Blacks ces dernières années, les hissant notamment en finale de la Coupe du Monde 2023. Seulement âgé de 30 ans, Mo’unga, ancien ouvreur des Crusaders avec qui il a remporté 5 Super Rugby et 2 Super Rugby Aotearoa, évolue depuis 2024 aux Toshiba Brave Lupus. Son compatriote Aaron Smith, est lui aux Toyota Verblitz chez qui il s’est exilé il y a un an.
Autre légende du rugby mondial, l’Australien Michael Hooper, 33 ans et 125 sélections avec les Wallabies pourrait être appelé pour ce match de prestige. Alors qu’il avait mis un terme à sa carrière en 2023, le flanker a rechaussé les crampons et est partenaire d’Aaron Smith aux Toyota Verblitz. Il y a quelques jours, dans des propos rapportés par The Australian, Ian Foster affirmait que Hooper, souhaitait affronter les Lions cet été avec l’équipe australo-néo-zélandaise : « Il y a un jeune garçon à Nagoya qui s’appelle Michael Hooper qui va plutôt bien en ce moment […] Cela ne me dérangerait pas de le voir de retour. Je ne le lui ai pas encore dit non plus, d’ailleurs. Ce sera une surprise pour lui ».
Même s’il a officialisé son départ des Kintetsu Liners, Quade Cooper pourrait totalement être éligible à l’instar de son compatriote de charnière en club, Will Genia. Passé par le Stade Français, le numéro neuf est une légende du rugby australien, fort notamment de 110 sélections avec les Wallabies. Excepté au Japon, on retrouve aussi en France un large panel de joueurs susceptibles d’être convoqué par Ian Foster. L’ailier ou arrière néo-zélandais de Montpellier Josh Moorby, l’ailier de Vannes Salesi Rayasi, natif de Wellington. Cependant, d’après The Australian, l’équipe Trans-Tasman devait être composée à 60% de joueurs australiens évoluant au Japon. Une théorie confirmée par Ian Foster : « J’espère que c’est un 60-40 pour les Australiens parce que cela me rendra la vie un peu plus facile cette semaine-là […] C’est une idée australienne et un tournoi de Rugby Australia, donc c’est vraiment ce qui convient au développement des jeunes joueurs ou des joueurs établis à la limite de l’équipe des Wallabies ».
Biberonné au rugby, tombé malade de ce sport lors de la Coupe du Monde 2003, alors que je savais à peine marcher, je suis le seul sudiste ayant renié le Stade Toulousain pour l’autre Stade… Français. Condamné à souffrir avec mon club de cœur, j’espère vous transmettre mon amour pour la balle ovale à travers XV Ovalie !