Hendrikse, clin d’œil et crampes : comment le “Winkgate” a enflammé l’URC

Le quart de finale entre les Sharks et Munster (24-24, 6-4 tab) a donné lieu à une première historique en URC : une séance de tirs au but. Mais c’est un clin d’œil, plus qu’un tir au but, qui a déclenché une tempête médiatique et relancé les tensions entre Irlandais et Sud-Africains.

Une séance inédite, un dénouement tendu

Après 80 minutes et deux prolongations, les deux équipes n’ont pas réussi à se départager. Direction une séance de tirs au but, une première dans l’histoire de l’URC. Du côté des Sharks, Jaden Hendrikse, Jordan Hendrikse et Bradley Davids se sont présentés pour tirer. Chez Munster, ce sont Jack Crowley, Rory Scannell et Conor Murray qui se sont élancés.

C’est finalement Bradley Davids qui a scellé la victoire des Sud-Africains (6-4) avec un tir décisif, propulsant les Sharks en demi-finale contre les Bulls.

Le clin d’œil qui a tout déclenché

Mais ce quart de finale restera surtout dans les mémoires pour un geste capté par les caméras. Après avoir transformé son deuxième tir, Jaden Hendrikse s’est effondré, touché au mollet. Alors que les soigneurs s’affairaient autour de lui, à quelques mètres de Crowley, prêt à tirer, Hendrikse a lancé un clin d’œil en direction de l’Irlandais.

Un geste interprété par beaucoup comme une tentative de déstabilisation psychologique. Surpris, Crowley a même lâché un “f**k off” en direction du staff médical sud-africain. Le tir a été retardé de deux minutes et demie.

Tempête irlandaise : indignation et accusations

En Irlande, les réactions ont été virulentes. Le Irish Times a évoqué un geste qui “trahit l’éthique du rugby”, comparant Hendrikse à Ronaldo 2006 ou au tristement célèbre Bloodgate de 2009. L’ancien joueur de Munster Barry Murphy l’a qualifié de “joueur le plus détesté de tous les temps”.

Sur les réseaux sociaux, les mots ont été parfois plus violents encore. Certains fans, furieux, ont estimé que Hendrikse aurait mérité de “finir au fond d’une mêlée”.

La défense sud-africaine : crampe réelle et banter assumé

À l’opposé, l’Afrique du Sud a fait bloc autour de son demi de mêlée. Le sélectionneur Rassie Erasmus a publié une photo du mollet contracté d’Hendrikse, avec un emoji perplexe. Une manière de soutenir la version d’une véritable crampe, pas une simulation.

A lire :  Laulala a trouvé un nouveau club

Le capitaine Siya Kolisi a plaidé pour la détente : “C’est du rugby, c’est du divertissement. Les gens doivent passer à autre chose.” Même son de cloche chez Jacques Nienaber, qui a rappelé que les provocations font partie du jeu, tout comme les “sledges” d’un Peter O’Mahony en son temps.

Le poids des images, le contexte d’une rivalité

Pourquoi un simple clin d’œil a-t-il généré autant de bruit ? Le format statique et ultra-exposé de la séance de tirs au but a transformé chaque détail en événement. Impossible pour une caméra de louper le moindre geste, a fortiori un clin d’œil lancé au sol.

Ce moment s’inscrit aussi dans un contexte tendu : celui de la montée en puissance d’une rivalité Afrique du Sud – Irlande, depuis quelques années. Trois des quatre derniers tests ont tourné à l’avantage des Irlandais, attisant les tensions sportives et médiatiques entre les deux nations.

Une tempête dans un verre de ruck ?

Certains médias ont tenté de relativiser. L’Irish Examiner a rappelé que Crowley a quand même réussi son tir, et que le clin d’œil ne l’a pas déstabilisé. D’autres, comme le Daily Maverick, ont souligné l’hypocrisie d’un rugby prompt à dénoncer des provocations, alors que tirages de maillot, fautes cachées ou simulations légères font partie du paysage tous les week-ends.

Le “Winkgate” aura surtout été le révélateur d’une rivalité qui ne cesse de s’intensifier, entre deux écoles du rugby. Et qui promet encore bien des étincelles en demi-finale… sans clin d’œil, cette fois ?

whatsapp image 2024 07 31 at 09.08.32

J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO