Un ancien kiné de l’équipe de France féminine de rugby à 7 a été licencié pour faute grave par la Fédération française de rugby. Il est visé par des accusations de harcèlement et d’agression sexuelle sur plusieurs joueuses internationales. L’affaire a été transmise à la justice.
Une alerte venue de l’intérieur
Tout est parti d’un signalement fait en janvier dernier par une joueuse des Bleues. Elle accuse un ancien membre du staff médical d’avoir eu des comportements déplacés pendant des soins. L’homme, aujourd’hui âgé de 48 ans, a fait partie du staff de l’équipe de France à 7 entre 2017 et 2022, avant de rejoindre les U20 masculins.
La Fédération a lancé une enquête interne en confiant le dossier à un cabinet indépendant, AD Conseil. Plusieurs joueuses et membres du staff ont été entendus. Selon les informations recoupées par RMC Sport, L’Équipe et La Dépêche, au moins trois internationales ont témoigné de gestes ou de contacts inappropriés pendant des séances de soin.
Une rupture immédiate du contrat
Devant la gravité des faits décrits, la FFR n’a pas attendu les conclusions finales du rapport pour agir. Le kinésithérapeute, dont le contrat était déjà suspendu depuis le début de l’affaire, a été licencié sans préavis ni indemnité. En parallèle, la Fédération a saisi le procureur de la République pour transmettre l’ensemble des éléments recueillis.
La Fédération a confirmé que les comportements rapportés pourraient entrer dans le champ du harcèlement et de l’agression sexuelle. La décision a été prise après la remise d’un rapport préliminaire daté du 29 avril.
La FFR veut accompagner les victimes
Dans son communiqué, la FFR annonce vouloir proposer un accompagnement juridique et psychologique à toutes les personnes concernées qui souhaiteraient porter plainte. Elle s’engage à collaborer avec les autorités et à faire toute la lumière sur ce qui s’est passé.
L’objectif affiché est clair : protéger les joueuses, leur permettre de parler et faire en sorte que de telles situations ne se reproduisent plus. Cette posture marque un changement de ton, alors que la FFR a été secouée par plusieurs polémiques ces dernières années.
Des faits étalés sur plusieurs années
Les faits rapportés remonteraient à une période s’étalant de 2017 à 2022, alors que le kiné faisait partie du staff des Bleues. Ce n’est qu’après son départ pour les U20 qu’une première alerte est remontée, en marge de la préparation du Tournoi des Six Nations. L’homme avait alors participé aux deux premiers matchs du tournoi (contre le pays de Galles et l’Angleterre) avant d’être mis à l’écart à titre conservatoire.
C’est aussi ce timing tardif qui interroge : comment ces faits ont-ils pu rester sous silence aussi longtemps ? Et comment renforcer la vigilance au sein des équipes encadrantes pour éviter d’en arriver là ?
Une nouvelle zone de turbulence pour la Fédération
Cette affaire vient s’ajouter à une série de remous internes qui ont touché la FFR depuis plusieurs mois. Elle soulève des questions sur le fonctionnement des dispositifs d’alerte, la gestion RH dans le haut niveau, et l’accompagnement des joueuses.
Le licenciement du kiné et la transmission du dossier à la justice montrent une volonté de réagir rapidement, mais ne suffiront peut-être pas à éteindre toutes les critiques. Dans un sport encore très masculin dans ses structures, la parole des joueuses peine parfois à trouver sa place.
Source : RMC Sport
J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO