Grill vs Codorniou : entre polémiques et tensions, le point sur la bataille pour la présidence de la FFR

La campagne pour la présidence de la Fédération Française de Rugby (FFR) s’enflamme alors que les élections approchent. Plusieurs dossiers polémiques opposent les candidats principaux, Didier Codorniou et l’actuel président, Florian Grill.

Ces tensions viennent s’ajouter aux affaires récentes qui ont secoué le rugby français, notamment l’affaire Narjissi, les querelles autour des finances de la FFR, et des divergences sur les choix d’assurances des licenciés. Ce contexte tendu marque un tournant important dans la gouvernance du rugby français.

Laporte attaque Grill sur sa gestion de l’été 2024

Bernard Laporte, ancien président de la FFR, a récemment pris la parole sur RMC Sport pour critiquer la gestion de Florian Grill face aux nombreuses crises de l’été 2024, notamment les affaires Jaminet, Jégou-Auradou et la tragédie de Medhi Narjissi.

Laporte n’a pas mâché ses mots, affirmant que certains membres de la FFR auraient dû avoir “le courage de démissionner” après ces événements. Pour lui, ces crises ont été mal gérées et ont terni l’image du rugby français (Actu.fr, 1er octobre 2024). Si Laporte se dit détaché de la vie fédérale, ses critiques résonnent comme un écho aux tensions internes qui agitent la fédération.

L’affaire Narjissi : un drame et des conséquences judiciaires

L’affaire Medhi Narjissi, joueur décédé lors d’un stage avec l’équipe des U18, a créé un choc dans le milieu du rugby. Suite à une enquête interne de la FFR, Stéphane Cambos, membre du staff des U18, s’est senti injustement ciblé par les conclusions du rapport, qui le tiennent pour responsable des conditions ayant conduit au drame.

Face à cette situation, Cambos a décidé de porter plainte contre la FFR. Son avocat dénonce une enquête “orientée” visant à “sacrifier” son client, et accuse la fédération d’avoir orchestré une “exécution publique” (Actu.fr, 1er octobre 2024). Ce dossier pourrait prendre une ampleur juridique considérable, alors que la FFR tente de défendre sa position.

Codorniou accuse Grill de manipulation sur les finances de la FFR

Dans un autre registre, Didier Codorniou attaque directement Florian Grill sur la gestion financière de la FFR, soulevant notamment le problème des dettes qui, selon lui, traînent depuis longtemps au sein de la fédération. Codorniou accuse Grill de ne pas dévoiler l’ampleur réelle de ces dettes, qui sont principalement héritées des précédentes présidences, notamment celle de Bernard Laporte. Sous la gestion de Laporte, plusieurs projets ambitieux, tels que la construction du centre de formation à Marcoussis et des engagements commerciaux importants, ont contribué à l’accumulation de dettes à long terme.

Codorniou estime que ces dettes, encore présentes aujourd’hui, n’ont pas été suffisamment mises en lumière dans les rapports financiers de la présidence actuelle. Il affirme que Grill minimise l’impact de cette charge héritée, rendant la situation plus fragile que ce qu’il présente publiquement. Ces accusations s’appuient notamment sur un audit réalisé par KPMG, qui met en lumière des zones d’ombre dans les rapports financiers.

De son côté, Grill défend une vision plus optimiste, arguant que les finances de la FFR sont stables malgré les défis, et que sa gestion permet de maintenir cet équilibre (L’Équipe, 1er octobre 2024). Ce débat sur les dettes et la transparence financière pourrait être décisif dans l’issue des élections, car les clubs et les licenciés observent de près la gestion économique de la fédération.

La bataille des assurances : un dossier brûlant

Le dossier des assurances pour les licenciés a également été au centre des critiques. Le camp de Codorniou dénonce un “scandale” suite à l’appel d’offres infructueux ayant vu la GMF, partenaire historique de la FFR, se retirer. Cette perte se chiffrerait à environ 14 millions d’euros sur quatre ans, un manque à gagner qui inquiète profondément l’opposition (Rugbyrama, 1er octobre 2024).

Grill et son équipe, de leur côté, se félicitent d’avoir négocié un nouveau contrat d’assurance avec HDI et l’appui du courtier MARSH, affirmant que ce changement n’entraînera aucune hausse des cotisations pour les licenciés. Toutefois, l’opposition considère cette stratégie d’auto-assurance comme un choix risqué, susceptible de fragiliser la FFR à long terme.

Une campagne électorale à haute intensité

Les élections à la présidence de la FFR, prévues pour le 19 octobre, s’annoncent très disputées. Entre les attaques personnelles, les affaires judiciaires en cours, et les querelles financières, l’avenir de la gouvernance du rugby français est en jeu.

Cette campagne reflète les tensions profondes qui traversent le monde du rugby en France, où les enjeux dépassent largement le cadre sportif pour s’inscrire dans un contexte politique et économique de plus en plus complexe.

Florian Grill et Didier Codorniou continuent de défendre leurs visions respectives pour l’avenir de la FFR. Les prochaines semaines seront décisives pour l’avenir de la fédération, avec des conséquences qui se feront sentir bien au-delà des élections.

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J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO