Le XV de France et l’Écosse se retrouvent ce samedi soir au Stade de France (21h). Un choc aux airs de finale pour les Bleus qui, en cas de victoire, devraient remporter ce Tournoi des 6 Nations. Le sélectionneur écossais, Gregor Townsend a déjà lancé les hostilités en s’interrogeant sur le banc à 7-1 de l’équipe de France.
Contraire à l’esprit du jeu ?
Habituellement, les bancs de remplaçants sont constitués de 5 avants et 3 trois-quarts ou alors de 6 avants pour 2 trois-quarts. Cependant, depuis quelque temps, une nouvelle mode est apparue. Celle du 7-1. Ce banc XXL avec sept avants a été expérimenté par Rassie Erasmus, sélectionneur de l’Afrique du Sud. Rapidement, on a parlé de « Bomb Squad » et cette stratégie s’est avérée payante. Avec un huit de devant XXL et des remplaçants au même niveau, les Sud-africains ont parfois broyé leurs adversaires, éreintés face à une telle force physique.
Récemment, c’est Fabien Galthié qui a cédé à cette tendance du 7-1. Avec succès. En Italie, les Bleus ont passé 70 points à la Squadra Azzura et en Irlande, malgré la blessure d’Antoine Dupont et de Pierre-Louis Barassi, l’idée fut payante, puisque Oscar Jegou, habituel troisième-ligne aile, s’est montré exceptionnel à sa rentrée au poste de centre. Surtout, alors que l’adversaire tire la langue et courbe l’échine, c’est là, avec cette rentrée d’un banc pléthorique, frais, que les Tricolores ont su accélérer et faire la différence.
Si Fabien Galthié devrait repasser à un 6-2 pour cette « finale » face à l’Écosse samedi (21 heures), Gregor Townsend a été interrogé, à la sortie du succès de son équipe contre le Pays-de-Galles (35-29), sur cette nouvelle stratégie à 7-1 des Français. Dans des propos rapportés par The Telegraph, l’homme fort du XV du Chardon n’a pas caché son scepticisme sur cette innovation, rejoignant Matt Williams ancien sélectionneur écossais qui, de son côté, estime que cela va contre l’esprit du jeu : « Si vous voulez mon avis, je ne pense pas que le banc ait été mis en place pour qu’un nouveau pack entre soudainement en jeu », juge Townsend. Avant de faire la comparaison avec l’Afrique du Sud, que l’Écosse a affronté en novembre dernier à Murrayfield (défaite 32-15) : « À l’heure actuelle, cette possibilité existe, nous avons déjà été confrontés à cette situation avec l’Afrique du Sud en novembre et nous pensons que nous avions bien relevé le défi. Si cela se reproduit cette semaine, il faudra faire encore mieux ».
Toujours est-il que le sélectionneur des « Scots » craint plus que jamais la France, impressionné par sa force de frappe, qui sera selon lui, l’équipe la plus difficile à affronter lors de ce Tournoi.