Le Stade Toulousain et l’Union Bordeaux-Bègles s’affrontent ce samedi soir pour une finale du Top 14 qui promet d’envoyer des étincelles au Stade de France. Entre la quête d’un trentième titre pour Toulouse et le rêve éveillé de Bordeaux-Bègles qui vise son tout premier Bouclier de Brennus, l’enjeu dépasse largement le simple cadre du rugby.
Toulouse veut écrire l’histoire, l’UBB veut la bousculer
Les chiffres donnent presque le vertige : Toulouse court après son 30e sacre national et un “grand huit” inédit de victoires consécutives en finale du Top 14. Dans le camp d’en face, l’UBB débarque gonflée à bloc après un mois de juin historique. Les Girondins ont déjà soulevé leur première coupe d’Europe et comptent bien ne pas s’arrêter là. Un succès samedi leur ouvrirait la porte d’un triplé (Champions Cup, Top 14, Espoirs), une folie jamais vue à Bordeaux.
Mais il ne suffit pas de rêver : la saison passée, le Stade Toulousain avait infligé un 59-3 sans appel en finale à ces mêmes Bordelais. Depuis, l’UBB a grandi, le collectif a pris de l’épaisseur, et les joueurs débarquent à Paris avec l’envie de prouver que ce fiasco appartient au passé.
Ugo Mola et Yannick Bru : des discours sans faux-semblant
Des deux côtés, on essaie d’évacuer la pression de la “revanche”. Yannick Bru, manager de l’UBB, refuse d’alimenter ce discours : “La revanche, ça rend aveugle. On veut garder les yeux grands ouverts.” Même ton chez Ugo Mola, son homologue toulousain, qui préfère parler de progression : “À chaque fois qu’on a perdu contre eux cette saison, ils ont mérité leur victoire. On veut juste être meilleurs que la dernière fois.”
Un mot d’ordre partagé dans les deux vestiaires : ce soir, seul compte le jeu, pas les comptes d’apothicaire.
Les retours qui changent tout : Jelonch côté Stade, Bielle-Biarrey côté UBB
C’est l’une des belles histoires de cette finale : Anthony Jelonch va enfin pouvoir disputer sa première finale avec Toulouse, au poste de numéro huit. Longtemps miné par les blessures, il sera un des moteurs d’un pack toulousain déterminé.
Côté Bordeaux, c’est le retour du phénomène Louis Bielle-Biarrey sur l’aile, après avoir manqué la demi-finale pour commotion. Meilleur marqueur du championnat, il incarne à merveille la nouvelle vague bordelaise. Ajoutez à cela le come-back du pilier Sipili Falatea, et vous obtenez une UBB en pleine confiance.
Ntamack-Jalibert : duel de magiciens sous les projecteurs
Impossible de ne pas s’attarder sur le choc entre Romain Ntamack et Matthieu Jalibert. Le premier, héros de la finale 2023 avec une percée décisive ; le second, meilleur passeur décisif du Top 14 cette saison et chef d’orchestre d’un jeu girondin ultra-spectaculaire. Deux profils, deux tempéraments, deux artistes capables de renverser la table sur une seule action.
Un match qui peut tout faire basculer
Pour Toulouse, ce serait un nouveau chapitre d’une légende sans fin : un trentième titre, des records qui tombent et une dynastie qui s’étire sur trois décennies. Pour Bordeaux-Bègles, ce serait la consécration d’un projet patiemment construit, le Graal attendu depuis toujours, et une place au Panthéon du rugby français.
Au-delà des trophées, cette finale va aussi récompenser le jeu. Deux équipes joueuses, offensives, avec le goût du spectacle et une soif de s’affirmer sur la plus grande scène. “On a une chance incroyable de vivre cette finale”, résume Ugo Mola. Pour le rugby français, c’est déjà une fête.
Source : Ligue Nationale de Rugby
J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO