Festival offensif à Mayol : Toulon renverse les Saracens dans un huitième historique

Le RC Toulon a offert à son public un après-midi de rugby comme on en voit peu. Dans un match complètement fou, les Varois ont remonté un retard abyssal face aux Saracens pour finalement l’emporter 72-42 et décrocher leur place en quarts de finale de la Champions Cup. Dix essais marqués, 32 points de Jaminet, un triplé d’Isa, et 114 points au total : cette rencontre entre déjà dans les livres d’histoire.

Un début cauchemardesque pour les Toulonnais

Le match avait pourtant très mal commencé pour Toulon. Dès la 4e minute, les jeunes Anglais – privés de leurs stars Itoje, George ou Daly – frappaient les premiers avec un essai de Gonzalez, bien lancé après une erreur de relance varoise. Derrière, les Saracens déroulent : Tompkins, Hartley, Van Zyl et à nouveau Gonzalez traversent la défense toulonnaise comme du beurre.

À la demi-heure de jeu, le score est lourd : 13-35. Le stade Mayol gronde, et même les joueurs semblent sonnés. Jérémy Sinzelle résume l’ambiance à la pause : « On dort, on était morts à l’échauffement. Pas de gaz, entame merdique ». Malgré tout, juste avant de rentrer au vestiaire, Isa et Jaminet trouvent la faille et limitent la casse. 27-35 à la pause. Pas brillant, mais pas irrattrapable non plus.

Une deuxième mi-temps à sens unique

Et là, changement total de décor. Portés par un Mayol qui y croit à nouveau, les Toulonnais sortent des vestiaires avec une toute autre énergie. Alainu’uese relance la machine dès la reprise, et puis arrive le show Facundo Isa : deux essais en quatre minutes (56e, 60e), pour un triplé de gala le jour de sa 150e avec le RCT.

La dynamique est lancée, les Saracens n’y sont plus. Fainga’anuku, Jaminet (pour son doublé), Serin puis Tuicuvu vont eux aussi aplatir, dans une ambiance survoltée. En 40 minutes, Toulon colle 50 points à son adversaire. Les Varois retournent le match à une vitesse impressionnante.

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Un match historique dans la compétition

Ce 72-42 final est tout simplement le match de phase finale le plus prolifique jamais joué en Champions Cup. Il dépasse la barre des 110 points, un total qu’on n’avait pas vu depuis 1998, quand Toulouse avait corrigé Ebbw Vale 108-16.

Mais au-delà des chiffres, c’est la manière qui marque : 10 essais pour Toulon, une remontée de 22 points, un jeu tout en relances, puissance, et culot. Mention spéciale à Melvyn Jaminet, impérial au pied et à la finition, avec 32 points à lui seul (2 essais, 8 transformations, 2 pénalités).

Vers un quart franco-français ?

Le RCT peut désormais souffler en attendant son prochain adversaire : le vainqueur du match entre Toulouse et Sale. Si les Stadistes passent, ce sera un quart 100 % français à Mayol. Un choc alléchant, entre deux clubs au profil très différent.

Mais ce samedi, c’est surtout le retour du grand Toulon qu’on a senti. Celui qui ne lâche rien, qui rugit quand il est dos au mur, et qui peut faire tomber n’importe qui quand la machine s’emballe.

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J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO