Duel Dupont-Saito, un Japon friable, les All Blacks pour mettre fin au règne irlandais, des Fidjiens historiques ? Les Actus chaudes avant le week-end

Pour la première fois depuis Septembre, le Top 14 prendra congé ce week-end pour laisser place aux tests matchs de novembre. Le XV de France affrontera le Japon ce samedi soir au Stade de France (21h10). Des Brave Blossoms bien différents de ceux de leur épopée de 2019 en Coupe du Monde, qui inquiètent et régressent après les belles velléités entrevues. L’occasion de voir le duel des demis de mêlée du Stade Toulousain, entre Antoine Dupont et Naoto Saito, alors que Gaël Fickou sera remplaçant pour la première fois depuis 2019. L’Irlande, invaincue depuis 2021 sur ses terres aura fort à faire face à la Nouvelle-Zélande et cherchera à se venger de son élimination lors du dernier mondial. Dimanche, les Fidji, renforcés par une ligne arrière made in Top 14, peut décrocher un succès historique en terre galloise. Voici les informations à ne pas manquer avant ce week-end.

Un Japon sur la pente descendante ?

C’est donc ce samedi soir au Stade de France, que les Bleus reçoivent le Japon (21h10). Sans manquer de respect aux hommes de l’archipel, cette rencontre est sur le papier, la plus abordable de la tournée automnale. Car bien loin semble l’époque où les Nippons, en pleine ascension et sur leur lancée du mondial 2015, étaient venus arracher un nul (23-23) sur la pelouse de l’Arena. Nous étions en 2017. Qu’il semble loin aussi le temps où les Brave Blossoms, lors de leur Coupe du Monde en 2019, se hissaient en quart de finale avant de chuter contre les futurs champions sud-africains, rassemblant toute une nation derrière eux. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts. Lors de leur dernière venue dans l’Hexagone en 2022, les partenaires de Kazuki Himeno avaient logiquement chuté (35-17) face à la bande à Galthié.

Depuis 2019, le pays du soleil levant semble se reposer sur ses acquis. Jamie Joseph, l’ancien sélectionneur fut énormément critiqué au pays pour ses choix. Une des raisons ? Se passer de certains talents locaux pour faire place à des joueurs naturalisés. Ce jeu de vitesse, inculqué dès les plus jeunes années et ancré dans la culture rugbystique nipponne a parfois été délaissé, au détriment de davantage de puissance, particulièrement derrière. Les résultats s’en sont ressentis. Et malgré une Coupe du Monde 2023 loin d’être ridicule, le Japon n’a pu passer les poules, chutant contre l’Argentine lors du match décisif. Depuis ? Eddie Jones a repris les rênes. On a bien cru que l’ancien gourou de l’Angleterre ou de l’Australie, allait finalement revenir à l’ADN du rugby japonais, basé sur du jeu de mouvement, fait de vitesse, d’incessantes courses avec une volonté de faire constamment vivre la gonfle. À l’aube de la tournée automnale, les aficionados du rugby nippon ont déchanté.

Les résultats ne sont pas au rendez-vous. Malgré une finale lors de la Coupe des Nations du Pacifique, les Japonais se sont lourdement inclinés contre une formation des Fidji décimées (17-41). Il y a quinze jours pour la réception d’une Nouvelle-Zélande là aussi remaniée et malgré un très bon début de match, ils ont explosé comme du pop-corn, encaissant un cinglant 64-19 à Yokohama.

Difficile donc d’arriver confiant au moment de défier nos Français. Surtout qu’une fois encore, Eddie Jones a pris le pari de lancer Siosaia Fifita au centre en compagnie de Dylan Riley. Aux ailes Jone Naikabula, parfois hasardeux est, lui aussi, aligné alors que Malo Tuitama débutera à l’arrière. De la puissance, peu de jeu au pied, mais est-ce le bon plan pour contrecarrer les assauts français ? Pas sûr, sachant qu’en plus de cela, les joueurs de l’archipel se sont montrés particulièrement fébriles défensivement dernièrement.

Devant, le manque de densité à certains postes pourrait se faire ressentir et s’avérer préjudiciable. Vous l’aurez compris, les Bleus seront largement favoris de cet affrontement. Et ce n’est pas le Japon de 2019 qui se présentera au Stade de France.

Exit le duel des Tatafu, deux toulousains se rencontrent

On aurait pu, à juste titre, évoquer du duel opposant les homonymes Tevita Tatafu. D’un côté le troisième-ligne du Japon, évoluant à l’UBB, de l’autre le pilier de l’Aviron Bayonnais débutant à droite de la mêlée française. Nés respectivement aux Samoa de parents Tongiens et aux Tonga, les deux hommes sont également cousins. Une histoire qui vaut le détour, on vous l’accorde. Mais les deux joueurs ont l’habitude de croiser le fer sur les pelouses de Top 14 et surtout, n’évoluent pas au même poste. Le duel, qui a légitimement attiré notre attention est donc celui opposant les deux demis de mêlée du Stade Toulousain. Je demande Antoine Dupont (27 ans) et Naoto Saito (27 ans).

Arrivé en catimini sur les bords de la Garonne à l’intersaison, Naoto Saito a conquis le public de la Ville rose dès ces premières apparitions. Capable de dynamiser le jeu, très rapide et doté d’une belle technique individuelle, ses débuts furent prometteurs en l’absence d’Antoine Dupont. Depuis, il alterne le chaud et le froid. Mais bon nombre de supporters toulousains le placent devant Paul Graou qui connaît un début de saison plus difficile. Surtout, il ne faut pas négliger le temps d’adaptation pour un joueur, qui n’avait jamais évolué hors de son pays jusqu’à présent. La barrière de la langue, se familiariser à un nouveau championnat, tant d’éléments qui ne jouent pas en sa faveur actuellement. Mais le demi de mêlée aux 21 sélections, adoubés par certains spécialistes aux pays, risquent de surprendre encore bon nombre de suiveurs.

Et pourquoi pas dès ce samedi soir ? Il aura face à lui, le numéro 1 à son poste en club, Antoine Dupont. On ne présente plus la superstar du rugby français, qui fêtera sa 53e cape contre les hommes d’Eddie Jones. Les deux joueurs, partenaires à Toulouse se retrouveront sur la pelouse du Stade de France pour un duel que l’on suivra de près. D’autant plus que le Français, n’a plus évolué en Bleu depuis la dernière Coupe du Monde, lors d’un quart de finale contre l’Afrique du Sud au cours d’un soir d’octobre désormais tristement célèbre, soit plus d’un an.

Gaël Fickou remplaçant, première depuis 2019

Aussi dingue que cela puisse paraître, Gaël Fickou (30 ans, 90 sélections), débutera le test face au Japon ce samedi soir sur le banc des remplaçants. Un petit évènement. Pourquoi ? Car le trois-quarts centre du Racing 92 restait sur une incroyable série de 48 titularisations consécutives en Bleu ! Rendez-vous compte, le natif de La Seyne-Sur-Mer n’a plus été remplaçant avec le XV de France depuis février 2019. Plus de cinq ans. Une éternité donc. Comment expliquer cela ? Par la loi de la concurrence déjà. Capable de jouer aussi bien en 12 qu’en 13, le joueur doit faire face au très bon début de saison de Yoram Moefana, performant avec l’Union Bordeaux-Bègles dans un rôle de premier attaquant. Au poste de second centre, la blessure de Nicolas Depoortere a rebattu les cartes. Emilien Gailleton tient la corde et sera donc titularisé. Sommes-nous à l’aube d’un changement radical au centre de l’attaque tricolore ? Rien ne l’indique encore et Gaël Fickou pourrait retrouver sa place face aux All Blacks. Toujours est-il que c’est un évènement assez rare pour être souligné. Depuis le début du mandat Galthié en 2020, à chaque fois que le sélectionneur tricolore avait Gaël Fickou de disponible, il l’alignait comme titulaire.

L’Irlande, pour prolonger son invincibilité

Le XV du Trèfle, est-il, à l’heure de l’écriture de ces lignes, la meilleure équipe de la planète ? La question a le mérite d’être posée, tant les hommes d’Andy Farrell, vainqueurs du dernier 6 Nations, impressionnent à chacune de leurs sorties sur le rectangle vert. Avec l’Afrique du Sud, ce sont les deux nations qui démontrent la plus grosse solidité, sans forcément déployer un jeu offensif exceptionnel.

Ce vendredi soir (21h10), à l’Aviva Stadium, l’Irlande aura l’occasion de prendre sa revanche sur ce qui reste, à n’en pas douter, leur plus gros traumatisme des dix dernières années. Favoris au sacre mondial en 2023, tombeurs des Springboks en phases de poule, les coéquipiers du retraité Jonathan Sexton avaient, une nouvelle fois chuté au stade des quarts de finale d’une Coupe du Monde, face à la Nouvelle-Zélande (24-28). Ces mêmes All Blacks qui se rendront donc à Dublin ce soir avec la ferme envie de mettre fin au règne irlandais.

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Car aussi incroyable que cela puisse paraître, les hommes en vert sont invaincus à domicile depuis le 14 février 2021 et un succès du XV de France (13-15). Depuis, les Celtes restent sur 19 victoires de rang sur leurs terres de l’Aviva Stadium. Impressionnant. Et remontés, désireux de prendre leur revanche d’il y a un an, les Irlandais s’avancent favoris face aux partenaires de Sam Cane. Surtout, alors que les joueurs du Pacifique sortent d’une saison éreintante, les locaux, sont seulement aux prémices de la leur. Un conseil, branchez-vous ce soir. 21h10, ça risque de faire boum.

Les Fidji historiques, pour une première victoire à Cardiff de l’histoire ?

Concernant la journée de dimanche, on aurait pu s’attarder, il est vrai, sur le ô combien alléchant Écosse-Afrique du Sud. Mais nous avons préféré nous consacrer au Pays de Galles-Fidji qui se profile.

Pourquoi ? Car les Fidjiens, vaincus lors de la dernière Coupe du Monde par ce même XV du Poireau sont plus que jamais en mesure de remporter le premier succès de leur histoire en terre galloise dans le mythique Principality Stadium de Cardiff. Souvent, alors qu’on les annonçait favoris, les hommes du Pacifique sont passés à côté, la faute à une indiscipline chronique ou des mauvais choix inexplicables alors qu’ils avaient le match en main. Dimanche, ils ne devront pas se manquer. Premièrement, car le rugby gallois traverse une crise sans précédent, peut-être la pire de son histoire. Et surtout, sur le papier, les Fidjiens paraissent supérieurs à leurs hôtes du jour. Si devant cela reste solide, notez bien la ligne arrière. Lomani, Muntz, Radradra, Tuisova, Nayacalevu, Wainiqolo ou Karawalevu avec notamment un certain Sireli Maqala sur le banc. Ahurissant. Ils devront surfer sur le titre acquis lors de la Coupe des Nations du Pacifique pour décrocher une première historique.