Dan Biggar tire sa révérence : une dernière saison pour le maître à jouer gallois

Dan Biggar raccrochera les crampons à la fin de la saison, après près de vingt ans passés au sommet du rugby mondial. Une fin de parcours assumée pour un joueur au style bien à lui, toujours au service de ses équipes.

Le parcours d’un leader fidèle à ses principes

À 35 ans, Biggar a annoncé qu’il mettrait un terme à sa carrière à la fin de l’exercice en cours. Une décision prise sans fracas, mais avec beaucoup de lucidité. Le Gallois quitte les terrains avec 112 sélections, trois Tournois des Six Nations (dont deux Grands Chelems, en 2012 et 2019), trois Coupes du monde à son actif, et deux tournées avec les Lions britanniques et irlandais, où il a notamment été titulaire lors de tous les tests contre l’Afrique du Sud en 2021.

Mais plus que les chiffres, c’est son influence qui marque. Biggar, c’était le patron discret mais implacable, celui qui guidait, qui gueulait, qui tranchait. Jamais dans la demi-mesure, toujours dans l’engagement total.

Un numéro 10 à contre-courant des clichés

Il n’a jamais eu le profil du 10 romantique. Pas de gestes flashy, pas de promesses dans le vide. À la place, une maîtrise du tempo, une vision de jeu chirurgicale, et surtout une capacité à faire jouer les autres. Il exigeait autant des autres que de lui-même, parfois jusqu’à la tension. Un vrai général.

C’est peut-être cette exigence qui lui a permis de rester au sommet pendant aussi longtemps. Il a pris la relève de James Hook, a devancé Rhys Priestland, et a tenu la baraque plus d’une décennie malgré les critiques. Pas le plus aimé, mais sûrement le plus fiable.

De Swansea à Toulon, un parcours tout en constance

Formé à Gorseinon RFC et passé par Swansea, Biggar débute chez les Ospreys à 18 ans. Très vite, il devient incontournable : 221 matchs, 2 203 points et deux titres de Pro12 à la clé. Il reste onze saisons au club avant de rejoindre les Northampton Saints en 2018, puis Toulon en 2022.

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Dans le Var, il ajoute une Challenge Cup à son palmarès en 2023. Et même si les douleurs se sont multipliées, il a continué à tenir son rôle jusqu’au bout, avec la même exigence.

Une sortie sans fioritures

Pas de tournée d’adieux, pas de dernière pige au Japon. Juste une décision nette : « Le corps a dit stop. Il est temps ». Il l’a annoncé tranquillement, en remerciant sa famille, ses entraîneurs, et le rugby pour la vie qu’il lui a offerte.

Il n’a plus rien à prouver, et il le sait. Pourtant, il reste une dernière ligne à écrire, avec un Toulon bien placé en Top 14 et toujours en course en Champions Cup. Une dernière opportunité de finir avec un titre en club.

Et maintenant ?

Biggar ne restera pas loin du rugby. Il a déjà fait ses débuts dans les médias : consultant, podcasteur, toujours aussi cash. Il a aussi pris le temps de transmettre, notamment à Fin Smith, le jeune 10 anglais de Northampton, qu’il a mentoré.

Ce qu’il fera ensuite ? Personne ne sait, peut-être pas même lui. Mais une chose est sûre : il mettra la même énergie dans sa nouvelle vie que dans chaque relance, chaque plaquage, chaque coup de pied.

Source : Six Nations Rugby.

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J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO