Bordeaux-Bègles a réussi un gros coup en dominant Toulouse 35-18 pour filer en finale de Champions Cup. Une victoire de prestige, devant un Matmut Atlantique en feu, mais que Damian Penaud a quittée en larmes. L’ailier vedette s’est blessé à la cheville gauche, et tout Bordeaux retient désormais son souffle.
Une qualification historique qui tourne au drame personnel
C’était censé être une soirée parfaite. Une demi-finale européenne à domicile, une ambiance électrique, et un adversaire de prestige à faire tomber. L’UBB ne s’est pas loupée. Cinq essais inscrits, un rythme étouffant, et un Toulouse privé de plusieurs cadres – Dupont, Mauvaka, Ramos – qui n’a jamais vraiment pu s’installer dans le match. Bordeaux se qualifie pour la première finale européenne de son histoire. Mais au milieu de la fête, un silence étrange a figé le stade à la 57e minute.
🏉 #InvestecChampionsCup | 😭 C’est l’une des images de cette fin de match : malgré l’immense joie des Bordelais qui se qualifient pour la finale, Damian Penaud est en larmes après sa blessure qui pourrait lui faire manquer ce match capital. pic.twitter.com/lS6RrSnkbt
— francetvsport (@francetvsport) May 4, 2025
Sur un renvoi toulousain anodin, Damian Penaud retombe mal. Sa cheville gauche se dérobe. Il reste de longues secondes au sol. L’inquiétude grandit. Et quand il tente de se relever, il ne peut même pas poser le pied par terre. Les soigneurs accourent. La star bordelaise quitte le terrain en boitant, tête basse. Les caméras le suivent jusqu’à son entrée aux vestiaires. Il ne reviendra pas.
Les larmes de Penaud, le choc d’un possible forfait
Au coup de sifflet final, ses coéquipiers exultent. Mais Penaud, lui, n’a pas le cœur à sourire. On le voit en larmes, visiblement abattu, alors que ses partenaires saluent les adversaires. Il échange quelques mots avec Jack Willis et Ange Capuozzo, puis disparaît dans le tunnel, soutenu par les kinés.
« Il a un pied dans la glace, il s’est bien tordu la cheville. Mais pour la gravité, on attend les examens », souffle Yannick Bru, le coach de l’UBB, en conférence de presse. Le ton est prudent. Mais tout le monde pense à la même chose : la finale à Cardiff, le 24 mai, pourrait se jouer sans lui.
Et ce serait un vrai coup dur. Car Penaud n’est pas qu’un nom sur une feuille de match. C’est le meilleur marqueur d’essais de l’histoire du XV de France, et cette saison, il a planté 12 essais en Champions Cup. Un record sur une édition. Il était l’homme en forme de cette campagne européenne. Celui qui faisait basculer les matchs.
Penaud, au sommet de son art… stoppé net
Ce match contre Toulouse, il l’attendait. L’UBB aussi. Face à une équipe qui les avait dominés en Top 14, les Bordelais voulaient prouver qu’ils avaient grandi. Penaud, fidèle à lui-même, avait déjà montré son influence avant de sortir. Des courses tranchantes, des duels gagnés, une présence constante. Son absence en finale, face à Northampton, serait bien plus qu’un simple manque.
Car au-delà des statistiques, Penaud incarne cette UBB qui joue sans complexe. Une équipe portée par des talents jeunes, mais aussi des cadres comme lui, capables de faire la différence à n’importe quel moment. Remplacé par Arthur Retière, l’ailier tricolore a laissé un vide que le staff girondin devra combler… en espérant encore un miracle.
Northampton en finale, Toulouse dehors, l’UBB entre inquiétude et espoir
En face, Northampton s’est offert un exploit en allant battre le Leinster à Dublin (37-34). Les Anglais arrivent à Cardiff avec un gros moral. L’UBB aussi. Mais entre les lignes, l’incertitude est immense. Car jouer une première finale européenne sans son joueur phare, c’est comme monter sur scène sans sa tête d’affiche.
Pour Toulouse, c’est la fin d’un parcours en pointillés. Première défaite contre un club français en phase finale de Champions Cup, et une sortie par la petite porte pour un effectif largement remanié. Pas d’excuses pour autant : Bordeaux était au-dessus.
Mais l’histoire de cette demi-finale, ce ne sont pas que les essais ou le score. Ce sont les larmes de Damian Penaud, le silence pesant après sa sortie, et l’attente désormais. L’attente d’un diagnostic. D’un espoir.
Car si l’UBB veut décrocher sa première étoile continentale, elle préférerait clairement le faire avec son n°14 sur le terrain.
J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO