Cornal Hendricks est décédé ce mercredi 14 mai 2025 à l’âge de 37 ans, terrassé par une crise cardiaque. L’ancien ailier des Springboks et des Bulls laisse derrière lui une histoire marquante, faite de courage, de renaissance et d’un amour sincère pour le rugby. Sa disparition a déclenché une vague d’émotion dans tout le rugby sud-africain.
Une trajectoire coupée nette, puis relancée à la force du mental
Hendricks a commencé son parcours chez les Boland Cavaliers, dans le Western Cape, avant d’exploser sur le circuit international de rugby à 7 avec les Blitzboks. En 2014, il remporte l’or aux Jeux du Commonwealth, puis enchaîne avec une saison brillante en Super Rugby sous les couleurs des Cheetahs, où il marque un essai dès son premier match.
Ses performances lui valent une place chez les Springboks. Il connaît 12 sélections entre 2014 et 2015, et inscrit cinq essais, dont un dès son premier match face au pays de Galles, à Durban. Tout semble alors s’aligner pour une carrière au sommet.
Mais en 2016, alors qu’il est sur le point de signer au RC Toulon, on lui détecte une anomalie cardiaque grave. Verdict : carrière arrêtée net. Il n’a alors que 27 ans. Hendricks vit ce coup d’arrêt comme un choc total. Isolé, dévasté, il pense que le rugby est derrière lui. Il racontera plus tard avoir traversé une période très sombre, replié sur lui-même.
Le retour improbable qui a changé sa vie
En 2019, tout bascule de nouveau. Après un second avis médical, le feu vert est donné : Hendricks peut rejouer. Les Bulls lui tendent la main. Il revient sur le terrain comme si rien ne s’était passé — ou plutôt, avec toute l’intensité de celui qui sait ce que c’est d’avoir tout perdu.
Sous les ordres de Jake White, il devient un cadre du groupe. Il dispute toutes les compétitions possibles : Currie Cup, Rainbow Cup, United Rugby Championship. Il est élu meilleur joueur de la Currie Cup en 2021, et participe aux deux titres des Bulls en 2020 et 2021. Sa forme est telle qu’un retour chez les Boks est envisagé avant la tournée des Lions britanniques et irlandais en 2021. Finalement non retenu, il reste un pilier de Pretoria jusqu’en 2024.
Un homme apprécié bien au-delà du terrain
Mercredi soir, le cœur de Cornal Hendricks s’est arrêté. Officiellement, il aurait succombé à une crise cardiaque massive, liée à son ancienne pathologie cardiaque.
La nouvelle a touché tout le rugby sud-africain. Les hommages sont venus de partout : joueurs, clubs, supporters, journalistes. Edgar Rathbone, directeur général des Bulls, a déclaré : « Il savait toujours insuffler juste ce qu’il fallait d’énergie pour remonter le moral d’une pièce. Il était plus qu’un joueur : un coéquipier emblématique, un ami de longue date, et une figure d’inspiration dans le vestiaire » (source : Planet Rugby).
Jake White, son entraîneur à Pretoria, a salué un « modèle pour la prochaine génération » : « Il n’a jamais rien laissé au hasard. C’était un privilège de l’avoir coaché » (Planet Rugby).
Sur les réseaux, Jesse Kriel, son ancien coéquipier, a publié un simple message : « Tu vas nous manquer, mon frère. Fly high » (The Independent).
Une histoire de rugby, mais surtout d’humain
Au-delà de ses essais, de ses trophées ou de ses stats, Cornal Hendricks incarne une chose rare dans le sport pro : la résilience absolue. Il a connu les honneurs, le vide, la souffrance, puis le bonheur de retrouver ce qu’il aimait. Et il l’a fait avec humilité, sans jamais se poser en héros.
Il est resté fidèle à Boland, son club formateur, y revenant même pour tenter d’aider l’équipe à retrouver les sommets. Jusqu’au bout, il a transmis son énergie aux plus jeunes, son sourire à tous ceux qui le croisaient, et son envie de jouer, encore et encore.
Il laisse derrière lui sa compagne, ses enfants, et une communauté du rugby qui perd bien plus qu’un ancien international. Elle perd un homme profondément aimé, et un symbole de ce que ce sport peut révéler de plus beau chez quelqu’un.
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J’ai grandi dans une famille où le rugby était de tous les moments. J’étais au bord du terrain quand Castres a battu Pau et a rejoint l’élite, j’étais dans le Stade Pierre Antoine face à Gary Whetton quand il a fait son Haka pour célébrer le Brennus de 1993 et j’ai toujours été bercé des légendes de ce sport. Maintenant, c’est avec XV Ovalie que j’entends prolonger l’aventure. #TeamCO